Répression policière. Rennes. La police réprime la fierté contre les attaques d’extrême droite anti-trans

Répression policière. Rennes. La police réprime la fierté contre les attaques d’extrême droite anti-trans
Répression policière. Rennes. La police réprime la fierté contre les attaques d’extrême droite anti-trans

Samedi dernier, plus de 15 000 personnes ont défilé dans les rues de Rennes pour la Marche des Fiertés. Une fierté très politique qui s’inscrit dans la période ouverte par la décision de Macron de dissoudre l’Assemblée nationale suite au score historique du Rassemblement national aux élections européennes.

Appelé par les collectifs, les associations LGBTI+ et les syndicats [1] et dans le sillage du front Riposte Trans Féministe et des manifestations de ces dernières semaines, ce cortège participe à la lutte contre les offensives transphobes dont le projet de loi interdisant les transitions aux mineurs est le projet le plus pesant actuellement. Une initiative unique à Rennes visant à repolitiser la fierté et à laquelle ont participé des centaines de personnes. Dans le même temps, un cortège antifasciste s’était également formé à l’appel de l’AG antifasciste réunie quelques jours plus tôt.

La répression de l’orgueil : miroir du pinkwashing de la mairie PS

A mi-chemin de la manifestation, les CRS qui l’entouraient ont tenté de la disperser à coup de gaz lacrymogènes, provoquant un mouvement de foule au cours duquel plusieurs personnes ont été blessées. Bloqué par les forces de répression, le cortège unitaire a fini par se dissoudre dans la manifestation. Mais la répression ne s’est pas arrêtée là puisqu’après la marche, les manifestants ont été violemment réprimés par la police dans le centre-ville.

A Rennes, c’est la première fois que la police réprime l’orgueil. Ordonnée par la préfecture, cette répression met également en lumière le pinkwashing de la mairie. En effet, la maire Nathalie Appéré (PS), co-organisatrice des Fiertés, avait déjà menacé les organisateurs de les retenir » en totale responsabilité en cas de problème lors de l’événement » [2] confrontés au caractère affirmé de la fierté cette année.

Se vanter du « progressisme » tout en réprimant par derrière : la méthode est loin d’être nouvelle pour la maire de Rennes qui a par exemple dénoncé le vote de la loi sur l’immigration en décembre dernier, après s’être elle-même expulsée quelques mois plus tôt de manière anticipée d’un camp. de sans-papiers installés dans le parc des Gayeulles.

A travers une politique loin d’être aussi progressiste qu’on voudrait le dire, le mandat d’Appéré rejoue en fait la présidence de François Hollande. Le président PS avait en effet présenté la loi autorisant le « mariage pour tous » avant de faire passer l’instauration de l’état d’urgence, le débat sur la perte de nationalité et l’application de la loi Travail. A l’heure où le Parti socialiste, porté par les résultats des élections européennes, et ses figures les plus vilipendées comme Hollande, connaissent une réhabilitation à travers le Front populaire, la répression de la fierté rennaise rappelle aux manifestants dans leur chair que le PS ne soyez jamais un véritable allié des luttes LBGT+.

Face aux offensives transphobes de l’extrême droite et de Macron, il est urgent de repolitiser les fiertés

Certains comptes LGBTI+ ont, sur les réseaux sociaux, réagi en s’adaptant largement aux injonctions de l’édile rennais, soutenant que nos fiertés ne doivent pas « troubler l’ordre public » et que la police les protège. La marche de samedi dernier a cependant démontré le contraire, prouvant la nécessité de formuler des revendications politiques dans nos fiertés.

Le climat politique international est marqué par la montée des idées réactionnaires et l’accélération des offensives transphobes. Macron lui-même en est devenu le vecteur ce mardi en critiquant une mesure qu’il estime « omniprésent » au programme du Nouveau Front Populaire, à savoir la possibilité de « va changer de sexe à la mairie », car le changement de genre est actuellement censé être un droit garanti par la loi. Ces attaques montrent l’urgence d’engager un dur combat, depuis la base, pour mettre un terme aux attaques contre les droits LGBTI+.

Mais défendre la construction d’une mobilisation par le bas doit nécessairement s’accompagner d’une réflexion stratégique au sein des cadres organisationnels. En ce sens, nous appelons toutes les organisations féministes et LGBTI ainsi que toutes les personnes désireuses de poursuivre la lutte, contre l’extrême droite et contre les atteintes visant le droit de disposer de notre corps, à poursuivre la dynamique impulsée par le mouvement Trans-Féministe. Réponse. Les Assemblées Générales initiées au début du mouvement doivent se poursuivre, devenir des outils de débat et de développement collectif pour continuer à tisser des liens avec les secteurs du monde du travail, et investir tous les espaces de mobilisation contre l’extrême droite qui émergent dans la période, à commencer par la manifestation convoquée ce jeudi 20 juin à 18h

Contre le renforcement et l’accession au pouvoir de l’extrême droite à travers le monde, contre les offensives transphobes et contre les atteintes au droit de disposer de notre corps, l’émergence d’un mouvement général, auto-organisé et déterminé à construire la riposte à travers la mobilisation des jeunes. les personnes et le monde du travail constituent un défi fondamental. Une perspective à défendre pendant les fiertés et après…jusqu’à la victoire !

 
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