le match que tu n’as pas vu – .

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le match que tu n’as pas vu – .

“Jubeeeeeln!”

Toto Marti/Blick/freshfocus

La Suisse coupée en deux

La configuration du stade olympique de Berlin, avec cet écart impressionnant, est aussi réjouissante pour les yeux qu’impraticable lorsqu’il s’agit de placer les blocs de supporters des deux équipes de part et d’autre de l’enceinte. Les supporters italiens n’y ont pas vu trop d’inconvénients samedi, si ce n’est peut-être celui de devoir regarder le match avec le soleil dans les yeux. En revanche, le groupe suisse s’est retrouvé littéralement coupé en deux, séparé par la brèche. Pas idéal pour créer une ambiance homogène et donner de l’écho aux chants. Qu’importe… Les supporters suisses ont magnifiquement mené la rencontre, imitant la prestation de leur équipe nationale. De la première à la dernière seconde, ils ont fait mieux que l’Italie.

La brèche du Stade Olympique. Et celui trouvé par Ruben Vargas entre la main droite de Gianluigi Donnarumma et la latte.

AFP

Et la lumière s’enfuit

Avez-vous déjà entendu parler du tracé du stade olympique de Berlin, avec son écart impressionnant et le soleil dans les yeux des supporters italiens ? Bon, techniquement, l’équipe de Suisse a joué la première mi-temps face au soleil. Un vrai soleil d’été, chaud, puissant. Agaçant pour Yann Sommer ? Pas vraiment, puisque le gardien suisse n’avait rien à faire. Pourtant, cela aurait pu être pour Remo Freuler, lorsqu’il a dû suivre des yeux ce ballon qu’il s’apprêtait à propulser d’une énorme volée dans les filets de Gianluigi Donnarumma. Comme par hasard, au même instant, un nuage passa et se glissa devant la grosse boule jaune dans le ciel. Bien joué de sa part.

Personne n’avait besoin de fermer les yeux à la 37e minute. Vu la beauté de la séquence de Remo Freuler, c’était encore mieux de les avoir grands ouverts.

Toto Marti/Blick/freshfocus

Dévouement et équilibre

Murat Yakin qui explique qu’il existe des « comprimés contre les maux de tête », quand un journaliste lui suggère que de nombreux joueurs pourront prétendre à une place dans le onze de départ en quart de finale. Ruben Vargas qui dédie instinctivement son but à son capitaine : « A la pause, Granit m’a dit : s’il te plaît, marque un but. » Puis encore Murat Yakin qui assure que ses joueurs sont libres de célébrer la victoire contre l’Italie comme ils le souhaitent, avant de changer d’avis dans un joli numéro d’équilibriste : « Je ne suis pas sûr qu’ils voudront forcément sortir, ce sont des professionnels. On pense football, on respire football, ça nous apporte de la joie. Pour tout le reste, on n’a pas le temps. » Ce n’est pas toujours le cas, mais ça valait la peine d’être écouté lors de la conférence de presse après la qualification suisse.

L’influence de Granit Xhaka sur l’équipe suisse se mesure également aux hommages que lui rendent ses coéquipiers.

Toto Marti/Blick/freshfocus

Ferrari, Fiat Panda et un long discours

Dans ce registre, la chose la plus cocasse à observer fut peut-être l’apparition de Luciano Spalletti devant la presse. Première question : « Êtes-vous toujours la bonne personne pour diriger l’équipe italienne ? Durée de la réponse du coach, sans interruption : quatre minutes. Comment se prémunir contre d’autres questions offensantes ? Pas vraiment. Un collègue germanophone a même tenté de le lancer dans une métaphore entre une Suisse dans une Ferrari et une Italie dans une Fiat Panda. « Comment vous appelez-vous et pour qui travaillez-vous ? » Spalletti a réagi. Avec le sourire. Enfin, ce qui ressemblait à un sourire.

Luciano Spalletti avait des choses à dire après l’élimination de son équipe d’Italie.

focus frais

Suisses allemands et Suisses allemands

Le système de vente des billets de l’Euro est tel que la majorité des billets sont proposés « à l’aveugle », avant le tournoi. C’est-à-dire avant de connaître les affiches des matches à élimination directe. Samedi, le Stade olympique était ainsi un peu rouge, un peu bleu, mais surtout très incolore. La majorité du public était logiquement composée d’Allemands, dont certains pouvaient être observés avec des signes distinctifs plus ou moins apparents de soutien à l’équipe suisse. Peinture faciale, foulards, drapeaux… Les Suisses allemands ne faisaient qu’un avec les Suisses allemands.

La marée rouge était décidément forte samedi à Berlin.

AFP

Une tasse = 20 bouteilles en PET

Apparemment, la caution sur les coupes en Allemagne suit la même courbe de prix que celle des billets de match. A Cologne et à Francfort lors de la phase de groupes, il fallait payer 3 euros en plus du prix de sa boisson. Sur la place de la capitale où les supporters suisses pouvaient se rassembler avant les huitièmes de finale, il fallait débourser 5 euros. Plus qu’une mesure écologique, on pourrait presque y voir une trouvaille pour équilibrer les richesses.

Une quantité impressionnante de coupes ont été emportées dans le cortège suisse, puis abandonnées en cours de route. Là où les « Pfandsammler », terme utilisé en Allemagne pour désigner les personnes qui font de la collecte des bouteilles l’un de leurs métiers, ont pu facilement les récupérer. Une bouteille pour animaux de compagnie peut être rapportée au magasin pour 25 centimes. Trouver dix gobelets équivalait donc à rassembler 200 bouteilles en pet. Rentable. Et plus pratique à transporter.

« Ici, nous ne vendons que des smoothies… »

A ce sujet. Lorsqu’un cortège de supporters d’un club traverse une ville, les commerces situés sur le parcours sont généralement contraints de fermer leurs portes jusqu’au retour du calme. Par mesure de sécurité. A l’Euro, du moins en ce qui concerne le cortège suisse, c’est l’inverse : les commerces qui voient passer la marée rouge multiplient leur chiffre d’affaires. Car il s’agit de satisfaire des fans en quête de ravitaillement pour la route.

Je pense encore à ce vendeur de smoothies. L’homme a dû essayer à quatre reprises d’expliquer à ce groupe de francophones que, non, il ne vendait pas de bières. Pas sûr qu’il ait réussi à leur faire acheter un mélange pomme-épinards-brocoli-graines de chia à la place.

 
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