le visage agréable d’une ligne dure – .

le visage agréable d’une ligne dure – .
le visage agréable d’une ligne dure – .

« J’ai les larmes aux yeux », a déclaré Edwige Diaz à l’annonce des résultats du premier tour des législatives, dimanche 30 juin. Avec 53,33 % des voix, un seul tour lui a suffi pour reconquérir son siège de députée du Blayais. Il lui en a fallu deux en 2022 pour devenir la toute première députée RN de la Gironde. Une terre historiquement de gauche qui s’est longtemps crue impénétrable à l’extrême droite.

Et ce n’est pas un hasard si elle a fait du Blayais son fief au milieu des années 2010. Un ancien bastion d’une « madrilène » (1) en ses années crépusculaires. Une circonscription rurale, marquée par la pauvreté, à plus d’une heure de route de Bordeaux, quand il y a du trafic : « Le RN est le seul parti qui s’intéresse à nos campagnes », répète-t-elle ad nauseam.

Elle a tissé sa toile, construit sa pelote de laine, des années de travail minutieux qui ont payé. A 36 ans, elle est la seule députée de la région élue dès le premier tour. Dans ses états de service, elle a l’avantage d’avoir été l’une des avant-gardes de la conquête de l’Ouest par le parti de Le Pen.

Génération Diaz

Elle décrit avoir assisté à un meeting de Marine Le Pen en 2014 en Corrèze pour les élections européennes : « La chair de poule, les larmes aux yeux, je me suis dit : ‘C’est ça que tu veux faire, alors fonce’ », expliquait-elle à « Sud Ouest » en 2022. Elle entre au RN, retrouve en Jacques Colombier, figure historique du FN, proche de Jean-Marie Le Pen, chaperon. Première élection en 2015, à la Région. L’année suivante, elle succède à son mentor à la tête du mouvement en Gironde. Elle passe « pro ». Et entend transformer une terre de mission en terre d’élection, pour faire de la Haute Gironde un « laboratoire de la droite ».

Elle ne rate jamais une seule élection : législatives, municipales. Elle trébuche, mais voit ses scores augmenter. En 2021, elle mène la liste régionale et fait élire 26 élus. Un vivier dans lequel elle piochera les nouvelles têtes du parti. Une « génération Diaz » émerge, à l’image de Julie Rechagneux, élue aux dernières élections européennes. « On fonctionne comme le faisaient les partis : on forme des militants et des élus, on se met en valeur, on ne rate pas une élection. » Une méthode qu’Edwige Diaz s’applique à elle-même : investiture, manifestation officielle, elle ne rate rien.

« Nous travaillons comme le faisaient les partis : formation des militants et des élus, on travaille dur, on ne rate pas une élection. »

Un militantisme qui lui ouvre les portes de l’Olympe du RN : le bureau exécutif. Sa première élection à la députation en 2022 la propulse vice-présidente du RN en charge des fédérations. Là, elle décline la méthode calquée en Gironde, où elle espère remporter entre cinq et six sièges de députés dimanche 7 juillet.

Un exploit pour la députée, classée dans les profils de « moines soldats » du parti pour qui, dans les mots comme dans l’habillement, rien ne détonne. Le visage accueillant d’une ligne dure qui mise sur le triptyque : immigration, précarité, pouvoir d’achat. Récemment, c’est elle que le RN a dépêchée sur une grande chaîne d’information en continu pour désamorcer la polémique sur l’interdiction des postes stratégiques aux binationaux : « Une annonce anecdotique », a-t-elle balayé.

(1) Référence à Philippe Madrelle, natif de Haute Gironde, président du Département de la Gironde entre 1988 et 2015.

 
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