Internationale à 7 depuis 2018, Joanna Grisez possède un parcours assez atypique, qui ne la prédestinait pas à cette pratique. Tenniswomen jusqu’à très tard, elle a troqué la petite balle jaune pour la balle ovale. Revanche de ses Jeux Olympiques, l’ailière du Stade Bordelais fait partie des joueuses à suivre dans l’effectif bleu.
Parfois, découvrir une vocation peut relever du miracle. Elle peut aussi mûrir à travers les choix que l’on choisit de faire. Joanna Grisez a su saisir l’opportunité qui lui était offerte lors de ses études. Née le 5 octobre 1996 à Colombes, cette ailière fougueuse s’est passionnée pour le rugby sur le tard. Elève de Paris V, ces études seront un tournant dans sa vocation sportive. Joueuse de tennis durant ses plus jeunes années, elle entre en Staps avec cette étiquette, qu’elle troque rapidement pour une discipline moins avare de contacts. Elle débute avec l’équipe de Bobigny, « Son club préféré » selon l’intéressée.
Polyvalence entre 7 et XV
L’internationale française s’est rapidement fait une place dans l’effectif du Sevens. Appelée en 2018 à 21 ans et surtout avec à peine deux ans de pratique, elle a impressionné par sa précocité. Démontrant ses qualités de vitesse et d’explosivité, cette ailière dynamique excelle aussi bien à Sevens qu’à XV. Elle a fait son retour dans le XV de France en avril dernier, deux ans après sa dernière sélection. Grisez a même signé sa réintégration chez les Bleues avec un joli doublé face au Pays de Galles. Elle a également signé au Stade Bordelais en 2023, afin de donner un nouvel élan à sa carrière. « L’idée était encore de signer l’année dernière pour mettre un pied dans la porte du club, rencontrer les filles, intégrer le projet de jeu, histoire de gagner du temps la saison prochaine et postuler au XV de France en 2024-2025 si la Fédération décide de prolonger mon contrat. » » évoquait-elle dans nos colonnes fin avril. Habituée des chevauchées fantastiques au sein du groupe septistes, Joanna Grisez a l’ambition de s’installer durablement sur l’aile de l’effectif de Gaelle Mignot et David Ortiz, avec notamment la Coupe du monde 2025 en Angleterre en ligne de mire.
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Un engagement sans faille
Membre de l’association Espoir, elle encourage la discipline sportive auprès des écoliers de l’éducation prioritaire ou des personnes en situation de handicap. Un exemple de son engagement au quotidien, perceptible également lorsque l’on évoque la question féministe. « C’est une question sur laquelle il faut travailler. C’est un peu embêtant de voir que la médiatisation des femmes dans le sport dépend encore de leur physique. […] Je veux croire qu’un jour nous pourrons sortir de cette situation où il faut attirer les gens vers le sport féminin par le biais de la physicalité. “Elle a clamé lors de sa récente interview dans nos colonnes. Avec ses partenaires, elle espère faire parler du sport féminin à travers des performances.
Tokyo, un goût amer
Elle garde un premier souvenir amer de sa relation avec les Jeux olympiques. Touchée, la joueuse bordelaise déclare forfait à quelques semaines du début de la compétition au Japon. « La déception est immense. Le rêve olympique ne sera pas pour cette année, après trois mois de lutte contre une blessure musculaire. Mon corps aura eu le dernier mot. Il faut maintenant accepter et passer au chapitre suivant », Elle l’a déclaré sur les réseaux sociaux pour annoncer sa non-participation aux JO de Tokyo. Elle doit voir ses coéquipières décrocher une médaille d’argent en tribunes, premier exploit national dans la discipline. « Après réflexion, j’ai décidé de ne pas rejoindre le groupe car je ne me sentais pas capable de disputer un tournoi. Je suis donc allé à Tokyo, mais je n’ai pas participé aux Jeux.», exprimait-elle il y a deux mois, revenant sur cet événement. Revancharde comme toujours, la Bordelaise donnera sans doute le meilleur d’elle-même pour obtenir ce charme qui lui échappait trois ans auparavant.
