« 1,4 million de pauvres en plus en 20 ans », selon l’Observatoire des inégalités

« 1,4 million de pauvres en plus en 20 ans », selon l’Observatoire des inégalités
« 1,4 million de pauvres en plus en 20 ans », selon l’Observatoire des inégalités

La compte « 1,4 million de pauvres en plus » par rapport à il y a 20 ans, selon le quatrième rapport sur la pauvreté en France publié ce mardi par l’Observatoire des inégalités. « Pour une personne seule, le seuil de pauvreté est de 1 000 euros par mois. Pour un couple sans enfants, cela représente 1 500 euros. Et pour une famille avec deux enfants de plus de 14 ans, 2 500 euros »précise l’organisme indépendant, selon les critères retenus par l’organisme indépendant. 5,1 millions de personnes vivent en dessous de ce seuil en France, soit 8,1 % de la population, contre 6,6 % en 2002 (+1,5 point), selon les données de l’Insee.

« La pauvreté n’explose pas mais elle gagne du terrain »écrit l’Observatoire des inégalités qui constate que « les chiffres avaient atteint un point bas en 2002 ». En France, « L’extrême pauvreté persiste »note cette même Source. Pour étayer son propos, l’Observatoire cite un rapport de la Fondation Abbé Pierre de janvier 2024 selon lequel « 330 000 personnes n’ont pas de logement et vivent dans la rue, dans des hôtels sociaux ou dans des centres d’hébergement » et ça « malgré le doublement de leurs capacités en quelques années ».

Enfants et jeunes de 18 à 29 ans « sont nettement plus touchés que les autres tranches d’âge, avec respectivement 11,4 % et 10 % de pauvres ». Le premier “souffrir de la pauvreté de leurs parents”ces derniers rencontrent des difficultés d’insertion, «surtout les moins qualifiés». Les personnes âgées sont « beaucoup moins préoccupé par le fait que les taux de pauvreté restent inférieurs à 5 % ».

Par ailleurs, les personnes seules sont deux fois plus touchées que les couples : “12,8% des célibataires de moins de 65 ans – et même 19,2% des familles monoparentales – sont pauvres, contre 5,6% des couples.” Sans surprise, « L’emploi fait la différence ». Près d’un quart (24,5%) des chômeurs et 22,1% des inactifs non retraités vivent sous le seuil de pauvreté (Insee). “En comparaison, seuls 2,9% des salariés sont pauvres, tout comme 12,5% des indépendants.” Toutefois, l’Observatoire des inégalités souligne que « Travailler ne protège pas complètement » depuis « 1,1 million de travailleurs ont un niveau de vie en dessous du seuil de pauvreté, une proportion qui reste assez stable depuis 20 ans, autour de 4% des personnes ayant un emploi ». 81% des pauvres n’ont pas dépassé le baccalauréat.

Les immigrés sont surreprésentés parmi les pauvres. LE « Le taux de pauvreté atteint 18,8% et même 23,6% pour les Maghrébins : un taux trois fois supérieur à celui des personnes nées en France »note le rapport. Immigrés « combinent souvent les difficultés des personnes peu qualifiées, les discriminations à l’embauche et l’interdiction faite aux étrangers non européens d’exercer un grand nombre d’emplois en France ». Plus de 20 % des personnes handicapées sont pauvres contre 13 % pour les personnes valides. L’Observatoire des inégalités souligne également que le taux de pauvreté est plus élevé dans les territoires d’outre-mer et les quartiers prioritaires.

Le rapport note que le modèle social français « a amorti les crises récentes ». Néanmoins, « Pour toute une partie de la population, les revenus du travail diminuent, malgré la baisse du chômage ». France « fait mieux que la moyenne européenne »affirme l’Observatoire des inégalités à partir des données d’Eurostat pour 2021. Cette année-là, la République tchèque avait « le taux le plus bas » de l’Union européenne (5,4% de la population en dessous du seuil de pauvreté). «Parmi les pays européens les plus peuplés, la France et l’Allemagne (avec son taux de pauvreté de 8,5%)» avoir fait “mieux que leurs voisins, l’Italie (13%) et l’Espagne (13,7%)”.


Méthodologie:

L’observatoire des inégalités s’appuie notamment sur les chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiés en octobre 2024 pour l’année 2022 (dernière année disponible).

Le seuil de pauvreté est « calculé au prorata du niveau de vie médian, celui qui divise la population en deux : la moitié gagne plus et l’autre moitié moins, après impôts et prestations sociales »explique l’organisation qui privilégie le seuil de 50% « comme le fait l’Organisation de coopération et de développement économiques » (OCDE) ou Eurostat. Cependant, « le seuil de pauvreté le plus souvent utilisé se situe à 60% du niveau de vie médian ». Par exemple, l’Insee se base sur ce seuil de 60 % «fixé par convention». L’institut de statistique détaille : “Cela correspond à un revenu disponible de 1 216 euros par mois pour une personne vivant seule et de 2 554 euros pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans.”

correspond à un revenu disponible de 1 216 euros par mois pour une personne vivant seule et de 2 554 euros pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans.

Parmi les sources de l’Observatoire, un rapport 2024 de la Fondation Abbé Pierre, les données d’Eurostat pour l’année 2021.

 
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