SÉNÉGAL-POLITIQUE / La DPG, un exercice qui s’apparente à un rituel – Agence de presse sénégalaise

Dakar, 26 déc (APS) – Au fil des années, la déclaration de politique générale s’est imposée comme un rituel, donnant souvent l’occasion de comparer les postures et les moments forts de son exercice par les différents chefs de gouvernement s’étant succédé tout au long de l’histoire politique. du Sénégal.

L’ancien président de la République, Abdou Diouf (1981-2000) fut le premier à entreprendre l’exercice de la déclaration de politique générale le 10 mars 1970. Il fut alors Premier ministre nommé par le président Léopold Sédar Senghor, au pouvoir de 1960 à 2000. 1981.

Difficile de ne pas évoquer la déclaration de politique générale du Premier ministre Mamadou Lamine Loum, en septembre 1998, marquant la fin du règne du régime socialiste, et celle de Moustapha Niasse, en juillet 2000, qui a ouvert la première alternance politique en Sénégal.

Ces DPG sont souvent cités comme références en raison de leur ton et de leur originalité.

« Construire un pont sur le XXIe siècle, comme nous avons l’ambition de le faire, c’est ouvrir une nouvelle perspective à notre pays et donner un sens aux sacrifices que nous avons consentis depuis plus de deux décennies », a par exemple déclaré Mamadou. Lamine Loum devant les députés.

Son successeur, deux ans plus tard, Moustapha Niasse a souligné que son gouvernement s’était engagé à aborder de front les problèmes des Sénégalais, dans un esprit de cohésion et de solidarité.

Il a également évoqué une série de réformes inédites dont l’objectif était de « libérer l’énergie créatrice » des Sénégalais, celle des plus jeunes en particulier.

« Dans un premier temps, le chef de l’Etat a pris la décision de dresser un état des lieux précis, objectif et sans concession de la situation de notre pays. Cet état des lieux a commencé : il vise à mesurer les acquis, s’ils existent – ​​et il est vrai qu’ils existent – ​​même si ces derniers sont limités et ont un impact très relatif sur l’exercice de correction et de redressement qui est actuellement engagé », a déclaré Moustapha Niassé.

Idrissa Seck, souvent présenté comme un grand tribun qui aime agrémenter ses discours de références tirées de la culture occidentale comme la culture arabo-islamique, s’est également sacrifié à l’exercice en février 2003. Il a également marqué de son empreinte le ton et l’originalité de son discours. son discours à l’Assemblée nationale.

« La formidable aventure de la marche bleue donne à cet enseignement une manifestation parfaite, dans le style et dans le sens. Avec l’aide de Dieu, et sous la direction de celui (Abdoulaye Wade) qui, tour à tour objet de critique et sujet de fascination, épreuve après épreuve, échec après échec, étape après étape, a attendu, avec endurance, sans jamais perte d’enthousiasme, avènement du changement le 19 mars 2000», a déclamé l’ancien maire de Thiès dans son discours.

Poursuivant, il a ajouté : « Me voici de nouveau, proche de lui (Abdoulaye Wade), dans cette position de confiance et d’autorité, chargé d’une nouvelle mission : celle d’organiser et de conduire la marche du Sénégal vers le développement économique, social et culturel ».

» De mémoire, les DPG de Mamadou Lamine Loum, ceux de Moustapha Niasse et Idrissa Seck m’ont davantage frappé par leur ton et leur originalité. Le premier a été le dernier sous le règne de Diouf et le second a été le premier chef du gouvernement après l’alternance », a commenté Elimane Haby Kane, président de Think Thank Legs Africa.

Pour le sociologue, le DPG d’Idrissa Seck a surtout été marqué par l’originalité et la théorisation des clusters de convergence et la dichotomie entre goorgorlu (débrouillardise) et njublang (fraude) ».

Professeur d’histoire moderne et contemporaine à la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (Fastef ex. ENS), Mamadou Yéro Baldé cite également en exemple la déclaration de politique générale de Moustapha Niasse prononcée jeudi 20 juillet 2000 dans un contexte de alternance. « Bref, les déclarations qui surviennent dans les moments de rupture sont toujours frappantes », a noté l’universitaire.

Il va sans dire que la nature de la dernière élection présidentielle et ses rebondissements, la trajectoire politique de l’actuel Premier ministre ainsi que celle du Président de la République offrent certainement à Ousmane Sonko une matière thématique qui laisse entrevoir une déclaration de politique générale d’une caractère historique.

CMS/AKS/ASG/OID

 
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