Par
Gilles Queffélec
Publié le
6 décembre 2024 à 15h43
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C’est une belle prouesse qu’a réussi cette collectivité morbihannaise en réduisant leproduction de déchets ménagers sur son territoire entre 2017 et 2023. Un résultat qui a été souligné par l’Ademe estimant que la communauté de communes de Baud affiché le tonnage le plus faible au niveau national.
Désormais, la présidente de cette communauté et maire de Baud, Pascale Gillet, est sollicitée par ses confrères pour partager avec eux son expérience, comme ce fut le cas lors du dernier congrès de l’association des maires de France.
De 197 kg à 73 kg entre 2017 et 2023
Mais comment Baud Communauté est-elle parvenue à un tel résultat ? En grande partie grâce à la création de les frais d’incitation au 1est Janvier 2023. Merci aussi à ces multiples actions de prévention destiné à convaincre chaque foyer qu’il est désormais possible de réduire considérablement sa production de déchets.
En 2017, un habitant de notre quartier a produit 197 kg de déchets ménagers. Nous avons divisé ce chiffre par plus de la moitié en 6 ans.
Un résultat qui s’est également confirmé pour le reste des déchets puisque la production par habitant, tous déchets confondus (ordures ménagères et déchetteries) atteint 340 kg contre plus de 600 kg en moyenne dans les territoires voisins de Baud Communauté.
Parce que le dépôts en déchetterie ont également été réduits de moitié entre 2021 et 2023.
La commission incitative fonctionne
C’est un fait. Dans cette communauté, nous sommes désormais sûrs d’une chose : la prime incitative est un mécanisme qui fonctionne. Et s’il a fallu faire face, lors de sa mise en œuvre, à de nombreux grincements de dents parmi les administrés, les élus de Baud Communauté ne regrettent en aucun cas leur choix.
« Les coûts de traitement des déchets explosent et ils vont continuer à augmenter significativement», insiste l’élu maire de la commune de Melrand.
“Notre volonté a toujours été de tout faire pour maîtriser cette dépense afin qu’elle ne pèse pas trop lourd sur le budget des ménages.”
En produisant moins de déchets, nous traitons moins et payons moins.
La facture, pour le contribuable, est moins élevée qu’elle ne devrait l’être
Les efforts ont payé. Et cela s’est vu dans le choix du forfait sur lequel se sont appuyés les habitants de Baud Communauté. « 57 % de nos utilisateurs ont opté pour le plus petit forfait, à savoir 145 €/an (au lieu de 176 € en 2016) qui leur donnait droit à 17 consignes et 3 passages à la déchetterie. 93% pour les deux plus petits colis. Cela signifie donc qu’ils ont accepté de déposer moins de sacs poubelles dans les containers et y aller moins souvent centre de recyclage.
Et s’ils avaient le droit de dépasser ça quotapour un surcharge“84% des ménages ont respecté leurs engagements”. Alors oui, Charles Boulouard lui aussi ne cesse de féliciter ses contribuables qui ont largement joué le jeu.
En fin de compte, tout le monde est gagnant.
Notons également que les efforts de tri ont également payé puisque pour le conditionnementce tri a augmenté de… 123%
Actions pour réduire la production de déchets
Tout au long de l’année, les actions de prévention se poursuivent sur le territoire Baud Communauté. On peut ainsi parler de distribution gratuite de composteurs (un par foyer) accompagnée de formations ; des opérations de broyage deux fois par an dans chacune des communes du territoire ; des ateliers pour apprendre par exemple à utiliser la taille des plantes pour nourrir le sol de son jardin ; la mise à disposition d’un Repair café où l’on apprend à réparer plutôt que jeter ; etc.
« Petit à petit, on se rend compte que les habitants s’approprient de plus en plus le sujet de la réduction des déchets. Cela fait partie de la morale. »
Un point noir : les erreurs de tri -intentionnelles-
Néanmoins, chez Baud Communauté, les exigences sont de mise et il reste un point noir à résoudre : le erreurs de tri. Il s’agit de retrouver des sacs d’articles ménagers dans des conteneurs (de tri) qui n’y ont pas leur place.
« Les erreurs de tri génèrent un coût annuel supplémentaire de 100 000 €. C’est d’autant plus dommageable que l’on sait que ces erreurs sont intentionnelles.»
De la ” tricheurs » en quelque sorte, à l’image de ceux qui jettent leurs déchets au grand air. « Ces refus de tri sont collectés, transportés vers une usine de tri, passent par le processus de tri, puis refusés et font donc le chemin inverse pour être ensuite incinérés. Et un seul sac suffit pour que toute la colonne soit refusée ! »
Un petit geste au début qui a finalement des conséquences extrêmes.
Verbaliser les « tricheurs »
Si certains élus ont commencé à verbaliser(135€) ces « fauteurs de troubles », leur identification reste complexe. « Il y aura toujours de mauvais trieurs, mais malheureusement eux seulsils pénalisent les autres. Donc tant qu’on pourra les verbaliser, on ne se gênera pas », conclut Charles Boulouard.
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