Airesis, la société mère du Coq Sportif, a annoncé vendredi que l’équipementier sportif a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris, “avec une période d’observation de six mois sur le principe de continuité d’exploitation”, selon un communiqué.
« Le Coq Sportif s’appuie sur cette procédure pour répondre aux enjeux de la marque, tout en souhaitant protéger ses 330 salariés et des centaines d’emplois indirects », précise Airesis.
L’entreprise, en difficulté, avait indiqué en octobre rechercher des « solutions de financement ».
28,2 millions d’euros de perte en 2023
Airesis, qui détient 75% du Coq Sportif, précise que l’équipementier avait “demandé l’ouverture d’une procédure de recouvrement judiciaire auprès du tribunal de commerce de Paris”.
“Cette demande a été examinée par le tribunal lors d’une audience qui a confirmé le redressement judiciaire avec une période d’observation de six mois sur le principe de continuité d’exploitation”, ajoute le communiqué.
“Cette période de reprise est également l’occasion pour l’entreprise de pouvoir engager et finaliser des discussions avec de nouveaux investisseurs et partenaires stratégiques afin de pérenniser son activité et renforcer son modèle économique”, explique l’entreprise.
Airesis souligne que « l’objectif est clair : capitaliser sur le succès des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, qui ont déjà démontré la capacité du Coq Sportif à se comporter comme une marque mondiale, tout en fidélisant et valorisant le savoir-faire des industriels français, véritables piliers de l’identité de la marque.
Selon ses résultats financiers du premier semestre publiés fin septembre, le groupe affiche une perte de 18,2 millions d’euros contre une perte de 10,5 millions au premier semestre 2023, et 28,2 millions sur l’ensemble de l’année dernière.
Fabricant d’équipement olympique
Le Coq Sportif, qui a équipé la délégation française lors des Jeux olympiques, a également obtenu en mai 2024 un prêt de 2,9 millions d’euros auprès du comité d’organisation de Paris 2024, dont il restait au 30 septembre 150 euros à rembourser.
Le groupe a également obtenu en juillet un prêt de 12,5 millions d’euros de l’État français, via BPI France Assurance Export.
L’entreprise est également au milieu d’un litige avec la Fédération française de rugby (FFR), qui réclame 5,3 millions d’euros d’impayés à son ancien fournisseur.
Les difficultés de l’entreprise ne sont pas nouvelles. Dans les années 1990, la marque a quasiment disparu, avant d’être rachetée en 2005 par la société d’investissement suisse Airesis fondée par l’ancien patron d’Adidas, Robert Louis-Dreyfus, et relancée depuis Romilly, redevenant l’équipementier du XV de France en 2018. .
Comme d’autres entreprises du secteur, elle a dû faire face ces derniers mois à la hausse des coûts de l’énergie, du transport et des matières premières. L’État est notamment venu à son secours en lui accordant un prêt garanti de 10 millions en 2023, dans le cadre du plan gouvernemental d’aide aux entreprises touchées par les conséquences économiques du conflit en Ukraine.