Par rapport aux États-Unis et à la Chine, la France et l’Europe en général souffrent d’une productivité qui croît beaucoup plus lentement.
C’est sans doute la faiblesse la plus préoccupante de l’Europe en général, et de la France en particulier, par rapport aux États-Unis et à la Chine : les gains de productivité.
Si nous simplifions, la productivité est l’efficacité. C’est la capacité de combiner toujours mieux travail, machines et moyens financiers pour produire plus avec moins. Lorsqu’une usine produit deux fois plus de voitures grâce à de nouveaux robots, c’est un gain de productivité. Lorsque l’informatique permet à un banquier de traiter deux fois plus de dossiers de crédit par jour, c’est de la productivité. Si nous ne sommes plus des hommes des cavernes, si nous vivons mieux en travaillant moins, c’est grâce à la productivité.
Elle n’augmente pourtant quasiment plus : +0,7% l’an dernier, soit deux fois moins vite qu’avant Covid, trois fois moins vite que dans les années 1990, sept fois moins vite que dans les années 1950. Le principal moteur du progrès est en panne en Europe.
Business Chypre : Comment relancer la productivité française ? – 20/12
Beaucoup de propositions mais un projet titanesque
Si on ne peut pas produire plus efficacement, produire plus passe forcément par travailler plus… Plus et mieux, sachant que les données publiées ce jeudi par Rexecode montrent que les Français travaillent trois semaines de moins que la moyenne européenne. Nous avons donc une certaine marge.
C’est exactement ce que veut faire Renault, qui a signé un accord avec deux syndicats sur trois prévoyant la suppression de trois jours de congés annuels en moyenne pour les cadres et une restriction du recours au télétravail, jugé néfaste à la productivité. En échange, la direction améliorera la couverture santé des salariés et proposera des mesures de retraite progressive pour améliorer la fin de carrière.
Est-il possible d’augmenter la productivité ? Les propositions sont nombreuses dans la batterie de rapports publiés pour relancer l’Europe (Draghi, Leta, Noyer) : investir des centaines de milliards d’euros dans les nouvelles technologies, améliorer la formation des salariés, réduire les formalités administratives, mettre fin à la fragmentation de tous les marchés européens. , y compris les marchés financiers. Un projet titanesque.