Comment Jean Chrétien a évité une crise avec son ministre des Finances

Comment Jean Chrétien a évité une crise avec son ministre des Finances
Comment Jean Chrétien a évité une crise avec son ministre des Finances

La démission retentissante de la ministre des Finances Chrystia Freeland, le 16 décembre, au matin de sa déclaration économique, était probablement symptomatique de la faiblesse du cabinet de Justin Trudeau et a accéléré sa chute, alors que Jean Chrétien avait déjoué une tentative similaire avec Paul Martin.

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La scène avec Mmoi Freeland est décrit comme « du jamais vu » et « une histoire qui s’écrit en direct », par Éric Montigny, professeur agrégé de sciences politiques à l’Université Laval.

« Justin Trudeau a été un premier ministre controversé du parti pendant plusieurs mois. Les actions attendues pour remédier à la situation ne se sont pas concrétisées. Il est difficile d’évincer un Premier ministre en exercice, mais ce n’est pas impossible. On se souvient de la tension entre Paul Martin et Jean Chrétien. Mais la tension actuelle n’a jamais été aussi publique », ajoute-t-il.

La contribution de Jean Pelletier

Sheila Copps, ministre du gouvernement de Jean Chrétien, était aux premières loges pour voir Paul Martin tenter de prendre le pouvoir.

Jean Chrétien et Sheila Copps, alors ministre du Patrimoine, juste avant une réunion du cabinet le 29 avril 2003 à Toronto pour discuter de l’épidémie de SRAS.

AFP

“M. Chrétien était toujours populaire, contrairement à M. Trudeau actuellement. M. Martin a fait plusieurs tentatives pour devenir Premier ministre, y compris une liste de soutiens de députés », se souvient-elle.

Alors que le Canada se préparait à accueillir le G8 les 26 et 27 juin 2002, une réunion préparatoire était prévue entre les ministres des Finances des huit grands à Halifax les 14 et 15 juin. Mais Paul Martin n’y participera pas, ayant été licencié le 2 juin.

“M. Le plan de Martin était d’annoncer sa démission devant le groupe international pour faire baisser le dollar canadien et forcer M. Chrétien à partir. M. Chrétien a appris cela samedi (1est juin) M. Martin était arrivé au bureau des Finances et de gros camions avaient commencé à déchirer des documents. Le lendemain, M. Chrétien contacte M. Martin pour le congédier. Jean Pelletier, chef de cabinet de M. Chrétien (et ancien maire de Québec), n’a pas pris de vacances en temps de crise. Si M. Chrétien n’avait pas réagi, nous aurions eu une crise nationale comme celle de M.moi Freeland», assure M.moi Les flics.

Erreurs

« Justin Trudeau aurait dû savoir vendredi (13 décembre) qu’il y aurait une réaction de la part de M.moi Freeland après l’insulte qu’il lui a faite. Sachant qu’elle ne l’acceptait pas, quelle était sa stratégie ? Il aurait dû se mettre en avant dans cette histoire. Mais il ne dit rien, ce qui permit à Mmoi Freeland doit prendre le contrôle du récit.

Justin Trudeau avec Donald Trump, vendredi 29 novembre, lors d’une visite surprise à Mar-a-Lago en Floride. À gauche sur la photo, Katie Telford, chef de cabinet de Justin Trudeau. « Le travail d’un chef d’état-major est de rester chez lui, de garder les troupes et de s’assurer que tout va bien dans son parti. C’était Mme Freeland qui aurait dû être là », a déclaré Sheila Copps. Photo prise depuis le compte X de Dave McCormick

Compte X par Dave McCormick

Celui qui a siégé pendant 20 ans au Parlement canadien et qui a été vice-premier ministre, ministre de l’Environnement mais aussi du Patrimoine n’est pas tendre avec l’entourage immédiat de Justin Trudeau.

« Son bureau est abominable. Chrystia Freeland a été licenciée par Zoom. Le lendemain, l’assistante de M. Trudeau, Katie Telford, a publié sur les réseaux sociaux des photos d’elle faisant du shopping avec son fils à New York. C’était ridicule de poster des messages pendant cette période. Il aurait dû virer Mmoi Telford il y a deux ans. Elle transportait des lettres personnelles de ministres qu’elle montrait à M. Trudeau», déplore M.moi Les flics.

  • Novembre 1993 : Paul Martin devient ministre des Finances dans le gouvernement de Jean Chrétien qui vient d’accéder au pouvoir.
  • 2000 : à la veille des élections, le clan Martin tente d’évincer Jean Chrétien de la direction du parti.
  • Novembre 2000 : Jean Chrétien est élu majoritairement pour la troisième fois.
  • Juin 2002 : les tensions sont à leur comble entre les deux hommes, Chrétien retire les Finances à Martin qui s’apprêtait à démissionner et qui redevient simple député.
  • Août 2002 : Jean Chrétien annonce qu’il se retirera au début de 2004 alors qu’il comptait le faire à la fin de son mandat. Il a quitté son poste de Premier ministre en décembre 2003.
  • Novembre 2003 : Paul Martin devient chef du PLC et premier ministre un mois plus tard.
  • Juin 2004 : le PLC remporte une quatrième élection consécutive, mais perd sa majorité.
  • Janvier 2006 : à la suite du scandale des commandites, le PLC repasse dans l’opposition à l’issue des élections.

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