Toronto est à la tête du pays dans la construction de gratte-ciel ultra-hauts. Neuf de ces tours sont en cours de développement. Mais ce type de logement répond-il aux besoins de la population ? La question divise.
Le Council for Tall Buildings and Urban Habitat définit une tour ultra-haute comme un bâtiment de 300 mètres ou plus de hauteur.
À Toronto, la plus haute tour en construction est la Tribunal de Commerce 3, d’une hauteur de 376,6 mètres, situé au 25, rue King Ouest. La plus haute tour actuellement en construction est la tour Tour du Ciel, 346,7 mètres et 105 étages, situé au 1, rue Yonge.
Deux autres tours sont également en construction, les tours Ciel de la Concorde au 385, rue Yonge et Celui, au 1, rue Bloor Ouest.
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Isaac Work, coordinateur des données au Council on Tall Buildings and Urban Habitat, est enthousiasmé par ces projets.
Le Conseil est très heureux de voir ce niveau de développement à Toronto. La métropole dépasse la majorité des grandes villes dans sa construction d’immeubles de grande hauteur
dit-il.
L’écrivain et ancien architecte Lloyd Alter s’oppose à la construction de tours ultra-hautes.
Photo : - / Soumis par Lloyd Alter
Mais la nécessité de construire des tours ultra-hautes à Toronto ne fait pas l’unanimité.
Lloyd Alter, écrivain et ancien architecte et promoteur immobilier, n’y voit aucun avantage.
Selon lui, les bâtiments détruisent le paysage urbain des espaces qu’ils occupent en raison de leur grande empreinte au sol et du vent qui s’engouffre devant les bâtiments.
Certaines tours peuvent également être coûteuses à construire et à exploiter en raison du coût élevé des matériaux. Les temps d’attente dans les ascenseurs sont également parfois longs.
Ces tours ultra hautes créent un grand inconvénient
dit M. Alter.
Pour celui qui est également professeur d’architecture intérieure à la Toronto Metropolitan University, l’abordabilité demeure le plus gros inconvénient de ce type de logement.
Il a déclaré que certaines tours se vendaient à 1 500 dollars le pied carré. C’est un prix que peu d’habitants pourront supporter, selon lui.
Il s’agit clairement de logements réservés à des personnes très aisées, et il s’agit probablement de résidences secondaires.
La nécessité d’augmenter l’offre de logements
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Anson Kwok, vice-président des ventes et du marketing de Pinnacle International, le développeur de la tour Commerce Court 3, estime que les tours ultra-hautes tirent parti de l’infrastructure de la ville.
Photo : - / Soumis par Anson Kwok
Anson Kwok est vice-président des ventes et du marketing de Sommet International, le promoteur de la tour Tribunal de Commerce 3.
Les gratte-ciel ultra-hauts constituent, selon lui, la nouvelle génération de bâtiments à Toronto.
Cela ajoute quelque chose d’unique à l’horizon de la ville. C’est excitant
souligne-t-il.
M. Kwok estime également que la construction de tours ultra-hautes est l’un des meilleurs moyens d’augmenter l’offre de logements dans la ville.
Toutes les formes de logement sont égales et les gens devraient être disposés à déménager dans différents endroits, dans différents types d’unités.
Il ajoute que la majorité des tours ultra-hautes de Toronto se trouvent à proximité des transports en commun. C’est ainsi qu’ils profitent de l’infrastructure déjà en place.
Par exemple, les habitants de la tour Tribunal de Commerce 3 auront accès à l’autoroute GardienLa gare Union et l’aéroport Billy Bishop. Ils pourront également se rendre à pied au quartier financier.
Nous essayons d’utiliser tous ces atouts au centre-ville pour permettre aux gens de se déplacer plus facilement.
Densifier les quartiers résidentiels de Toronto ?
Mais pour certains Torontois, la solution à la crise du logement est loin d’être dans des tours ultra hautes. Selon Lloyd Alter, la clé serait de modifier certaines réglementations de zonage.
Il fait référence à un ceinture jaune
ou encore le regroupement de quartiers résidentiels couvrant environ les trois quarts de la superficie de la ville et dans lesquels sont imposées de sévères restrictions de développement.
Généralement, dans cette zone, il n’est pas permis de construire autre chose que des maisons unifamiliales sur de grands terrains.
Une réglementation que déplore Lloyd Alter.
Nous devons modifier notre zonage afin de pouvoir construire davantage de logements là où nous ne pouvons pas le faire aujourd’hui.
» a-t-il déclaré, citant comme exemple la construction d’immeubles de quatre à huit étages le long des rues Dundas et Saint Clair.
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L’architecte Mitchell May estime que la construction d’immeubles de taille moyenne dans les quartiers résidentiels de Toronto pourrait s’avérer difficile.
Photo : - / Soumis par Mitchell May
L’architecte Mitchell May est d’accord. Il rappelle que de nombreux habitants de ces quartiers résidentiels souhaitent éviter la construction de ce type de logements.
Les propriétaires de Toronto ne veulent pas que cela se produise. C’est pourquoi cela ne s’est pas encore produit. Mais ces changements permettraient à davantage de personnes de s’installer dans ces quartiers, qui deviendraient plus actifs, plus vivants.
Une offre de logements diversifiée est nécessaire
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Kyle Knoeck, directeur du zonage de la division d’urbanisme de la ville de Toronto, défend la construction de tours ultra hautes.
Photo : - / Soumis par Kyle Knoeck
Pendant ce temps, Kyle Knoeck, directeur du zonage de la division de planification de la Ville de Toronto, soutient que la Ville a besoin d’une gamme diversifiée d’options de logement pour répondre aux besoins de sa population diversifiée, y compris les ménages non familiaux.
Les gratte-ciel ultra-hauts font partie du tissu urbain et ont un rôle à jouer dans l’avenir de la ville, au même titre que les immeubles de hauteur moyenne.
dit-il.
Il souligne que la ville travaille déjà à modifier les règles de zonage pour autoriser un plus grand nombre d’habitations de taille moyenne et basse dans les quartiers résidentiels, notamment en autorisant les petites maisons avec cour arrière et les pavillons de jardin. .
Les tours ultra-hautes ne reflètent pas nécessairement la demande de logements abordables, mais plutôt la demande des investisseurs. Toronto doit répondre à la demande de logements en construisant également des logements à loyer indexé sur le revenu.
D’ailleurs, le conseil municipal vient d’annoncer un nouveau programme incitatif pour ce type de logements locatifs.