le combat à mort entre deux soldats ukrainiens et russes

le combat à mort entre deux soldats ukrainiens et russes
le combat à mort entre deux soldats ukrainiens et russes

Dans le flux interrompu des images terribles du conflit en Ukraine, celles de la mort du soldat ukrainien Dmytro Maslovsky, nom de guerre, Cobra, membre de la 71e brigade, tué au cours d’un corps à corps sanglant, filmé par un drone et par sa propre caméra, restera pour mémoire. Enregistrés le 17 novembre, ils ont été diffusés cette semaine par les médias russes et repris par les médias ukrainiens.

Ce jour-là, Andrei Grigoriev, 36 ans, soldat russe originaire de Yakoutie, la région la plus froide de Russie, était envoyé à Troudove, dans la région de Donesk, avec pour mission de planter un drapeau sur un bâtiment, signifiant l’avancée des troupes de Poutine. Il circulait à moto avec un ami, un autre militaire, lorsque les deux hommes ont été repérés par un drone ukrainien et immédiatement pris en chasse. Le drone kamikaze fonce vers eux, explose et réduit la moto en mille morceaux, mais les deux Russes, indemnes, continuent à pied. Malheureusement pour eux, d’autres drones infectent le ciel. L’ami de Grigoriev est tué dans une nouvelle explosion alors qu’il se réfugie dans une maison en ruine.

Combattez jusqu’à la mort

De l’autre côté, dans ce paysage de fin du monde, s’avance le soldat Dmytro Maslovsky, 30 ans, originaire d’un village proche d’Odessa. Il a repéré Grigoriev et tente de le convaincre de se rendre, ce que Grigoriev refuse. Noyés sous les rumeurs, de nombreux conscrits russes pensent qu’ils seront violés s’ils se rendent. Dmytro Masloskyi s’approche toujours du bâtiment où s’est réfugié le Russe lorsqu’il est frappé par une rafale qui le blesse. Durant les sept prochaines minutes, la caméra fixée à son casque enregistrera ses derniers instants tandis qu’un drone d’observation ukrainien immortalisera la scène vue du ciel.

Andreï Grigoriev, 36 ans, soldat russe originaire de Yakoutie.

©DR

Blessé et essoufflé, Dmytro Maslovsky lance une grenade dans la maison, pensant neutraliser le soldat russe. Mais celui-ci est déjà venu à sa rencontre. Les deux hommes s’emparent chacun du fusil d’assaut de leur adversaire, et tombent au sol désarmés, se roulant l’un contre l’autre dans un corps à corps sauvage, dont la caméra enregistre les chocs, les cris, les coups, les cris, les halètements. . « Tu envahis mon pays, fils de pute ! » », crie Dmytro dans la mêlée furieuse. L’un des deux hommes sort un couteau, les deux combattants tentent d’en prendre le contrôle. C’est un combat à mort. Le Russe mord la main de l’Ukrainien jusqu’au sang. Une scène digne du film « Il faut sauver le soldat Ryan ». Sauf que ce n’est pas un film. «Quand nous sommes arrivés au corps à corps, nous avons tous les deux compris, il a compris aussi je suppose, qu’un seul d’entre nous y parviendrait. Nous savions que l’un de nous devait mourir», a expliqué Andrei Grigoriev, nom de guerre Tuta, le visage tuméfié et une oreille arrachée, dans une interview accordée aux médias russes.

“Laisse-moi dire au revoir au ciel et à ma mère, tu m’as déjà tué”

Petit à petit, Andreï Grigoriev prend le dessus sur l’Ukrainien, et lui transperce le corps à grands coups, en passant sous le gilet tactique, en visant sa gorge pour mieux l’achever. Lui, désespéré, appelle à l’aide un ami qui ne vient pas. L’Ukrainien est grièvement blessé, le Russe est presque à califourchon sur lui et soudain le combat s’arrête.

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Dmytro Maslovsky, nom de guerre, Cobra, membre de la 71e brigade, tué lors d’un corps à corps sanglant.

©DR

Le sang coule sous l’oeil de la caméra, les souffles des deux hommes s’entremêlent, on voit leurs mains rougies par la lutte sans merci. “Quand il s’est rendu compte qu’il ne pouvait rien faire de plus, il m’a dit : ‘Laisse-moi dire au revoir au ciel et à ma mère, tu m’as déjà tué'”, raconte Andrei Grigoriev. On entend clairement Dmytro Maslovsky, sachant qu’il était enregistré, dire : « C’est fini, maman, au revoir. » Le Russe hésite encore, couteau à la main. L’Ukrainien ne le supplie pas mais dit : « Vous m’avez poignardé sur tout le corps, laissez-moi reprendre un peu mon souffle. » Ça fait très mal. Ne me touche pas, laisse-moi mourir seul, s’il te plaît, pars. »

La bande-son est difficile à écouter. Le Russe est toujours immobile. Dmytro Masloskyi a alors eu ces mots pour l’homme qui venait de se suicider : « Merci, vous êtes le meilleur combattant du monde. Au revoir, tu allais mieux. “Adieu, mon frère”, répond Andreï Grigoriev, qui sort une grenade que portait Dmytro Maslovsky et la laisse sur le ventre, espérant en vain abréger ses souffrances. L’explosion ne fait qu’aggraver ses blessures. Andreï Grigoriev revient et finit par tirer trois balles pour achever son adversaire. En Russie comme en Ukraine, on salue la bravoure des deux soldats et le respect mutuel des guerriers. Mais si tout le monde vante l’héroïsme de son représentant, cette séquence infernale restera avant tout car, loin des images enregistrées par drone et généralement dépourvues de son, loin des missiles hypersoniques et de la technicité des combats, elle rappelle dans sa totale crudité, la sauvagerie primitive et l’absurdité de cette guerre. Et tous les autres.

 
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