[ 4 décembre 2024 ]
Loi sur la santé
Détails sur l’indemnisation des dommages imputables aux vaccinations obligatoires
A travers trois arrêts rendus le 7 novembre 2024, le Conseil d’Etat apporte des éclaircissements attendus sur les conditions d’engagement de la responsabilité de l’Etat en cas d’obligation vaccinale.
CE 7 nov. 2024, n° 472707 A
CE 7 nov. 2024, n° 472625 B
CE 7 nov. 2024, n° 466288 B
Ces trois arrêts permettent au Conseil d’État d’établir pour les juges du fonds une “mode d’emploi” sur le conditions d’engagement de la responsabilité de l’État en cas de vaccination obligatoire. Alors quand les juges sont saisis d’un litige individuel relatif à l’indemnisation des conséquences pour l’intéressé d’une vaccination obligatoire, il leur appartient :
– dans un premier -, non pas pour rechercher si le lien causal entre la vaccination et la pathologie présentée est établi, mais de s’assurer, au vu de l’état actuel des connaissances scientifiques débattues devant eux, qu’il n’y a aucune probabilité qu’un tel lien existe ;
– salle de bainsenvisager deux possibilités : – soitaprès cet examen, ils constatent qu’il n’y a pas aucune probabilité qu’un tel lien existe, ils rejettent alors la demande, – soitdans l’hypothèse inverse, ils procèdent à l’examen des circonstances de l’affaire et retiennent ensuite l’existence d’un lien de causalité entre la vaccination obligatoire subie par la victime et le symptômes qu’elle ressentait Oui ceux-ci sont apparus, après la vaccinationdans un délai normal pour ce type d’affection, ou sont s’est aggravé à un rythme et à une ampleur imprévisibles au vu de son état de santé antérieur ou de ses antécédents etde plus, que ces symptômes ne peuvent pas pas être considéré comme résultant d’un autre cause que la vaccination.
■ Probabilité non nulle de l’existence d’un lien de causalité entre l’administration du vaccin obligatoire contre l’hépatite B contenant des adjuvants à base de sels d’aluminium et la myofasciite à macrophages (maladie neurologique induite par l’hydroxyde d’aluminium). aluminium utilisé comme adjuvant dans certains vaccins) et délai normal d’apparition des symptômes, responsabilité de l’Etat : CE 7 nov. 2024, n° 472707 A
Un homme a reçu, à titre obligatoire, lors de son service national, plusieurs injections du vaccin contre le virus de l’hépatite B contenant des adjuvants à base de sels d’aluminium. Il souffrait alors quelques mois après la dernière injection de problèmes constitués de douleurs musculaires, ainsi que d’un état d’essoufflement et de fatigue généralisée. Ces troubles se sont aggravés et ont entraîné plusieurs hospitalisations, auxquelles se sont ajoutés des troubles cognitifs. Il demande donc la condamnation de l’Etat afin d’être indemnisé du préjudice qu’il estime avoir subi suite à cette vaccination obligatoire.
Dans ce cas, « le probabilité de l’existence d’un lien de causalité entre l’administration d’un vaccin contenant des adjuvants à base de sels d’aluminium et les symptômes de douleurs musculaires et articulaires, d’asthénie et de troubles cognitifs susceptibles d’être liés à une myofasciite à macrophages ne peut, en l’état actuel des connaissances scientifiques, être considérée comme exclue ». Le délai d’apparition des symptômesmoins d’un an, peut être considérée comme normale pour une affection liée à une myofasciite à macrophages et caractérisée par les symptômes manifestés par la personne concernée.
Il s’ensuit que, dans les circonstances de la présente affaire, le lien de causalité entre la vaccination contre l’hépatite B et les symptômes doit être considéré comme établi. La responsabilité de l’État est donc engagée en vertu des dispositions de l’article L. 62 du Code du service national.
■ Probabilité non nulle de l’existence d’un lien de causalité entre l’administration du vaccin obligatoire contre l’hépatite B contenant des adjuvants à base de sels d’aluminium et la myofasciite à macrophages et le délai d’apparition des symptômes dépassant le délai normal : CE 7 nov. 2024, n° 472625 B
Une infirmière d’un centre hospitalier ara reçu des injections de plusieurs vaccins (contre l’hépatite B, la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite) de manière obligatoire, en raison de ses activités professionnelles. Plus de cinq ans plus tard, elle a connu divers problèmes qu’elle a attribués à cette vaccination, liés à une myofasciite à macrophages diagnostiquée par la suite. Si la probabilité de l’existence d’un lien de causalité entre l’administration d’un vaccin contenant des adjuvants à base de sels d’aluminium et les symptômes de douleurs musculaires et articulaires, d’asthénie et de troubles cognitifs susceptibles d’être liés à une myofasciite à macrophages ne peut, dans l’état le plus récent des connaissances scientifiques , être considéré comme exclu. Le délai de cinq ans observé entre la vaccination en question et l’apparition des symptômes ne peut être considéré comme un délai normal permettant d’établir un lien entre vaccination et myofasciite à macrophages alors que les études disponibles indiquent un délai moyen compris entre un et deux ans. entre la vaccination et les premiers signes cliniques de cette pathologie. Ainsi, le lien causal entre les vaccinations et la pathologie ne peut être considéré comme établi.
■ On ne peut exclure la probabilité qu’il existe un lien de causalité entre l’administration du vaccin contre l’hépatite B et la sclérose en plaques : CE 7 nov. 2024, n° 466288 B
Une femme a reçu plusieurs injections du vaccin contre l’hépatite B, condition nécessaire pour devenir employée des services hospitaliers. Environ un an plus tard, on lui a diagnostiqué une sclérose en plaques. Le juge de cassation exerce dans cette affaire un contrôle de la qualification juridique des faits sur l’appréciation qu’il n’existe aucune probabilité qu’un lien de causalité existe entre l’administration d’un vaccin obligatoire et une affection présentée par la personne vaccinée. Ainsi, si aucun lien de causalité n’a été établi à ce jour entre l’administration du vaccin contre l’hépatite B et la sclérose en plaques, l’hypothèse de l’existence d’un tel lien a été envisagée par des travaux de recherche. scientifiques qui ont donné lieu à des publications dans des revues reconnues qui ont justifié une vigilance particulière de la part des autorités sanitaires, et n’ont pas été formellement contredites par les nombreuses études relatives à ce sujet. Par conséquent, au vu de l’état actuel des connaissances scientifiques en débat, la probabilité de l’existence d’un lien entre l’administration du vaccin contre l’hépatite B et la sclérose en plaques ne peut être considérée comme exclue.