Une infrastructure entièrement requalifiée, avec une mise aux normes de sécurité et d’environnement qui se traduira par un label Pavillon Bleu et certification « Port propre et actif en biodiversité » : quatre ans après le début des travaux, Eiffage Concessions et ses partenaires (Banque des Territoires, Sodeports) achèvent la modernisation du port de Marina Baie des Anges, à Villeneuve Loubet.
Le tout sera finalisé en 2025 et le projet aura nécessité pas moins de 65 millions d’euros de travaux, réalisés dans le cadre d’une nouvelle concession de 31 ans démarrée en 2021. Symbole de cela port requalification et cette nouvelle attractivité d’un port qui s’ouvre sur la ville, le bâtiment « Cœur Marina », situé dans le quartier de l’ancien complexe Biovimer.
A quoi ressemblera le nouveau port Marina Baie des Anges ?
Cet ensemble multifonctionnel de presque 14 900 m² de surface au solcouplé à un lagon extérieur, comprendra un hôtel Hilton 4 étoiles de 61 chambres, un restaurant et une salle de banquet, un espace aquatique, des salles de séminaire, un bureau d’accueil et des toilettes pour les plaisanciers. Il comprendra également un toit terrasse végétalisé et 200 places parking.
Sur le plan environnemental, les travaux feront la part belle aux énergies renouvelables (73 % des besoins) avec le recours à la thalassothermie, permettant de réguler la température de l’hôtel et de couvrir les besoins en eau chaude sanitaire ainsi qu’une gestion économique de l’eau (récupération des eaux grises – 5 000 litres – pour l’arrosage des espaces verts après filtration par membranes, alimentant le lagon en eau de mer). Des performances qui ont permis d’atteindre le niveau argent de l’approche BDM.
Une requalification portuaire complexe
Cœur Marina a été conçu par l’agence d’architecture Erades & Bouzat – les architectes concepteurs du projet intégrés au groupe – qui a conçu une œuvre aux lignes courbes, évoquant les ondulations des grands immeubles de Marina Baie des Anges surplombant le port. Actuellement en phase de rénovation, la livraison est prévue en mai 2025 avec une mise en service anticipée des parkings en début d’année.
Parallèlement à la création de ce nouveau complexe, l’ensemble du périmètre portuaire a fait l’objet d’interventions : optimisation et requalification du plan d’eau, installation de nouveaux terminaux au quaicréation d’un nouveau quai d’accueil à droite de Cœur Marina, mettant aux normes la zone de carénage et construction du nouveau bâtiment technique Maurice Aubert dédié aux plaisanciersle chantier naval et l’opérateur portuaire. Tous les réseaux et routes ont également été rénovés. Des travaux de réfection de la contre-digue seront également prévus.
Sur une marina vieillissante, datant des années 1970, le chantier a révélé son lot de désordres et de dégâts qui n’avaient pas été anticipés avant le début de la concession. Les pertes d’eau s’élèvent par exemple à 20 000 litres par jour… Des contraintes qui pèsent sur l’organisation des travaux et la durée des chantiers.
« Nous avons dû entreprendre début 2021 des travaux maritimes d’urgence pour réparer les affouillements et remplacer les amarres. Pour le réaménagement de la zone technique nord, premier grand chantier de modernisation, deux années ont été nécessaires pour mettre aux normes les installations et reconstruire les nouveaux bâtiments. »explique Nathalie Monturet, directrice de la maîtrise d’œuvre immobilière chez Eiffage Concessions.
Déconstruction de Biovimer : 6 tonnes d’amiante
La construction de Cœur Marina ne s’est pas non plus déroulée sans difficulté. Il fallait d’abord déconstruire l’ancien Bâtiment Biovimer abandonné. Près de 270 tonnes de déchets ont été évacuées, dont 6 tonnes d’amiante qu’il fallait traiter. 4 000 m3 de matériaux (+ 50 %) pourraient être recyclés pour la reconstruction. Une partie des terres ayant été conquise sur la mer, il fallut recourir à des solutions lourdes contre liquéfaction du sol dans la zone du complexe…
« Nous avons mis en place du jet grouting, enterré 1 330 pieux au sous-sol pour permettre au bâtiment de répondre aux normes sismiques avant de créer une dalle étanche »explique Nathalie Monturet. Ce n’est que ultérieurement, mais avec un an de retard sur le calendrier prévu et l’obtention des autorisations administratives (permis de démolir, permis de construire) que les phases de terrassement et de gros œuvre ont été engagées. Coût supplémentaire de ces travaux préliminaires : 6 M€.
L’adaptation des solutions techniques a à l’inverse produit des effets positifs sur d’autres œuvres. « Initialement, une extension de la tête de jetée était prévue pour réduire l’agitation du plan d’eau du port. En consultant un bureau d’études spécialisé, le cabinet Jean Bougis, nous avons opté pour la création d’un épi de 18 mètres au niveau du quai d’accueil, une solution plus simple à mettre en œuvre »continues Nathalie Monturet.
Les filiales d’Eiffage largement mobilisées
L’ouvrage repose sur pieux (un remblayage était initialement prévu en tête de pile) et il n’y avait pas de mesures compensatoires à mettre en œuvre dans le cadre du dossier loi sur l’eau. La suppression d’une ancienne canalisation d’eau de mer a été abandonnée, permettant d’éviter la disparition d’une zone de sable fin. Coût de cette solution : 700 000 € contre 3 M€ pour l’extension du tête de pile.
Pour mener à bien ce chantier et ce vaste chantier, le groupe a fait appel aux compétences de plusieurs de ses filiales, mobilisées pour cette opération : Eiffage Energie Systèmes, Eiffage Route, Eiffage Travaux Maritimes et Fluvials, Eiffage Services, qui assurera l’entretien.
Mais les PME régionales ont également été impliquées dans les travaux via la sous-traitance qui a représenté une vingtaine d’euros. % des investissements. Et aujourd’hui, ils s’occupent principalement des travaux de finition des Marina Coeur avec des exigences élevées en matière de prestations et de finitions sur cet ensemble au centre de la requalification du port.