A Toulouse, le Capitole se loue 30 000 € la soirée

A Toulouse, le Capitole se loue 30 000 € la soirée
A Toulouse, le Capitole se loue 30 000 € la soirée

l’essentiel
La salle des Illustres du Capitole peut désormais être louée par des particuliers. Lorsque le conseil municipal a voté cette décision mercredi, l’opposition a protesté contre la « privatisation de la maison commune ».

Qui veut louer le Capitole ? C’est-à-dire la grande salle d’apparat des Illustres, qui sert aux réceptions et aux mariages, la salle Henri-Martin, du nom du peintre qui la décora, et la salle Gervais, côté place. Pour cette dernière, la plus petite, la location vaut 5 000 €. Mais pour les Illustres, qui, compte tenu de sa configuration, ne peuvent être louées qu’avec les deux autres, il vous en coûtera 30 000 € la soirée.

Depuis 2017, Jean-Luc Moudenc, le maire, a autorisé la location du Capitole à des entreprises et associations. Airbus, associations sportives ou spatiales… la Salle des Illustres a été utilisée une dizaine de fois. Mais depuis ce mercredi, le conseil municipal a étendu la location aux particuliers. Et ce, précise le règlement, de manière « exceptionnelle » et « sur décision du maire », qui se réserve ainsi le droit de filtrer les demandes.

Balcons interdits

Une série de conditions sont posées, à commencer par le respect des « lois de la République », notamment de la « laïcité », le respect du lieu classé monument historique et les normes de sécurité et d’hygiène. L’assurance est donc obligatoire. On apprend, à travers le règlement, que les tableaux et sculptures ont été expertisés pour un montant de 12 millions d’euros. Ça coûte cher de réparer en cas de déchirure sur une toile…

Le règlement limite l’utilisation aux « réunions, conférences, cocktails et dîners de gala ». La location ne peut débuter avant 18 heures et doit se terminer à 2 heures du matin en semaine et 3 heures du matin le samedi. Il est également interdit de fumer et d’accéder aux balcons.

Mercredi, l’annonce de cette décision a donné lieu à une polémique. Sur les bancs de l’opposition, tous les élus se sont insurgés contre « la privatisation de la maison commune des Toulousains », comme l’ont affirmé Antoine Maurice (EELV) et Hélène Magdo (LFI), qui ont reçu le soutien de Philippe Perrin. Les élus socialistes se sont également exprimés. « Qu’est-ce qui n’est pas à vendre dans cette ville ? », s’est indigné Vincent Gibert. François Briançon a rejeté la vision de « riches qui feraient la fête ici devant les plus pauvres ».

Comme en 2017, Jean-Luc Moudenc s’est défendu en expliquant que l’argent de la location reviendrait aux Toulousains en permettant l’entretien du patrimoine. Il a ensuite cité l’exemple de la mairie de Paris où la socialiste Anne Hidalgo autorise les défilés de mode et autres événements à l’hôtel de ville « sur la base des tarifs des établissements parisiens prestigieux comme les grands musées ».

 
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