© Huzaifa Ginwala – UNSPLASH
Terrasses de café, arrêts de bus, alentours écoles… Les États européens se sont prononcés mardi en faveur de l’extension des zones sans tabac et de l’interdiction des cigarettes électroniques dans ces zones. Cette recommandation, bien que non contraignante – la lutte contre le tabac relève de la compétence de chaque Etat – donne une indication des politiques futures qui pourraient être adoptées par 27 pays membres. C’est le Commission européenne qui a mis cette proposition sur la table, dans un contexte où 24% des Européens sont encore des fumeurs.
Le texte a reçu un soutien massif de la part des États membres, à l’exception de l’Allemagne et de la Grèce, qui se sont abstenues. L’Allemagne a justifié son abstention en rappelant que ce sujet relève de la compétence de la régions (Countries)dont certains s’opposent à l’interdiction de fumer aux terrasses des cafés et des restaurants. De son côté, le ministre grec Adonis Géorgiedis a demandé davantage de données scientifiques sur l’impact des cigarettes électroniques et a mis en garde contre des règles trop strictes dans les espaces extérieurs.
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Domaines concernés et produits ciblés
La recommandation européenne propose d’étendre les zones sans tabac aux espaces extérieurs autour hôpitauxde la bâtiments scolairesde la arrêts de transports en communainsi que terrains de jeux et parcs d’attractions. Il cible également les terrasses de cafés et restaurants. «Les produits émergents comme le tabac chauffé ou les cigarettes électroniques, qui touchent de plus en plus les très jeunes consommateurs, devraient également être interdits.», insiste la Commission. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment alerté sur les effets secondaires de ces produits, évoquant des risques respiratoires et cardiovasculaires importants liés à l’exposition aux fumées.
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Opposition des députés
Le ministre français Geneviève Darrieussecq a pleinement soutenu cette recommandation, appelant à une évolution de la législation européenne pour «l’étendre à tous les produits émergents générateurs d’addictions et de mauvaise santé chez les jeunes« . L’Union européenne vise à parvenir à un génération sans tabac d’ici 2040Ou moins de 5% de la population consommerait encore du tabac.
Malgré ce large soutien des États membres, une résolution similaire a été rejetée jeudi par le Parlement européenavec 378 voix contre 152. Cette alliance improbable entre élus favorables à des interdictions plus strictes et opposés à toute interdiction a conduit à cet échec. L’extrême droite a introduit des amendements visant à différencier les règles entre les cigarettes électroniques et le tabac traditionnel, ce qui a provoqué la colère de la gauche. En signe de protestation, le sociaux-démocrates a voté contre l’ensemble de la résolution, rejetant ainsi le texte final.
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Un enjeu de santé publique
«Créer des environnements sans fumée autour des écoles et des centres de santé est essentiel pour protéger les plus jeunes et les plus vulnérables.», a insisté l’eurodéputé français Laurent Castillo (PPE)également médecin. Il rappelle cependant que «Les États membres sont libres dans leur politique antitabac. Il ne faut pas donner l’impression que l’Union européenne interdit de fumer aux terrasses des cafés et des restaurants.».
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