La toujours en queue de peloton

La toujours en queue de peloton
La France toujours en queue de peloton

Les enquêtes internationales se succèdent et sont similaires pour la . La dernière en date, baptisée TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study), met une nouvelle fois en avant les difficultés majeures des élèves français en mathématiques. Les réformes engagées depuis 2019 ne leur permettent pas d’échapper au bas du classement.

La France ne décolle pas

Un an après le classement Pise, une autre enquête comparative confirme le décrochage des élèves français en mathématiques au niveau européen et mondial. Cette étude mesure tous les quatre ans les performances en mathématiques et en sciences des élèves de CM1 et de 4e, soit les 4e et 8e niveaux de l’enseignement obligatoire. Et les résultats des jeunes Français, ayant passé les tests en mai 2023, sont médiocres, voire catastrophiques.

Si l’on se concentre sur les mathématiques, en CM1, la France est à l’avant-dernière place juste devant le Chili. Les élèves de 4ème font à peine mieux. Toujours en queue de peloton, ils devancent d’une courte tête le Portugal et plus largement le Chili qui ferme la marche. A titre de comparaison, l’Angleterre occupe la 3e place dans un classement largement dominé par la Corée du Sud et le Japon aux deux niveaux d’enseignement.

Une autre Source d’inquiétude est que les étudiants français sont bien en dessous de la moyenne des pays de l’Union européenne et de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Le ministère de l’Éducation se félicite de la « stabilité des résultats » sans pour autant « être triomphaliste », la France pourrait difficilement faire pire qu’en 2019.

Elle occupait alors une avant-dernière place assez brillante dans les deux niveaux. Et si les services de la ministre Anne Genetet constatent que le Covid est passé par là – les élèves de CM1 étaient en CP pendant le confinement, ceux de 4e en CM2 – cela vaut pour l’ensemble des 58 pays représentés dans l’étude du CM1 et des 43 participants. pays pour la 4e année.

Un déficit à la base

Parmi les solutions pour enrayer ces mauvais résultats, le ministère veut croire au succès, encore hypothétique, d’une série de mesures qui vont du plan de formation des enseignants du primaire en mathématiques, aux nouveaux programmes à l’école incluant les groupes de besoins mis en place au collège. cette année.

« En 2019, le rapport Vilani-Torossian montrait que la pédagogie des mathématiques en France n’était pas semblable à celle des pays européens ou asiatiques qui réussissaient mieux », explique l’entourage d’Anne Genetet. C’est dans cette optique que les programmes ont été réécrits en intégrant plus tôt certaines notions comme les fractions ou les nombres décimaux. Nous avons également travaillé sur une pédagogie plus concrète qui mène à la manipulation ou à la verbalisation. »

Pour l’instant, ces mesures, notamment le plan de formation actif depuis cinq ans, peinent à produire leurs effets positifs. Comme si la France avait raté le coche à l’école. «Le problème réside dans l’installation et la stabilisation de l’automatisation. Ils commencent à l’être en CP et CE1, mais ensuite moins en CE2 ou collège alors que cela doit se faire tout au long de l’école primaire, note le ministère. C’est le point le plus important dans la formation des enseignants et dans les méthodes pédagogiques mises en place. Par exemple, on peut imaginer quinze minutes de calcul mental par jour à tous les niveaux et pas seulement en CP et CE1. »

L’écart entre filles et garçons se creuse

La France est même le pire élève du classement pour l’écart de performance en mathématiques en CM1. Lorsque les garçons gagnent cinq points au cours des quatre dernières années, les filles en perdent autant. Résultat, entre 2019 et 2023, l’écart est passé de 13 à 23 points. En 4e année, le déficit de performance en mathématiques des filles par rapport aux garçons se creuse également : l’écart passe de 8 à 12 points en quatre ans. Mais, cette fois, « le positionnement de la France est proche de la moyenne des pays ayant participé au TIMSS », précise le ministère.

Ce constat confirme la tendance qui s’est dégagée des dernières évaluations nationales, à l’entrée en 6e et en 4e notamment. Malgré un discours public qui promeut la promotion des femmes dans les carrières scientifiques, présentée comme un enjeu majeur pour l’économie et la société du pays en général, l’écart entre filles et garçons en mathématiques se creusait encore à l’école en 2024.

« Il n’y a pas d’explication claire à ce phénomène qu’il faut prendre en compte très sérieusement dans la formation des enseignants », constate-t-on rue de Grenelle, où l’on semble bien démuni sur le sujet. Des études récentes ont révélé que l’écart se produit dès la moitié de l’année du CP. « Dans la section principale, où l’on ne parle pas de mathématiques, mais de chiffres, etc., les filles sont aussi à l’aise que les garçons. Alors qu’à partir du CP, où on parle de mathématiques, les filles perdent confiance”, explique le ministère, qui appelle donc à “travailler la manière dont les filles représentent” cette discipline.

L’écart entre les étudiants plus ou moins performants se creuse

Autre point d’abandon, même s’il reste meilleur que la moyenne du classement : en 4e, entre 2019 et 2023, les écarts se creusent fortement entre les élèves les plus performants en mathématiques et ceux qui connaissent de grandes difficultés. Il passe de 177 points, l’un des écarts les plus faibles du classement il y a quatre ans, à 211 points aujourd’hui, contre 230 pour la moyenne des pays de l’OCDE et de l’UE.

Côté élite, les meilleurs élèves de 4e qui obtiennent le « niveau avancé » en mathématiques ne sont que 3% en 2023. C’est certes mieux que lors des dernières évaluations TIMSS (2%), mais cela reste bien en dessous de la moyenne qui s’élève à 11%. A titre de comparaison, ils sont 46 % à Singapour et 40 % en Corée du Sud. A l’autre extrémité de l’échelle, 17% des étudiants n’atteignent pas le niveau bas, soit plus que la moyenne (14%) et une augmentation par rapport à 2019 (12%).

 
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