18 mois de prison avec sursis pour avoir tué une femme sur un passage piéton

18 mois de prison avec sursis pour avoir tué une femme sur un passage piéton
18 mois de prison avec sursis pour avoir tué une femme sur un passage piéton

jeJe chipote autour d’un arrêt de bus. « Vous voyez l’arrêt de bus ? », ne cesse-t-il de répéter en mimant un rectangle au tribunal correctionnel de La Rochelle. Ce jeudi 27 juin, un homme de 78 ans était jugé pour homicide involontaire. Pas un mot d’excuse ne sortira de sa bouche envers le fils et la belle-mère de la victime, Oléna Banova, 50 ans, décédée sous les roues de sa voiture le 7 novembre 2023. « Vous voyez l’arrêt du bus ? », continue-t-il de mimer.

Ce jour-là, en fin d’après-midi, le soleil était bas. A Lagord, rue du Moulin-Vendôme, Oléna Banova, une Ukrainienne arrivée en France en 2018, traverse la rue. Alors qu’elle venait de traverser la moitié du passage piéton, elle a été heurtée. Sous les yeux horrifiés de trois lycéens attendant au célèbre arrêt de bus, son corps a rebondi sur le capot. Le conducteur freine brusquement, la faisant retomber sur la route, avant de redémarrer et de lui écraser la voiture. “Elle est morte par asphyxie”, précise l’avocat des parties civiles, M.et Victor Domingues. Les roues avant ne touchaient même pas la route ! Le pronostic d’Oléna Banova était engagé. Elle est décédée le 17 novembre à Poitiers où elle a été transportée par avion aux urgences.

“Pas beaucoup d’empathie”

Me Domingues est en colère. A la barre, comme lors des débats, la septuagénaire affirme qu’il n’y avait pas de passage piéton, qu’elle venait par la droite alors que tous les autres témoins disent qu’elle venait par la gauche. Il ne nie pas l’avoir percutée mais insiste sur les détails, cet abribus, cette absence de passage piéton, nie avoir recommencé, comme si “c’était la faute de la victime, qu’elle s’était jetée sous ses roues”, a déclaré M. s’énerve.et Domingues : Nous n’avons aucun doute sur le fait que c’était un accident, mais pourquoi ne dit-il pas que c’est à cause du soleil bas qu’il ne l’a pas vue ?

Cette attitude, si elle joue sur les nerfs de la partie civile, elle inquiète la procureure Soraya Arhas. « Les explications du prévenu me dérangent, comme s’il voulait abandonner. Cela ne montre pas beaucoup d’empathie. Cela ne me rassure pas de le voir au volant. » Appelé à la barre, le fils de la victime rend un digne hommage au défunt. « Elle était très prudente. C’était le seul membre de ma famille, je n’ai ni frères ni sœurs, mon père est mort. J’ai 1 500 photos dans mon téléphone, 90 % sont des images d’elle et moi. »

Annulation du permis

Du côté de la défense, il est particulièrement important de sauver le permis dont le ministère public vient de demander l’annulation. “Annuler le permis équivaut à une élimination sociale”, argumente M.e Alexis Garat. On n’en a jamais parlé. Une commission médicale préfectorale lui a restitué son permis de conduire en février 2024. Il a besoin de son véhicule. »

Le tribunal l’a condamné à 18 mois de prison avec sursis simple, à l’annulation de son permis avec interdiction de le repasser pendant deux ans et à la confiscation du véhicule. En guise de conclusion, le prévenu a tenu à préciser que « tel que l’accident est décrit, ce n’est pas la réalité pour moi ». Le tribunal l’a interrompu avant qu’il ne parle à nouveau de l’abribus.

 
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