Yannick Bru avait la recette de Jean-Dauger

Yannick Bru avait la recette de Jean-Dauger
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La série a débuté sous Yannick Bru. Cela s’est terminé contre Yannick Bru. L’Union dirigeante Bordeaux-Bègles a mis fin aux 28 victoires d’aviron de Jean-Dauger en championnat ce samedi (15-34). Le dernier accroc remonte au 21 janvier 2022. C’était contre Grenoble (35-37), en Pro D2. Une autre époque. Celui où les Gersois se sont assis sur le banc de Bayonne. Deux ans et trois mois plus tard (827 jours !), l’invincibilité des Basques a disparu, et il n’y a rien à redire puisque les visiteurs ont contrôlé le match pendant 70 minutes. Ils font un grand pas vers une qualification qui n’est plus du tout un projet pour l’équipe de Grégory Patat.

Avec cette troisième défaite consécutive en Top 14, une première cette saison, il va désormais lancer une opération pour maintenir les quatre derniers matches. Doublé par et Clermont, il ne compte que cinq points d’avance sur Montpellier (13e), heureusement battu à domicile par Perpignan. « C’est à nous de continuer à croire en ce que nous faisons, en notre jeu », insiste l’entraîneur des Bleu et Blanc. La pression est pour les faibles. Nous sommes toujours les décideurs du classement. Il reste cinq matchs et 25 points en jeu. »


La joie des Bordelais en fin de match.

Bertrand Lapègue

Altercation avec Tayeb

C’est un clin d’œil à l’histoire. Yannick Bru mais aussi les préparateurs physiques Ludovic Loustau et Cyril Gomes, l’analyste vidéo Arthur Alavarez, le kiné Christophe Foucaud : étaient issus des sept premiers matches de cette incroyable série. Tous sont désormais à l’UBB. Il semble qu’ils connaissaient la recette du succès. “Le seul dénominateur commun est que j’étais là les deux fois”, a éludé le technicien, avec un modeste triomphe. Au coup de sifflet final, il quitte le terrain, laissant les joueurs à leur plus grand bonheur. Il croise Philippe Tayeb, qui refuse de lui serrer la main. En froid depuis leur dernière saison ensemble à Bayonne, les deux hommes ont échangé des mots. Le manager a même donné une gifle à l’arrière de la tête de son ancien ami. Deux minutes plus tôt, conscient que la victoire était dans sa poche, il avait serré dans ses bras ses remplaçants et son staff, dont plusieurs membres sont également engagés dans des démarches avec le président de l’Aviron.

Il croise Philippe Tayeb, qui refuse de lui serrer la main. Les deux hommes échangèrent des mots. Le manager a même giflé son ancien ami sur la nuque

« Franchement, chapeau bas à mes joueurs car l’ambiance au bord du terrain quand ça bougeait en seconde période… Wow ! C’était incroyable. Je pensais que nous n’allions pas nous en sortir. » Largement mené à la pause (3-18), l’Aviron venait de frapper coup sur coup en début de seconde période (42e et 46e, 15-18). Son peuple a immédiatement répondu. Pas de quoi le détendre. «Quand Max Lucu rate le penalty (63ee), nous n’avions pas deux points d’écart, nous menions seulement de 13 points. Je me suis dit qu’on allait y rester d’un point avec cette équipe d’Aviron qui a la grinta et le soutien incroyable de son public. Elle est capable de renverser n’importe quelle situation. ” Pas cette fois.


Les Bayonnais ont été débordés pendant 70 des 80 minutes ce samedi.

Bertrand Lapègue

“Je ne m’inquiète pas pour l’aviron”

Hormis les dix premières minutes du deuxième acte, les Bayonnais n’ont jamais semblé capables de contrarier leur adversaire. « On est tombé sur quelque chose de plus fort, reconnaît Grégory Patat. C’est vrai. Ses joueurs et son destin ont aussi donné un coup de main aux Bordelais. Un essai encaissé en début de match (4e), un autre un peu gag avec deux joueurs (Tiberghien et Carreras) qui gênent et deux autres (Perchaud et Erbinartegaray) qui contrent un ballon et offrent involontairement un cadeau à Tevita Tatafu. Les Bordelais, pas les Bayonnais (25e). Le retard accumulé était trop important, surtout avec la domination des avants. « Il ne faut pas laisser une équipe comme celle-là entrer dans le match », déplore l’entraîneur. On ne peut pas faire 3-18 à la mi-temps face à une équipe programmée pour remporter la Coupe d’Europe et le Brennus. »

Le début de match a gelé Jean-Dauger autant que le déluge. «Il y avait un bruit comme celui d’une cathédrale. Nos supporters doivent être enthousiasmés par notre rugby et nous devons être enthousiasmés par eux. On est parti de très loin contre un Bordelais en mode pas drôle. » Qui a géré la dernière demi-heure de sa main.

« Depuis le début de la saison, on disait qu’on jouait pour maintenir nos forces, rappelle Guillaume Rouet. Maintenant, au moins, c’est clair pour tout le monde. » Il reste quatre matches aux Bayonnais pour sauver leur saison. Leur ancien manager Yannick Bru n’est guère inquiété : « Avec tout le staff, on a vécu des moments incroyables ici (2018-2022). Il y avait de la ferveur et la construction du club est géniale. Evidemment ça nous dérange de gêner l’Aviron avec cette défaite mais d’un autre côté, vu le niveau affiché par l’équipe, je ne suis pas très inquiet du fait qu’elle reste un adversaire redoutable en Top 14 dans les années à venir. » S’il détient lui aussi la recette de la vérité, Bayonne n’a pas à s’inquiéter.

Les notes

Bayonne
7/10 Héguy
6/10 Erbinartegaray
5/10 Mori, Tatafu, Huguet
4/10 Lopez, Megdoud, Perchaud, Paulos, Ceyte, Cassiem, Giudicelli, Carreras, Rouet
3/10 Tiberghien
Bordeaux-Bègles
8/10 Bielle-Biarrey, Jalibert, Lucu

7/10 Penaud, Vergnes, Tatafu, Cazeaux

6/10 Buros, Moefana, Tapuai, Diaby, Coleman, Boniface, Lamothe, Sadie

 
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