La polémique prend de l’ampleur en Espagne sur les conditions d’organisation du voyage en autocar au cours duquel deux personnes sont mortes et 42 ont été blessées, dont dix en urgence absolue.
Le journal catalan Le journal explique qu’il n’y a aucune trace de cet aller-retour vers Andorre depuis L’Hospitalet de Llobregat. Que ce soit « sur un site Internet, le registre du commerce ou le réseau social de l’organisateur de voyages ». Le voyage aurait été organisé via un groupe WhatsApp, partagé notamment par la communauté colombienne de Barcelone.
Un voyage pour profiter du Black Friday en Andorre
Le journal explique que le chef de l’expédition était dans le bus au moment de l’accident et préparait ce genre de voyages depuis trois ans. Selon son avocat, cité par le quotidien, l’organisateur présumé “n’aurait perçu aucune rémunération” pour ces déplacements. Selon lui, ce groupe est « principalement constitué d’un groupe d’amis colombiens qui organisent diverses activités ». Pendant que l’organisateur « s’occupait des déplacements, d’autres préparaient des barbecues ou des matchs de football ».
Ce week-end, l’idée était de bénéficier des réductions proposées dans la Principauté d’Andorre lors du Black Friday. Pour des raisons d’économie, l’autocar a emprunté la route nationale, qui n’est pas interdite aux véhicules de plus de 7,5 tonnes, mais qui est gratuite, contrairement au tunnel de Puymorens.
Selon France bleu Roussillon qui cite plusieurs médias catalans, David Quiros, le maire du Lhospitalet de Llobregat, aurait évoqué un problème majeur avec la société Chavi Tours. «Cette entreprise n’a pas de licence depuis des années, comme nous le découvrons. Ce n’est pas approuvé, aurait expliqué le maire aux médias catalans. Ces types de voyages sont généralement organisés par un intermédiaire. Nous avons des difficultés à contacter Chavi Tours. »
Notre dossier sur les accidents de la route
Selon le quotidien L’avant-gardeChavi Tours s’est déclarée insolvable en juillet, annonçant un passif de plus de 200 000 euros et ne serait plus en mesure de proposer ce type de service. Une autre Source d’inquiétude est celle des clients. Les avis Google des utilisateurs (qui attribuent à l’entreprise 1,6 étoiles sur 5) ayant voyagé à bord sont alarmants. « Si vous voulez faire un voyage « plein de surprises » et que vous aimez le risque et l’émotion, n’hésitez pas, voyagez avec Chavi », dit l’un d’eux. « Chaque voyage est une nouvelle aventure dont on ne sait pas où elle va vous coincer », explique un autre. Des bus qui n’arrivent jamais, un chauffeur « le plus agressif, grossier et violent que j’ai jamais rencontré ! » » Les avis, postés plusieurs mois avant le drame, sont édifiants.
L’état du bus semble être corroboré par le témoignage, sur TF1, d’un ancien pompier qui l’a suivi “complètement par hasard” lors de l’accident. « Il y avait un gros nuage de poussière sur le côté gauche. J’ai compris qu’il y avait un problème de freins et que le conducteur essayait par tous les moyens de s’arrêter, explique-t-il. Il a choisi le seul endroit approprié pour s’arrêter définitivement. C’était un acte délibéré de la part du conducteur de s’arrêter là, sinon il risquerait de basculer. »