Les rivières tombent en Valais, passé “pas loin de la catastrophe” – rts.ch

Après de sérieuses inquiétudes vendredi soir en raison de la crue rapide de plusieurs rivières, la situation s’est stabilisée samedi en Valais, mais les autorités maintiennent pour l’heure le statut de “situation particulière”. Les vallées latérales ont été particulièrement touchées.

Le mauvais temps a causé d’importants dégâts en Valais. Les précipitations de ces derniers jours et la fonte des neiges ont provoqué des inondations sur tout le canton, avec leur lot de coulées torrentielles et de glissements de terrain. Les autorités cantonales ont prolongé samedi l’état de “situation particulière” décrété vendredi. Il permet au Conseil d’État de prendre le contrôle du système de sécurité et d’obtenir des moyens d’intervention supplémentaires si nécessaire.

Pour l’instant, aucun blessé n’a été signalé. Plus de 300 personnes, dont 157 pompiers et une quarantaine de personnels de la protection civile, sont mobilisées pour lutter contre les éléments. Autour des cours d’eau notamment, le danger reste élevé.

Plusieurs axes routiers ont été temporairement coupés, notamment la route cantonale entre Riddes et l’usine de Bieudron et la liaison entre Fionnay et Bonatschiesse, dans le Val de Bagnes. Samedi après-midi, la route entre Vissoie et Mayoux restait fermée.

Préoccupations concernant les vallées latérales

“Les vallées latérales nous posent de gros problèmes, notamment celles de Zermatt, Anniviers et Hérens, où le terrain est très déstabilisé”, a déclaré samedi après-midi Antoine, chef adjoint de la sécurité civile et militaire. Jacquod. Dans ces secteurs, plusieurs débordements et coulées torrentielles ont eu lieu le long des cours d’eau latéraux, dont la décroissance est « très lente ». La direction cantonale valaisanne y craint des glissements de terrain. La suite dépendra de la force des tempêtes qui frappent actuellement, ajoute Antoine Jacquod.

Nous avons évité la catastrophe de peu, avec des débits absolument incroyables. Ils avaient été vus par les mannequins, mais pour être honnête, on avait un peu de mal à y croire. Eh bien, c’est arrivé quand même

Raphaël Mayoraz, chef du Service des Risques naturels du canton du Valais

“Dans les voies navigables latérales, nous avons évité de peu la catastrophe”, a confirmé samedi soir dans Forum le chef du Service des risques naturels du canton du Valais Raphaël Mayoraz, qui décrit une situation “stable” mais avec un niveau de danger qui reste élevé. « Hier matin, nous sommes arrivés à des débits absolument incroyables. Ils avaient été vus par les mannequins, mais pour être franc, on avait un peu de mal à y croire. Eh bien, c’est arrivé de toute façon », a-t-il déclaré. concédé.

>> Lire aussi : Jugée « disproportionnée », la 3e correction du Rhône va être révisée

En se basant sur la facture des dégâts des inondations de 2018 dans le seul Val d’Anniviers, le spécialiste envisage cette fois, pour l’ensemble du canton, des dégâts atteignant plusieurs dizaines de millions de francs. Des dégâts difficiles à ne pas associer au changement climatique, a-t-il confirmé, interrogé sur la responsabilité du réchauffement. Il souligne en particulier la fréquence et l’intensité croissantes de ces événements.

>> Écoutez le sujet du Forum, avec l’interview de Raphaël Mayoraz :

Le point sur les intempéries en Valais : entretien avec Raphaël Mayoraz / Forum / 7 min. / aujourd’hui à 18h03

Navizence en crue

Dans le village de Chippis, près de Sierre, 230 habitants de Navizence ont dû être évacués vendredi “par mesure de précaution”. Ils ont passé la nuit au gymnase du village. Samedi, la plupart d’entre eux ont pu regagner leur domicile. Dans tout le canton, 59 personnes étaient encore en état d’évacuation samedi à 15 heures.

>> Le sujet de 12h45 sur les évacuations à Chippis (VS) :

Des inondations dans le canton du Valais ont contraint les autorités à évacuer une trentaine d’habitants de la commune de Chippis / 12:45 / 1 min. / aujourd’hui à 12h45

Le pont entre Chippis et Sierre a également été fermé. “Nos ingénieurs sont sur place pour évaluer la situation”, a indiqué samedi Antoine Jacquod. Une fois le flux calmé, “il s’agira de récupérer les malles qui sont transportées pour éviter d’autres dangers, notamment sur le lac Léman”, poursuit-il.

Navizence en furie à Vissoie (VS). [KEYSTONE – JEAN-CHRISTOPHE BOTT]

Interrogé samedi dans Forum, un habitant du Val d’Anniviers a exprimé sa colère face aux travaux de protection entrepris après les inondations de 2018, qu’il juge insuffisants.

Ce sont des événements assez extrêmes. Il faut arrêter de croire qu’avec des structures de protection, on peut se protéger de tout !

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Raphaël Mayoraz

S’il dit comprendre cette colère, Raphaël Mayoraz appelle aussi au fatalisme : « Ce sont quand même des événements assez extrêmes. Il faut arrêter de croire qu’avec des travaux de protection, on peut se protéger de tout. « Il y a des moments où il faut admettre que des biens vont être touchés, procéder à des évacuations et restaurer les lieux après », argumente-t-il.

>> Écoutez également le discours de Raphaël Mayoraz à 19h30 :

Le point sur le niveau d'alarme de la crue du Rhône avec Raphaël Mayoraz, chef du service valaisan des risques naturels
Le point sur le niveau d’alarme de la crue du Rhône avec Raphaël Mayoraz, chef du service valaisan des risques naturels / 19h30 / 4 min. / aujourd’hui à 19h30

A Bramois, en raison d’un risque de débordement de la Borgne, les berges et le Bois de la Borgne ont été fermés. Une digue gonflable a été construite vendredi par les pompiers de Sion pour protéger le village de la montée des eaux. La situation s’est stabilisée samedi, mais le flux reste élevé. « Normalement, une rivière comme la Borgne devrait avoir un débit de 15 m3/s. Là, on a toujours 40 à 50 m3. C’est pourquoi nous restons en mode vigilance”, a expliqué Raphaël Mayoraz dans Forum.

A Martigny, la Dranse a également atteint un débit très élevé. Une route voisine a été fermée.

>> Les crues de la Dranse et de la Navizence en vidéo :

En Valais, les rivières Dranse et Navizence sont en crue ce vendredi
En Valais, les rivières Dranse et Navizence sont en crue ce vendredi / Actualité en vidéo / 34 sec. / hier à 17h25

Zermatt coupée du monde pendant plus d’une journée

La situation est également particulièrement tendue à Zermatt, où les précipitations ont été particulièrement intenses. La rivière Matter Vispa (« Viège de Zermatt » en français) qui traverse la station valaisanne a débordé vendredi. Plusieurs rues ont été inondées et les écoles de la gare ont été fermées.

>> Images de la Vispa à Zermatt :

Zermatt
La rivière Vispa qui traverse Zermatt a débordé vendredi matin / Actualité en vidéo / 33 sec. / hier à 15h30

Vendredi midi, les trains ont cessé de circuler entre Viège et Zermatt. Comme la route privée a également été coupée entre Täsch et Zermatt après qu’une lave torrentielle s’est déversée sur la route, l’accès à la station a été complètement coupé, une situation connue en hiver à cause des avalanches, mais rare en été.

La voie ferrée entre Viège et Täsch, en aval de Zermatt, devrait rester fermée au moins jusqu’à la fin de la semaine prochaine, a prévenu samedi après-midi le Matterhorn Gotthard Bahn. L’inondation de la rivière Vispa a affecté « massivement » la ligne à plusieurs endroits, ce qui nécessite d’importants travaux de réhabilitation, a-t-elle déclaré. Le train du Gornergrat a également été fermé en raison d’une coulée de boue et le restera au moins jusqu’à mardi.

Vers 17h-18h, la situation était très difficile. Soudain, de tous côtés, les rivières montèrent énormément après une immense tempête

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Romy Biner-Hauser, présidente de Zermatt

Pour l’instant, l’accent est mis sur la reprise le plus rapide possible du service ferroviaire entre Täsch et Zermatt afin d’ouvrir la gare. Elle devrait reprendre samedi soir vers 20 heures, a indiqué dans Forum la présidente de Zermatt, Romy Biner-Hauser. La reprise du trafic ferroviaire (entre Täsch et Zermatt) et routier (entre Viège et Täsch) a effectivement repris dans la soirée, a confirmé le canton peu après.

“La normalité arrive, doucement”, s’est réjouie Romy Biner-Hauser. Selon elle, il n’y avait pas de panique particulière dans la gare. Vendredi soir, après une brusque montée des eaux, elle a néanmoins demandé aux habitants de se réfugier dans les étages supérieurs des habitations. « Vers 17h-18 heures, la situation était très difficile. Soudain, de tous côtés, les rivières montèrent énormément après une énorme tempête. C’est pourquoi nous avons transmis ce message », a-t-il déclaré. elle explique.

>> Écoutez son témoignage dans Forum :

La commune de Zermatt est encore coupée du monde : entretien avec Romy Biner-Hauser / Forum / 3 min. / aujourd’hui à 18h04

Le risque d’inondation diminue dans la plaine du Rhône

La situation s’est apaisée dans le Rhône, a indiqué samedi Antoine Jacquod. Le pic de crue a été atteint après minuit dans la nuit de vendredi à samedi. Par exemple, un débit de 819 m3 par seconde a été atteint à 2 heures du matin à Branson.

Samedi après-midi, le niveau d’alerte a été abaissé à 2 (danger limité). Même si le fleuve a commencé à baisser, les débits restent très élevés. Le niveau du fleuve s’est rapproché de celui de 2000, année du dernier épisode de crue majeure, qui a causé d’importants dégâts. Mais depuis, les digues ont été renforcées.

Le niveau du Rhône avait suscité l’inquiétude, notamment vendredi. Une alerte de crue de degré 4 sur 5 (danger élevé) a été émise par MétéoSuisse jusqu’à samedi, de Viège jusqu’au lac Léman. Selon les experts, une telle situation ne se produit que tous les 10 à 30 ans. Le canton a réagi en interdisant les promenades sur les rives du Rhône jusqu’à lundi soir et des évacuations ponctuelles ont eu lieu.

>> Lire aussi : En raison du risque d’inondation, le Valais interdit les promenades le long du Rhône

Un barrage flottant à l’embouchure du Rhône

Et autre conséquence spectaculaire de ces crues en aval du Rhône, des tonnes de bois charriées par les cours d’eau sont piégées par une baragge flottante à l’embouchure du fleuve dans la commune valaisanne de Port-Valais. Des opérations d’extraction sont prévues avant que ces troncs n’atteignent le lac Léman.

Des travaux qui pourraient durer une dizaine de jours. Car ces malles et autres déchets pourraient mettre en danger les bateaux naviguant sur le lac.

Selon l’entreprise mandatée par les cantons de Vaud et du Valais pour ces travaux, entre 5’000 et 7’000 mètres cubes de bois étaient retenus à l’embouchure du Rhône samedi midi.

>> Images de troncs d’arbres coulant vers l’embouchure du Rhône dans le 19h30 :

Un barrage flottant à l'embouchure du Rhône piège les troncs d'arbres charriés par les rivières
Un barrage flottant à l’embouchure du Rhône piège les troncs d’arbres charriés par les rivières / 19h30 / 21 sec. / aujourd’hui à 19h30

Vincent Cherpillod avec Forum, 19h30 et ats

 
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