Dans les ruelles d’Albi, préfecture du Tarn, un nouveau cabinet médical a ouvert ses portes en juin 2023. Sous de grandes arches en briques, 11 médecins retraités se relaient au centre médical pour proposer des consultations de médecine générale et pédiatrique, du lundi au vendredi. « Chaque semaine, nous faisons chacun deux permanences d’une demi-journée », sourit en souriant Jacques Le Gorrec, 71 ans, vice-président de l’association des médecins retraités de l’Albigeois.
Pour les patients sans médecin traitant
Le service est principalement dédié aux personnes ne disposant pas de médecin, comme les nouveaux résidents, les étudiants ou les touristes, qui affluent surtout l’été pour admirer la ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. « Ce ne sont pas des médecins traitants avec suivi », explique Gilbert Hangard, adjoint au maire d’Albi chargé de la santé. « Il s’agit de soins ponctuels, lorsqu’un médecin est absent ou qu’un patient n’a personne à qui aller voir. » Cette organisation a rassuré les médecins en activité dans la commune de 50 000 habitants, alors que des craintes apparaissaient au début du projet de voir se développer une concurrence avec les médecins retraités.
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Combler les retraites
Mais il fallait agir à Albi. Le constat a été fait : un tiers des médecins de la ville partaient à la retraite. Les différents acteurs de la santé se sont ensuite réunis autour de la table. Une organisation a été trouvée pour satisfaire tout le monde : une dizaine de médecins bénévoles ont constitué une association, de laquelle ils sont rémunérés 50 euros de l’heure. De son côté, la mairie met à disposition les locaux, tandis que l’Agence régionale de santé (ARS) finance le dispositif et l’hôpital d’Albi assure la logistique (secrétariat médical, système informatique, facturation…). « Ne pas faire de paperasse était une des demandes des praticiens », explique Gilbert Hangard. « De notre côté, nous leur avons demandé de s’organiser pour qu’il y ait des médecins disponibles toute la semaine, toute l’année. »
Dix-huit mois après son ouverture, le succès est au rendez-vous. Le centre médical est toujours plein de 8h30 à 12h30 et de 14h à 18h. Près de 1 300 passages sont enregistrés chaque mois.
Les services d’urgence de la ville profitent de cette initiative pour rediriger les patients qui n’ont pas besoin de soins vitaux. «Nous constatons qu’il y a moins de patients de faible degré de gravité qui arrivent chez nous», reconnaît Jérémy Luceno, directeur des affaires médicales et de la communication de l’hôpital d’Albi. « Cela permet à l’hôpital de se consacrer pleinement aux soins les plus sérieux. » Le docteur Jacques Le Gorrec, ravi de l’expérience, est régulièrement remercié par ces patients d’un jour : « On n’a même pas l’impression qu’on va travailler. On part en vacances, on rencontre des gens, on les soigne et ils sont heureux. Que veux-tu de mieux ? »