La CGT tente depuis des mois d’attirer l’attention de la Direction interrégionale des services pénitentiaires de Toulouse sur le climat délétère qui règne au sein de la prison de Tarbes. La direction de l’établissement et le Service pénitentiaire d’insertion et de probation ont été informés de graves dysfonctionnements depuis novembre 2023, mais de notre point de vue, aucune mesure concrète n’a été prise sous prétexte d’un « devoir de loyauté ». L’administration pénitentiaire a décidé de ne pas tenir compte des alertes lancées par les représentants de la CGT. Elle a également ignoré les alertes émises par le Défenseur des droits, certains collaborateurs et intervenants extérieurs. Il a fallu une enquête du Ministère public et les recommandations du 10 avril 2024 faites en urgence par le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (publiées le 13 juin 2024) pour l’administration, à travers la réponse du Ministre de la Justice, admettre laconiquement et a minima des « dysfonctionnements » : surpopulation endémique, vétusté, insalubrité des locaux. Le constat est fait de « violences physiques et psychologiques commises par une équipe de gardiens identifiés » sur des personnes détenues, des faits modestement minimisés par le ministre de la Justice comme un « incident grave ». L’Union départementale CGT rappelle que lorsqu’il s’agit de violences de personnes dépositaires de l’autorité publique, il y a bien une qualification et elle est pénale. La CGT dénonce le recours abusif et contre-productif à la détention dans notre pays, un recours d’autant plus insupportable que les conditions d’incarcération sont indignes, que les droits des détenus et du personnel sont bafoués et que l’administration laisse certains abuser de leur pouvoir.
Le Syndicat Départemental CGT des Hautes-Pyrénées
