Ces derniers mois, les fermetures se sont succédées à la Cour Perrinon. Après deux magasins il y a quelques mois, le Carrefour Market du centre commercial baisse ses rideaux ce samedi 11 janvier. Soulignant une fréquentation en baisse, plusieurs commerçants et clients ne cachent pas leur inquiétude, voire leur pessimisme. La direction de Carrefour Market en Martinique avance ses explications.
Après Cultura et La Foirfouille, c’est au tour du Carrefour Market de baisser le rideau ce samedi 11 janvier. Situé en face du supermarché, un magasin de vêtements et accessoires fera de même dans quelques jours.
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©Mike Irasque
Pour cet habitué de Carrefour Market, c’est un sentiment de regret qui domine, car il y venait presque tous les jours. Interpellé par ces fermetures successives, ce client s’interroge plus largement, sur l’avenir du centre commercial lui-même.
“La ville ne vit pas, elle meurt. Chaque jour, il y a un magasin qui ferme. Il y a un vrai manque d’attractivité», déplore-t-il.
Pour cet autre client, la fermeture du supermarché est une surprise totale. “Je suis choqué de voir que ce supermarché va fermer.», dit-elle. “Le plus souvent, quand je venais ici, il y avait toujours la queue, c’était plein de clients. souligne cet autre passant ; “Je n’étais pas au courant de cette fermeture, je ne comprends pas pourquoi elle ferme.»
Même si elle dit ignorer les raisons pour lesquelles ces rideaux sont baissés, cette gérante d’un magasin de vêtements ne cache pas son inquiétude.
Cela m’inquiète beaucoup car il y a le magasin en face du supermarché. Je ne sais pas quel est le problème, reste à savoir pourquoi ils ferment mais c’est très inquiétant. Pour nous, dans ce magasin, ce n’est pas vraiment idéal, mais on tient le coup. Ce n’est que le début des soldes, donc on attend toujours et on essaye de tenir le coup.
Un commerçant de la Cour Perrinon
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©Mike Irasque
Pour le gérant du magasin qui va bientôt fermer, les causes de l’arrêt d’activité sont claires. À tel point qu’il les énumère d’un seul coup. “Pouvoir d’achat, fréquentation des centres commerciaux, insécurité et parking payant toujours plein“il souligne, “donc les gens sont frustrés et ne viennent pas.»
Lorsqu’on demande à ce commerçant s’il est optimiste quant à l’avenir des autres magasins du centre, la réponse éclate : “certainement pas.”
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©Mike Irasque
Et lorsqu’on lui demande ce qui le rend si pessimiste, l’homme se montre laconique : « il suffit de regarder l’endroit, on le voit… ».
Pour Chantal Brassard, la directrice du centre commercial et gestionnaire immobilier du Groupe Duval, propriétaire des murs de la Cour Perrinon, ces fermetures successives de magasins au cours des derniers mois »ont des causes différentes. Le dirigeant ajoute que le Groupe Duval s’exprimera dans les médias sur ces sujets en février prochain.
Concernant la fermeture du Carrefour Market, François-Xavier Dongar, le directeur de l’enseigne en Martinique, qualifie cette décision de « difficile » pour le Groupe SAFO, propriétaire de ladite marque sur le territoire, mais rendu impératif au vu de certaines réalités.
Nous avons été contraints de prendre cette décision. D’une part en raison de la perte d’attractivité conséquente du centre-ville de Fort-de-France, au profit des centres commerciaux environnants. Et d’autre part, à mesure que la ville perd de son attractivité, le centre commercial Perrinon génère moins de « trafic client », ce qui a forcément un impact sur les ventes du magasin.
François-Xavier Dongar(directeur de l’enseigne Carrefour Market en Martinique)
Evoquant les dérives qui ont visé d’autres Carrefour Markets de l’île en octobre dernier, François-Xavier Dongar souligne ensuite les conséquences de ces violences. “Notre marque a subi de lourdes pertes lors de ces événements.», explique le gérant, “et ces pertes ont inévitablement un impact sur l’ensemble du fonctionnement de la marque.”
Par ailleurs, selon François-Xavier Dongar, « 20 à 25 emplois directs » ont participé à l’exploitation du Carrefour Market du centre commercial Perrinon. La direction du Groupe SAFO ne s’est pas encore prononcée dans les médias sur l’avenir professionnel de ces salariés.
