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débat houleux dans l’hémicycle

L’annonce d’une hausse spectaculaire des droits de douane sur les matières importées contenant du cannabis, portés à 200%, a provoqué une véritable tempête politique au sein de l’hémicycle marocain. Si certains défendent la mesure comme un geste de protection de l’industrie locale, d’autres y voient un risque accru de contrebande et un manque de clarté dans l’approche.

Le débat a éclaté lors de l’examen, en deuxième lecture, du projet de loi de finances 2025, avec un amendement initié par la majorité au sein de la Chambre des conseillers. Cet amendement prévoit une augmentation drastique des droits de douane sur les produits à base de cannabis importés, suscitant l’opposition du député Abdallah Bouanou, président du groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD). Ce dernier a dénoncé la précision suspecte de cet amendement et son origine, insinuant qu’il aurait pu être influencé par des intérêts extérieurs.

La défense de l’industrie locale : une priorité stratégique

Quant à Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du budget, il a cherché à calmer les ardeurs et les tensions en précisant que l’amendement n’est pas une simple improvisation. C’est le résultat d’un long processus de concertations entre l’Agence nationale de régulation du cannabis, les services des douanes et le ministère de l’Intérieur. ” L’objectif premier de ce texte est de lutter contre la contrebande, tout en stimulant la production locale. », a-t-il expliqué, ajoutant que l’efficacité de cette mesure sera rigoureusement évaluée.

Lekjaa a également souligné les efforts des douanes et du ministère des Finances pour éliminer les principales routes de contrebande, notamment via les enclaves de Sebta et Melilia, ou encore sur la frontière sud. ” Aujourd’hui, on peut dire que ces circuits sont quasiment éradiqués », a-t-il conclu.

La controverse autour de l’origine de cet amendement révèle une fracture politique. L’échange entre Bouanou et Lekjaa illustre bien cette tension : le premier soulève le spectre de la manipulation tandis que le second désamorce le débat avec une technocratie rassurante. Enfin, il est impossible d’ignorer l’impact géopolitique. La légalisation du cannabis au Maroc a été saluée comme une initiative pionnière en Afrique, et les premières lois ont attiré l’attention des investisseurs étrangers.

Pour Mohamed Chouki, président du groupe parlementaire du Rassemblement national des indépendants (RNI), l’augmentation des droits de douane est un choix logique dans le cadre du développement de la filière nationale autour du cannabis légalisé. La légalisation et le cadre instauré par l’Agence nationale de régulation du cannabis visent à promouvoir la production locale tout en encadrant rigoureusement l’ensemble de la chaîne de valeur.

De son côté, Mohamed Hafid, député de l’Istiqlal (PI), a rejeté les critiques sur la compétence des conseillers parlementaires qui ont déposé cet amendement. ” La légalisation de l’usage médical et industriel du cannabis s’est accompagnée de recherches approfondies qui ont prouvé le potentiel de ce produit dans l’industrie locale. », a-t-il insisté.

D’autres voix, comme celle d’Ahmed El Abbadi du PPS (Parti du progrès et du socialisme), ont insisté sur la nécessité d’une approche plus concertée. Pour lui, même si des amendements peuvent venir de la Chambre des Conseillers, un sujet aussi sensible nécessite une implication plus directe du gouvernement et un - de discussion suffisant à la Chambre des Représentants.

Problème entre contrebande et protectionnisme

Mais, au-delà des divergences politiques, cette augmentation des droits de douane soulève des questions cruciales : peut-elle réellement protéger l’industrie nationale sans provoquer un effet pervers sur le marché noir ? Ou s’agit-il d’une mesure temporaire destinée à asseoir l’autorité de l’État sur un secteur en pleine transformation ? Une chose est sûre : ce débat ne manquera pas de resurgir une fois les premiers bilans établis, mettant à l’épreuve les promesses du protectionnisme économique et de la lutte contre les circuits illégaux.

Cette augmentation s’inscrit clairement dans une logique de protectionnisme économique, visant à stimuler une industrie nationale naissante autour du cannabis légalisé. Mais à y regarder de plus près, une question se pose : l’industrie marocaine du cannabis est-elle suffisamment développée pour justifier une telle mesure ? Si les infrastructures locales ne suivent pas, cela pourrait au contraire ralentir l’accès aux matières premières et ralentir le développement d’un secteur censé être un pilier de la transition économique.

L’histoire économique montre que des taxes douanières excessives ont souvent l’effet inverse : elles favorisent l’émergence de réseaux illégaux. En augmentant les droits de douane à des niveaux aussi élevés, le Maroc risque d’attirer de nouveaux acteurs dans les circuits clandestins. Ironiquement, cette politique pourrait donc faire revivre ce que la légalisation voulait éradiquer.

Mais cette nouvelle mesure pourrait envoyer des signaux contradictoires, suggérant une instabilité réglementaire ou une approche protectionniste défavorable aux partenariats internationaux. Pour rester compétitif, le Maroc devra trouver un équilibre délicat et subtil entre ouverture et protection.

 
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