Ajoutez à cela que le pont est sur un tracé en forme de « S » qui exerce plus de pression sur la structure lors du passage des véhicules, on peut dire que le pont Carsoel aura bien vécu même s’il commençait à montrer des signes de fatigue.
Ce samedi, pas de dynamite ou autres explosifs. “Nous ne sommes pas dans un film.” Le pont a été démoli petit à petit pour laisser apparaître progressivement son remplacement de 45 mètres de large (contre 12 pour l’ancien pont) construit juste à côté. Le nouveau bâtiment, déjà bien avancé, permettra de supprimer ce tracé en S qui, en plus de fragiliser la structure, obligeait la Stib à meuler régulièrement les rails du tram 92. Le tracé sera désormais plus droit. Le nouveau pont offrira également un espace beaucoup plus grand pour les piétons et les vélos sur ce passage à proximité d’une école.
Infrabel en profite également pour réaménager les quais de la gare (éclairage, abris, création d’ascenseurs) et créer un parking vélo d’environ soixante-dix places.
Poutres pour les rails
Pour l’opération de démolition, la circulation des trains a évidemment été interrompue pour le week-end. Les rails étaient protégés par des planches épaisses dix centimètres au-dessus. La journée de dimanche sera consacrée au déblayage des décombres et au contrôle des rails en vue d’une reprise du trafic ferroviaire ce lundi matin, toujours limité à une seule voie (comme c’est le cas depuis plusieurs mois).
En effet, les travaux se poursuivent pour aménager les quais et le nouveau pont. Deux nouvelles interruptions du trafic ferroviaire seront nécessaires, notamment pour la pose des câbles. Le week-end prochain (18 et 19 janvier) ainsi que les 1er et 2 mars, les trains ne passeront pas sous le nouveau pont. La circulation sera interrompue après le dernier train vendredi et reprendra avec le premier lundi.
Le tramway devrait pouvoir recirculer sur le pont d’ici juin. Les trains devraient également récupérer toutes leurs voies à la mi-juin, ce qui permettra de revenir à une fréquence normale de passage sur la ligne. Pour les voitures, il faudra attendre septembre. Pour le moment, le planning est tenu. Les piétons et les cyclistes peuvent déjà traverser la nouvelle structure.
Parking à revoir
Alors qu’il y avait environ 1 000 véhicules par heure sur le pont aux heures de pointe, l’interruption de la circulation automobile entraîne évidemment une certaine saturation des routes environnantes. Les bus 37 et 60 ainsi que le T-bus 92 qui remplace l’extrémité de la ligne 92 coupée par le chantier, passent tous par la rue Basse. Une route où, habituellement, aucun bus ne passe. « Nous nous rendons compte que malgré certaines limitations de stationnement pour créer des espaces pour les bus, l’intersection des transports en commun dans la rue pose toujours des problèmes. Nous allons donc prochainement réorganiser le stationnement dans la rue, L’échevin chargé des travaux publics, Thibaud Wyngaard (Ecologie), l’a annoncé. Idem sur le Dieweg à proximité de la résidence Cherridreux.
Il faudra donc encore quelques mois de patience pour un retour à la normale dans le quartier de Saint Job. Mais selon le public de curieux venu ce samedi matin, la gêne reste limitée. “Et il faut changer un pont avant qu’il ne s’effondre.” Le nouveau pont devrait avoir une durée de vie « bien supérieure à 100 ans », rassure Infrabel. Heureusement quand on sait que le projet coûtera au total plus de 10 millions d’euros.
