Installé près d’une intersection, Gilles Chagnon tient soigneusement entre ses mains un livret de 32 pages qui raconte l’histoire qui se cache derrière les noms d’une quarantaine de rues du quartier que l’édile représente depuis sept ans.
Passionné d’histoire et de patrimoine, l’élu lucernois poursuit actuellement un projet qui lui tient encore plus à cœur en tant que président du Comité de toponymie de la Ville de Gatineau. Lui et ses collègues souhaitent rendre hommage aux athlètes, entraîneurs, bâtisseurs et bénévoles de la scène sportive locale en nommant de nombreuses rues dans le cadre d’un projet immobilier majeur à venir. dans les prochaines années
dans la région d’Aylmer.
Il s’agirait d’un quartier qui serait développé à l’ouest de la route Horlogeat Chemin Antoine-Boucher.
Rien n’a encore été approuvé
prévient Gilles Chagnon en parlant du projet nommé Les portes de l’Occident
par le promoteur.
Le conseiller Gilles Chagnon, à gauche, lors d’une séance du conseil municipal de Gatineau en 2018. (Photo d’archive)
Photo : -
Cependant, le Comité de Toponymie se prépare déjà.
Nous avons décidé que ce serait un thème sport et culture. Nous pourrons donner aux rues les noms de plusieurs personnes qui ont marqué
confirme le conseiller municipal.
Nous allons commencer à regarder les noms disponibles
ajoute-t-il.
La Ville de Gatineau possède déjà une banque de 273 noms, de toutes les régions, qui répondent aux différents critères en matière de toponymie. La personne célébrée doit être décédée depuis au moins un an et avoir apporté une contribution à sa communauté.
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L’aréna Frank-Robinson, dans le secteur Aylmer. (Photo d’archives)
Photo : - / Vincent Yergeau
Gilles Chagnon donne l’exemple de Pauline Foran, une bénévole dont le nom a déjà été retenu pour une rue d’un quartier déjà en construction au nord de la piscine Paul-Pelletier. En tant que membre de l’organisme communautaire Aydelu, elle a joué un rôle dans le financement menant à la construction de l’aréna Frank-Robinson au début des années 1970.
Avant de recevoir des subventions, elle [Mme Foran] avait hypothéqué sa maison pour l’arène. Il faut le faire
says Mr. Chagnon. Il y a de belles histoires comme celle-là dans notre ville.
Éviter les « oublis »
L’idée d’un quartier à thème sportif est bien accueillie par le Réseau du patrimoine de Gatineau et de l’Outaouais. Le président du conseil d’administration Frédéric Marchand estime toutefois que la composition du comité qui choisira les noms
sérums très important
pour éviter les oublis.
Quand on se lance dans un projet avec plusieurs noms à la fois, il y a toujours cette peur
il admet. Avons-nous oublié quelqu’un ? Y a-t-il quelqu’un qui a eu une vie plus sportive et qui aurait dû figurer sur la liste ?
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Plusieurs hommes politiques, dont l’ancien maire d’Aylmer, Jean-Wilfrid Lavigne, font partie des personnes qui ont une rue en leur mémoire à Gatineau.
Photo: - / Martin Comtois
M. Marchand avait déjà collaboré dans le passé avec le défunt Musée des sports de Gatineau, qui a fermé ses portes en 2019. Certains des artefacts se trouvent maintenant au Panthéon des sports du Québec, à Montréal.
Selon lui, la Ville de Gatineau peut s’inspirer de sa ville sœur de Sherbrooke, qui a aménagé un Panthéon sportif à l’extérieur, en bordure du lac des Nations. On y retrouve des plaques qui commémorent le nom de l’athlète, sa discipline et son implication dans la société.
Actuellement à Gatineau
il a dit, il y a des parcs, quelques arénas et une piscine portant le nom d’athlètes ou de bénévoles qui ont eu un impact
», rappelle M. Marchand, qui estime que la Ville a raté une opportunité au cours de la dernière décennie avec l’ouverture d’un édifice important.
Nous avons un grand centre sportif appelé Centre sportif de Gatineau, qui mérite de porter le nom d’un athlète.
Nous avons une maire qui semble aimer sa ville en termes de patrimoine. Eh bien, c’est l’occasion pour elle de dire : vous voyez, c’est ce que je suis capable de faire pour le patrimoine, entre autres, sans que cela coûte un bras et une jambe. On pourrait faire plusieurs exemples comme celui-là.
Titulaire d’une maîtrise en muséologie, Frédéric Marchand souligne que Gatineau a une histoire riche en sport, et pas seulement en hockey. Il cite notamment le monde du curling, du baseball, du ski de fond, du ski alpin et du cyclisme qui ont produit des athlètes doués et des entraîneurs respectés.
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L’ancien champion de boxe Gaétan Hart est l’un des nombreux athlètes internationaux produits au fil des décennies par Gatineau. (Photo d’archives)
Photo : La Presse Canadienne / Ian Barrett
De son côté, Gilles Chagnon estime que la toponymie peut être un outil
contribuer à stimuler le sentiment d’appartenance des citoyens d’un quartier ou d’une ville
.
C’est important pour moi de me souvenir de nos personnages et de nos bâtisseurs
il mentionne.
D’ailleurs, la Ville de Gatineau a vu son engagement en la matière reconnu par la Commission de toponymie du Québec l’été dernier, en recevant le prix Mérite en toponymie 2024.
Ses efforts pour désigner des lieux sur son territoire, notamment en honorant la mémoire des femmes ainsi que la culture et la langue de la communauté Anishinabeg, ont été soulignés.