Le dossier des tueries brabançonnes clos ce vendredi ? «Ils ont tué des enfants, je ne suis pas d’accord»

Le dossier des tueries brabançonnes clos ce vendredi ? «Ils ont tué des enfants, je ne suis pas d’accord»
Le dossier des tueries brabançonnes clos ce vendredi ? «Ils ont tué des enfants, je ne suis pas d’accord»

Après 39 ans d’enquête, l’affaire des tueries du Brabant est sur le point d’être clôturée. 28 morts, un dossier d’un million de pages et toujours pas de coupable. Ce vendredi, les familles des victimes sont invitées à une séance d’information.

Depuis 39 ans, Patricia Finné cherche à savoir qui a assassiné son père en 1985 à Overijse et pourquoi. Elle refuse de croire que les recherches puissent être stoppées.

« C’est quelque chose que nous ne pouvons pas admettre. Ils ont quand même tué des enfants et devrions-nous abandonner l’enquête ? Non, je ne suis pas du tout d’accord. ».

Lionel Ruth était l’un des chefs de l’enquête. Il a passé 25 ans de sa carrière à traquer les meurtriers. La perspective de clore l’affaire semble être un échec.

« Je dirai simplement que je suis très triste car si on devait s’arrêter à un constat d’échec, ce serait un échec pour tout le monde. Nous avons tous une responsabilité. C’est une décision qui peut paraître logique mais je me demande si tout a été fait pour arriver à une réponse définitive. ».

Le 13 mai, Patricia Finné reçoit une lettre laconique du juge d’instruction. Elle convie les victimes à une séance d’information et leur dit qu’elle a transmis son dossier au parquet. Autrement dit, que tous les devoirs d’enquête ont été menés sans succès.

20 ans de chasse aux fantômes, c’est même plus de 20 ans maintenant. N’est-il pas temps d’arrêter ça ? « Mais je pense que tant que nous n’avons pas trouvé la solution, nous ne devons pas nous arrêter. La recherche médicale, c’est la même chose. Ils cherchent jusqu’à ce qu’ils la trouvent. »pointe Patricia.

Le dossier contient près d’un million de pages. Cinq juges d’instruction se sont succédé. Deux commissions d’enquête parlementaires ont analysé les pistes. En vain.
Même la récompense offerte par Delhaize n’a jamais été réclamée.

Pour le chef de l’enquête, les causes de la panne remontent au premier fait en 82 et 83. « C’était très fragmenté et nous ne travaillions pas tous de la même manière. Mais lorsque les poursuites ont été abandonnées, nous n’avons récupéré que les dossiers d’enquête et non ce que j’appelle le noyau des enquêteurs, qui est encore très important dans les affaires non résolues. ».

Récemment, le délai de prescription a été supprimé pour ce type de cas. Mais où chercher ailleurs ?

“Quelqu’un m’a dit un jour qu’il n’y a pas de crime parfait, il n’y a que de mauvais enquêteurs.”a déclaré Patricia. « Je crois que s’il y avait quelque chose à faire, ce serait encore de laisser le profilage se faire sur les faits de 85 pour avoir un travail complet, pour écouter ce qu’est le profilage, mais au moins pour avoir cette idée que tout est pris en compte »estime l’ancien chef de l’enquête.

Tous deux veulent toujours croire que la vérité éclatera, peut-être un jour. « Mon rêve le plus fou est de rencontrer un jour l’un des auteurs face à face. »Lance Patricia.
« Au plus profond de mon cœur, je rêve encore qu’on le retrouve »confie également l’ancien chef d’enquête.

Ce vendredi, une page essentielle de l’histoire judiciaire belge va sans doute se tourner, sans que nous ayons le dernier mot.

Tueries des tueurs brabançons Fait divers

 
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