Joséphine (1), habitante de La Garnache (Vendée), est encore déçue. Il y a quelques jours, elle s’est sentie victime d’une arnaque aux légumes. La facture est salée : 140 kg de carottes, pommes, poires, pommes de terre et 530 € de facture. A ses côtés, Noémie n’est pas non plus fâchée d’avoir déboursé 115 €, pour 10 kg d’oignons et 15 kg de carottes. « Quand on le raconte, ça donne envie de rire. Cela semble incroyable… mais tout se passe si vite. confient ceux qui se sont rencontrés après avoir raconté leurs mésaventures sur les réseaux sociaux.
Leur histoire est faite de similitudes. Un après-midi, un homme a frappé à leur porte. Il explique qu’il livre un voisin, “ce qui était faux”. Il se dit maraîcher du secteur et propose ses produits. “Je venais d’aller faire du shopping, mais je leur ai dit que j’étais intéressé, pour soutenir les agriculteurs locaux”, says Noémie.
« Il faut porter plainte »
L’homme revient alors avec un camion blanc “et un logo végétal dessus” . Il prononce un discours bien répété, “toujours très poli”, des fruits et légumes prometteurs un euro moins cher qu’en magasin et qui se conservent longtemps. Il explique qu’il doit livrer un voisin et qu’il reviendra apporter la marchandise. « Ça va tellement vite qu’on n’a même pas le - d’en placer un. Et vous attendez, sans savoir combien vous allez en acheter, ni pour quel montant », ajoutent les deux femmes. Quelques minutes plus tard, le vendeur est revenu, accompagné de deux personnes présentées comme membres de sa famille.
“Ils déchargent dans mon garage, mais je ne vois pas ce qu’ils y mettent” remembers Joséphine. Same blind spot for Noémie: « Je voulais aider, mais il m’a dit que son fils était là pour ça et qu’il devait rester avec lui pour faire l’addition ensemble. » Toujours sans idée précise des quantités et du prix.
« Mon fils pleurait, ma compagne a dû se rendre aux urgences, je n’allais pas bien à ce moment-là. J’ai dit oui, mais pour une petite somme, Joséphine laments. Quand j’ai vu 530 €, j’ai voulu refuser, mais je n’ai pas osé. Je me suis dit que j’en vendrais, car ils se conservent longtemps. J’ai payé en espèces. » Noémie parvient à négocier le retrait de certaines marchandises, mais paie 115 €, par carte. « Il y avait trois hommes devant moi. Sans être menaçant, la simple présence suffit à être impressionnée, quand on est une femme célibataire. » poursuit la Garnachoise.
Une fois les vendeurs partis, le doute s’installe. «J’avais honte, l’impression que ma vie privée avait été violée. J’avais peur qu’ils soient venus en reconnaissance. Je n’ai pas dormi de la semaine. soutient Noémie. Joséphine a tenté de contacter le numéro figurant sur la facture pour retourner les légumes, arguant d’un droit de rétractation. Après une fin de refus, les échanges se sont arrêtés.
Les deux Vendéennes ont chacune lancé une alerte sur les réseaux sociaux. Les témoignages affluent dans le secteur de Challans. Après un premier appel infructueux à la gendarmerie, lors duquel Noémie ne s’est pas sentie écoutée, ils sont finalement allés porter plainte lundi 2 décembre. « Ils ont écouté notre histoire. Nous voulons alerter les gens sur cette arnaque et leur dire qu’ils doivent être prudents. Nous voulons également dire que vous devriez déposer une plainte. Nous ne pouvons pas laisser les choses ainsi. » confient les deux victimes. Contactée, la gendarmerie a confirmé l’existence de ces plaintes et a conseillé aux autres victimes de faire de même. Sur les réseaux sociaux, la Ville de La Garnache appelle à la vigilance face au démarchage en porte-à-porte.
(1) Les prénoms ont été modifiés.