La mairie de Strasbourg mène une expérimentation dans les écoles de la ville afin de lutter contre les inégalités de genre, qui s’installent dans la cour de récréation.
Pour lutter contre les inégalités entre les sexes à l’école, la mairie de Strasbourg a équipé ses jeunes de gilets connectés. 125 enfants bénévoles les portent dans la cour de récréation pour dessiner une carte de l’espace de partage entre filles et garçons.
Des élèves de cinq niveaux différents, CP, CE1, CE2, CM1, CM2 participent à cette expérimentation dont les résultats sont sans appel : 80 % de l’espace est occupé par seulement 20 % des élèves, majoritairement des garçons.
France Bleu prend l’exemple de l’école primaire Paul-Langevin de Cronenbourg, où les filles sont isolées dans un coin de la cour pendant que leurs camarades masculins occupent la majeure partie de l’espace pour jouer au faucon ou au basket.
« Des milliers d’années de patriarcat »
La directrice de l’établissement, Chantal Magar-Vies, estime qu’« il y a des formations extrêmement importantes à mettre en place » car « la tâche est ardue ». « Cela va prendre du temps car cela interfère et réagit avec la société. Nous luttons toujours contre des milliers d’années de patriarcat et cela ne se fera pas du jour au lendemain », ajoute-t-elle.
Pour la mairie, il est important d’aborder le sujet car « l’aire de jeux est le premier espace public partagé par les enfants ». Pourtant, “on s’est rendu compte que c’était un endroit où des inégalités existaient déjà”, entre filles et garçons mais aussi entre les plus âgés et les plus jeunes, explique Christelle Wieder, adjointe chargée des droits des femmes et de la légalité.
L’objectif de la municipalité est de promouvoir la diversité « afin que chacun ait la liberté de jouer dans l’aire de jeux quel que soit son sexe ou son âge ». Le personnel périscolaire est chargé d’observer le comportement des enfants à cet égard et une formation pour les adultes a été lancée.
«Nous espérons, en changeant l’espace, changer les rapports entre filles et garçons, et aller vers plus d’égalité, et aussi prévenir les violences sexistes et sexuelles», développe Christelle Wieder.
