Alors que le changement climatique perturbe de plus en plus les cycles climatiques, l’ADEME a lancé en novembre 2023 un appel à projets, dans le cadre du plan d’investissement « France 2030 ». Son objectif ? Adapter les bâtiments au changement climatique et identifier des solutions pour agir sur les désordres provoqués par plusieurs phénomènes. L’une d’elles inquiète de plus en plus les climatologues et, par effet d’entraînement, tous les professionnels du BTP. Cela résulte d’une réaction de certains minéraux argileux présents dans le sol.
Selon la teneur en eau du terrain, celle-ci peut varier en volume : rétrécir lors des périodes de sécheresse ou gonfler lorsque le terrain est à nouveau saturé d’eau, par exemple à l’automne. La répétition de ces variations d’humidité du sol est susceptible d’entraîner des déplacements de maisons au fil du temps. Ce processus ne constitue pas un risque majeur pour la population, mais «il provoque des dommages à la structure des bâtiments, comme des fissures dans les murs et les sols», indique le Commissariat général au développement durable (CGDD).
Ce phénomène est celui du retrait-gonflement des argiles (RGA). “L’augmentation des sécheresses liée au changement climatique influence directement le phénomène RGA», assure Sylvain Trottier, directeur de l’association Conséquences, qui a publié un rapport sur le sujet en mai 2024. Selon les données du CGDD, «qui émanent notamment de ceux du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM)», selon Sylvain Trottier, 10,4 millions de maisons individuelles sont moyennement ou fortement exposées au RGA. Cela représente 54% des logements individuels. Plus de 4 millions de maisons seraient même très exposées. Ce risque touche principalement les maisons individuelles aux structures légères, aux fondations peu profondes, sans sous-sol ni vide sanitaire. Selon les données du CGDD, les logements construits après 1976 enregistrent le plus grand nombre de pertes. C’est la typologie. des biens – jugés plus vulnérables à cet aléa – qui doivent faire l’objet d’une grande vigilance de la part des potentiels acquéreurs immobiliers. Même si les dommages causés par ces mouvements de terrain sont désormais indemnisables au titre des catastrophes naturelles, indique le. CGDD.
Pour connaître le niveau de risque auquel le bien est exposé, les futurs acquéreurs peuvent renseigner l’adresse de l’immeuble sur le site Risque Maison Climat RGA, développé par Calendar, spécialisée dans l’évaluation des risques climatiques. Il est d’autant plus important d’anticiper ce risque.»qu’aucune région n’est désormais épargnée, à l’exception de la Bretagne et de la Normandie, où les sols sont moins argileux», indique Sylvain Trottier. Certains sont cependant plus touchés que d’autres : c’est le cas de la Nouvelle-Aquitaine, de l’Occitanie, du Centre-Val de Loire. “Ces trois régions représentent plus de la moitié des zones métropolitaines exposées à un aléa élevé ou moyen.», indique le CGDD. Les grands centres urbains de la région parisienne ou des Hauts-de-France, où l’on retrouve une très forte densité de maisons individuelles, sont également extrêmement vulnérables. Dans ces zones, des fissures dans les sols et les façades des propriétés sont susceptibles d’apparaître.