La dernière marche d’un combattant, fauché sur un passage piéton à Châteauroux

La dernière marche d’un combattant, fauché sur un passage piéton à Châteauroux
La dernière marche d’un combattant, fauché sur un passage piéton à Châteauroux

Rémi Castaing a choisi cette photo de femme baignée de lumière. Marie Blanchet a des cheveux blonds courts et impeccablement soignés. Son sourire illumine ses yeux. Elle avait environ 60 ans, et c’est l’image qu’il souhaite garder de sa mère. Cette Castelroussine revenait d’une promenade, comme elle le fait souvent, lorsqu’elle a été renversée sur le passage piéton du Pont-Neuf, à Châteauroux, le 21 mars 2023. Son fils se trouvait dans la salle des pas perdus du tribunal de Châteauroux, mercredi juin. 19, 2024, et attendait la décision des juges. Le conducteur, âgé de 76 ans, a été déféré au tribunal correctionnel pour homicide involontaire. «Je ne comprends pas comment cela a pu arriver. Je ne comprends pas comment ce monsieur a pu continuer à conduire jusqu’à aujourd’hui après avoir tué quelqu’un.livre Rémi Castaing.

“Je ne sais pas ce qui aurait pu se passer”

À son incompréhension s’ajoute un sentiment d’injustice. Marie Blanchet “qui n’avait jamais fumé”luttait contre un cancer de la gorge depuis 2012. « On a appris qu’elle était en rémission, c’était incroyable. C’était une combattante, une survivante. », partage son fils. Née à Buzançais, elle ouvre sa boutique d’art de la table au 15 rue Diderot, à Châteauroux, dans les années 1980. Marie Blanchet avait deux petits-enfants de sa fille aînée et un petit-fils d’aujourd’hui de 3 ans son cadet. « Ses deux premiers petits-enfants étaient adultes. Elle ne pensait pas qu’elle redeviendrait grand-mère.dit Rémi Castaing.

“On lui a tenu la main toute la nuit”

La petite dernière est arrivée en surprise pour ce gâteau de grand-mère : «Quand elle promenait mon fils dans la poussette, elle était si fière. Elle a usé les chaînes des balançoires de Châteauroux. » Les yeux de Rémi Castaing brillent. Marie Blanchet est décédée, sans avoir repris connaissance, à l’hôpital de Châteauroux au lendemain de l’accident. Son bilan médical révèle un traumatisme crânien important, des fractures de la jambe droite, du bassin et de plusieurs vertèbres. “On lui a tenu la main toute la nuit, on lui a parlé sans savoir si elle nous entendait, mais il le fallait”, confie son fils. La veille du procès, mardi 18 juin 2024, Rémi Castaing a vendu l’appartement de sa mère, un appartement avec vue sur le tribunal. « Elle n’aurait jamais dû imaginer que sa mort serait évoquée dans cette salle d’audience »souligne l’avocat de la famille Me Stéphanie Jamet, du barreau de Bourges.

Sur le quai, le chauffeur regarde dans le vide. Il n’a pas été en mesure de fournir une explication sur les causes de ce drame. Marie Blanchet terminait sa traversée du passage piéton, de gauche à droite. Elle était donc largement occupée lorsque le véhicule l’a percutée. Le soleil n’était pas éblouissant, il n’avait pas plu, la route était droite et en descente, le conducteur roulait à environ 40 km/h. Il n’avait ni bu ni pris de médicaments ou de stupéfiants. Lors des auditions, une conductrice témoin de la scène a déclaré avoir suivi la Peugeot 806, « freiner avec hésitation en conduisant ».

Un an de prison avec sursis

“C’est arrivé il y a quinze mois, et ça me hante, dit le chauffeur. Je connaissais ce parcours, je ne sais pas ce qui a pu se passer. Peut-être que je pensais à autre chose. Est-ce que j’ai regardé à gauche et non à droite ? Je ne comprends pas “son avocat évoque la possibilité d’un léger inconfort au volant.

L’accident s’est produit à l’entrée du Pont-Neuf, près du Mail Saint-Gildas, à Châteauroux.
© (Photo NR, Aziliz Le Berre)

Il a passé son permis de conduire en 1966, à l’âge de 18 ans, et a perdu son permis de conduire. « une fois, il y a cinquante ans ». Il n’avait plus commis d’infraction au code de la route. “Ça arrive à tout le monde”, il a dit. Sur son casier figure une seule mention, relevée par le tribunal de Châteauroux, qui n’a rien à voir avec une infraction routière, mais une peine de quinze ans de prison pour enlèvement ayant entraîné la mort prononcée par une cour d’assises il y a plus de vingt ans. années. «J’étais infirmière (retraité en 1998). Par ma faute, une vie a été prise alors que j’essayais de sauver toute ma carrière. », Il regrette. Le tribunal l’a condamné à un an de prison avec sursis total. Son permis a été annulé avec interdiction de demander la délivrance d’un nouveau titre pendant trois ans. Une condamnation au-delà des réquisitions du parquet qui avait requis deux ans de suspension, soulignant : « S’il souhaite renouveler, il devra repasser les épreuves du permis qui permettront d’évaluer ses capacités. »

Un plaidoyer pour des contrôles de conduite

Pour les proches de Marie Blanchet, nul doute que le conducteur qui a percuté leur mère n’arrivait plus à prendre le volant. “Leur certitude, c’est que M. n’avait plus les compétences pour conduire, plaide leur avocat Me Stéphanie Jamet. Cela appartient à un autre débat, qui ne relève pas du tribunal correctionnel mais il est de bon ton de dénoncer et d’exiger que des mesures soient prises pour que l’on comprenne le danger que représente un véhicule, au-delà de son apparence pratique. À tout le moins, on peut s’attendre à ce qu’une personne ait confiance en ses capacités lorsqu’elle monte dans une voiture.

En sortant de la salle d’audience, Rémi Castaing, le fils de la victime, ajoute : « La question n’est pas de retirer le permis aux personnes âgées, cela n’aurait aucun sens que deux personnes du même âge puissent se trouver dans des conditions très différentes. Mais, il faut savoir quels contrôles doivent être mis en place pour s’assurer des compétences des conducteurs. »

 
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