Chaque jeudi soir, une cinquantaine de jeunes hockeyeurs se rassemblent à l’aréna Raymond-Bourque, dans l’arrondissement Saint-Laurent, à Montréal.
Rien d’inhabituel ici, à part qu’ils font partie du programme local de Hockey, qui consiste à offrir des entraînements, mais dans un cadre non compétitif.
Il s’agit d’une nouvelle offre que nous proposons aux jeunes qui ne s’identifient peut-être pas au produit habituel, que ce soit pour des raisons financières, ou pour une question de gestion d’horaire.
explique Pierre-Luc Beauchamp, président de l’Association de hockey de Saint-Laurent.
Pierre-Luc Beauchamp, président de l’Association de hockey de Saint-Laurent
Photo : - / Jonathan Morin
C’est un horaire fixe. Ainsi, tous les jeudis soir, ils se retrouvent ici à la même heure et au même endroit. Les parents apprécient beaucoup la stabilité car ce n’est pas évident de planifier la semaine quand les horaires changent à la dernière minute
ajoute le président.
Les heures et les lieux d’entraînement qui varient d’une semaine à l’autre, ainsi que les matchs et les tournois du week-end, sont des irritants soulevés par certaines familles à l’égard du hockey compétitif.
C’est d’ailleurs ce qui a fait plaisir à Caroline, la mère d’un des joueurs du programme de hockey local, qu’elle a rencontré lors d’un entraînement.
C’est la deuxième année de mon fils dans le programme. Nous l’avons fait l’année dernière et il n’avait jamais joué au hockey. Donc il n’a pas très bien patiné, mais il a adoré ça. Comme ce n’est pas compétitif, il s’amuse et c’est plus détendu. Il peut aussi pratiquer d’autres sports, car le hockey de compétition est très exigeant en termes d’horaire.
dit-elle.
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Caroline, mère d’un joueur du programme de hockey local
Photo : - / Jonathan Morin
Comme la semaine, c’est une heure et on sait quel jour. On peut organiser les devoirs en conséquence, donc c’est parfait
précise la mère.
En 2022, lorsque le Comité québécois pour le développement du hockey a rendu public son rapport sur l’état du sport dans la province, il recommandait, entre autres, de rendre le sport plus accessible et de donner une plus grande priorité au plaisir du jeu pour les enfants. .
Deux ans plus tard, les programmes de hockey récréatif demeurent plutôt rares.
Hockey Lac-Saint-Louis n’a pas attendu le rapport du comité pour implanter son premier programme de hockey local en 2021. Des 25 associations que compte l’organisme, seulement 3 offrent ce programme en 2024.
Hockey Québec espère voir davantage d’initiatives comme celle-là.
Cela fait partie de notre plan stratégique, organiser le hockey autrement, explique le directeur général de Hockey Québec, Stéphane Auger. Le hockey se pratique de la même manière depuis des années et l’écosystème évolue, qu’il s’agisse de la vie des parents ou des coûts liés au hockey. Donc le hockey local ou hockey récréatif est super intéressant parce que ça permet aux gens de s’amuser, un peu le principe de quand on allait au parc et qu’on mettait les bâtons au milieu et qu’on séparait ça.
À l’heure actuelle, il peut être difficile pour un parent de trouver un programme de hockey récréatif. Toutes les associations ne le proposent pas et le nom peut changer selon les régions.
C’est une initiative qui a démarré un peu embryonnaire, reconnaît Stéphane Auger. Hockey Québec, nous accompagnerons les associations dans cette démarche afin qu’elle puisse continuer à grandir.
Le PDG invite également les parents intéressés à contacter directement leur association de hockey mineur pour demander ce type de programme récréatif.
Quant à Hockey Saint-Laurent, l’association souhaite que son programme récréatif ne soit pas perçu comme du hockey de second ordre.
C’est ça le défi, reconnaît Pierre-Luc Beauchamp. Au début, c’était très associé à l’initiation, alors que ce que nous essayons de faire, et c’est pour cela que nous divisons les groupes, c’est de faire grandir ce programme pour qu’il soit vraiment ou sur mesure pour les besoins du jeune. On veut quand même avoir un niveau de challenge ou de compétences suffisamment intéressant pour que les jeunes, même s’ils veulent jouer juste pour le plaisir, aient quand même un peu de combativité au sein des matchs.
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Joueurs du programme de hockey local à l’aréna Raymond-Bourque
Photo: - / Josie-Anne Taillon
L’association regroupait les M11 et M13, tandis que les M15 et M18 se retrouvent dans un deuxième groupe. Des matchs amicaux sont organisés à la fin des entraînements.
On veut quand même assurer les bases du patinage, les bases du contrôle de la rondelle, dit le président de Hockey Saint-Laurent. Ensuite, nous les mettrons en situation pour pouvoir apprendre.
Ce sont des jeunes que l’on verra parfois sur la patinoire extérieure et qui joueront en bottes. Ils aimeraient patiner, mais ils estiment que leur niveau de patinage n’est pas encore assez bon pour pouvoir suivre le rythme des autres. Il ne deviendra pas nécessairement des joueurs vedettes, mais cela leur permettra au moins d’accumuler le minimum pour pouvoir s’amuser sur la glace et ensuite suivre leurs amis.
La passion des joueurs de hockey locaux n’est pas moins grande que celle des joueurs du programme régulier, comme l’atteste Jonathan. Son fils Adam, 8 ans presque 9 ans, est tombé amoureux du sport après avoir suivi le programme Première Présence.
De là, il est devenu un grand ventilateur le hockey, dit Jonathan en regardant son fils devenir actif sur la glace. Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour l’inclure dans le programme de hockey local, car le programme régulier était un peu trop chargé pour nous.
je trouve queamusantajoute-t-il. Il y a beaucoup d’enfants sur la glace. Cela se passe plutôt bien et ils apprennent et s’amusent en même temps. Mon fils l’adore. C’est sa passion désormais.
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Adam, presque 9 ans, joueur du programme de hockey local de l’Association de Hockey de Saint-Laurent
Photo : - / Jonathan Morin
Après l’entraînement, Adam, portant sa tuque aux couleurs des Canadiens de Montréal, ne cache pas qu’il aspire à patiner comme son idole, Cole Caufield. Devant son enthousiasme, son père estime qu’il devra bientôt inscrire son fils dans le programme normal, avec tout ce que cela implique.
Félix, l’un des coéquipiers d’Adam, dispute sa première saison complète dans le programme de hockey local.
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Félix, joueur du programme de hockey local
Photo : - / Jonathan Morin
À l’âge de 10 ans, il reconnaît, sans même qu’on le lui demande, que le sport peut avoir des conséquences néfastes sur la vie de famille.
Avant, je faisais du taekwondo et c’était trois entraînements par semaine, avec les deux cours de kumo. J’ai à peine eu une soirée libre toute la semaine. Et en plus, il faut faire ses devoirs…
Le président de l’Association de hockey de Saint-Laurent espère que le programme de hockey local s’étendra à d’autres régions, pour tous les petits Félix et Adam du Québec.
Il y a peut-être quelques années, ces enfants ont demandé à jouer au hockey, puis on leur a dit non parce qu’il n’existait pas de programme correspondant à ce que leurs parents pouvaient leur offrir. offre, affirme Pierre-Luc Beauchamp. Ce sont des enfants qui sont excités, qui sont heureux et qui le vivent à 100% même si ce n’est pas un programme aussi structuré que le hockey régulier. C’est leur opportunité de monter sur la glace. Et pour eux, c’est leur Ligue nationale. Cela leur permet quand même de se comparer à leurs idoles.