Le plus gênant, le plus mystique… De Giscard à Macron, la liste « Marianne » des vœux présidentiels

Le plus gênant, le plus mystique… De Giscard à Macron, la liste « Marianne » des vœux présidentiels
Le plus gênant, le plus mystique… De Giscard à Macron, la liste « Marianne » des vœux présidentiels

Ce 31 décembre à 20 heures, le chef de l’État Emmanuel Macron exprimera ses vœux aux Français pour l’année 2025. Une grande tradition de la Ve République, initiée par Charles de Gaulle. L’exercice est très codifié, mais chaque président qui y participe apporte sa touche personnelle. Pour nous faire vibrer… ou pas.

On ne sait pas si l’on souhaite du courage à Emmanuel Macron ce mardi 31 décembre 2024 pour ses vœux pour l’année 2025 aux Français mais il est certain que ce sera un exercice particulièrement délicat pour lui, au terme de douze années politiquement calamiteuses. mois. Une chose est sûre : les vœux aux Français sont devenus un rendez-vous aussi régulier qu’essentiel à la tradition républicaine, depuis les premiers prononcés par… De Gaulle en 1960. Laborieux, métaphysiques, ou enthousiastes… « Marianne » a classé cette dernière selon à un classement interne.

Le plus gênant : Valérie et Anne-Aymone Giscard d’Estaing en 1975

Le 31 décembre 1975, Valérie Giscard d’Estaing a envie d’innover. Il veut jouer au couple présidentiel au coin du feu. Le problème ? Son épouse Anne-Aymone n’a jamais voulu vivre à l’Élysée et déteste les projecteurs.

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A la fin de son discours, le président a annoncé sa surprise avec une phrase à peine affectée : « Et je pense qu’Anne-Aymone souhaite également vous adresser ses meilleurs vœux. » Grand moment de solitude pour la Première Dame. Sa détresse est palpable derrière l’écran. Prenant son courage à deux mains, elle réussit à prononcer un discours de 35 secondes, digne des plus illustres patronnes : « Que ceux d’entre vous qui ont la chance d’avoir le bonheur et la santé n’oublient pas ceux qui ont moins de chance. » Tant pis pour les esprits malicieux, elle échappera à la corvée en 1976. Sauvée !

Le plus mystique : François Mitterrand en 1994

Le 31 décembre 1994, François Mitterrand décide de jouer sur la corde sensible. Sans perdre sa solennité, il a déclaré d’une voix forte mais pleine d’émotion : « L’année prochaine, ce sera mon successeur qui vous exprimera ses vœux. Où que je sois, je l’écouterai, avec un cœur plein de gratitude envers le peuple français qui me confie depuis si longtemps son destin. » Le socialiste, qui a révélé son cancer en 1992, laisse entendre que la mort est proche pour lui. Il mourra finalement de maladie le 8 janvier 1996. Son discours, bref et direct, prend une tournure mystique avant de se terminer : « Je crois aux forces de l’esprit et je ne vous quitterai pas. » Trente ans plus tard, il a encore de quoi titiller.

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Le plus dynamique : Jacques Chirac en 1997

« Mes chers compatriotes, je suis heureux de vous faire part, ce soir, des vœux très sincères que j’exprime pour vous », s’en prend à Jacques Chirac le 31 décembre 1997, avec un ton enjoué et un sourire prédateur.

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Alors que son action est contrainte par la cohabitation avec le gouvernement du socialiste Lionel Jospin, qu’il n’hésite pas à taquiner lors de son discours, il choisit de se présenter debout. Histoire d’incarner le dynamisme et la détermination. Une première. Cette formule fera des émules, puisque Nicolas Sarkozy puis Emmanuel Macron l’utiliseront. Il est vrai que déclarer « J’assume dans leur plénitude les pouvoirs et devoirs de ma charge ” ou ” Garant de la continuité de l’État, je suis aussi le gardien des valeurs de la République, en premier lieu la liberté et la solidarité. », c’est plus sympa derrière un bureau.

Le plus décevant : Nicolas Sarkozy en 2007

Candidat de « rupture » et une à l’américaine « où tout peut devenir possible pour tout le monde », Nicolas Sarkozy, devenu président de la République, a suscité des attentes de changement. Mais au 31 décembre 2007, aucun bouleversement ne se profilait à l’horizon. Certes, la déclaration a été diffusée en direct pour la première fois.

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Mais à part ça, on nous a donné toute une série de clichés : « C’est la tâche que tu m’as confiée », « Tout ne peut pas être résolu en un jour “, et d’autres” j’aurais pu faire des erreurs » étaient là. Pour le « nouvelle renaissance ” ne le faites pas ” notre vieux monde a besoin », nous reviendrons !

Le plus optimiste : François Hollande en 2012

Rares sont ceux qui font bien de vendre la peau de l’ours avant de le tuer. Le 31 décembre 2012, François Hollande aurait mieux fait de s’abstenir. ” Toutes nos forces seront dirigées vers un seul objectif : inverser la courbe du chômage d’ici un an. Il faudra y parvenir à tout prix », jure-t-il. Pari raté. Il faudra attendre 2016 avant que le nombre de chômeurs ne commence à diminuer de manière significative.

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Peut-être aurait-il mieux valu se limiter à des promesses d’avancer. sur les grands enjeux de société » : en avril 2013, le Parlement a voté la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe, et il a adopté la loi interdisant le cumul des mandats au plus tard en février 2014. Mais pourquoi jouer la prudence quand on peut nourrir de faux espoirs pour l’année qui commence ?

Le plus long : Emmanuel Macron en 2019

Emmanuel Macron était en forme le 31 décembre 2019. Il a honoré les Français de ses vœux pendant plus de dix-huit minutes, rivalisant avec le record détenu jusqu’alors par Charles de Gaulle pour l’année 1962. Quoi de plus normal pour un président qui pense est-il le Général que d’égaler en longueur les tirades de son illustre maître ? En durée, pas en apparence. Alors que grondent les protestations contre la prochaine réforme des retraites, c’est un président sur la défensive qui apparaît à l’écran.

« Ce serait abandonner ceux que le système a déjà abandonnés, ce serait trahir nos enfants », il tente de s’accrocher aux branches. Avant d’adopter un ton martial, annonciateur de ce à quoi on va s’habituer pendant la crise du Covid : « Je ne céderai pas au pessimisme ou à l’inaction. » Notre président est-il inflexible ? Inutile de s’éterniser pour faire comprendre cela. Cela réduira-t-il nos souffrances cette année ?

 
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