le désarroi d’un agriculteur gersois touché par les intempéries

le désarroi d’un agriculteur gersois touché par les intempéries
le désarroi d’un agriculteur gersois touché par les intempéries

l’essentiel
Victime du violent épisode orageux qui a frappé le nord-ouest du Gers le week-end dernier, David Ploquin commence tout juste à panser les plaies béantes de sa ferme de Montréal.

Selon lui, David Ploquin n’avait jamais vu ça. Son père non plus, un agriculteur à la retraite octogénaire. L’épisode orageux observé dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 juin dans le nord-ouest du Gers a été d’une violence inouïe et n’a pas épargné son exploitation de polyélevage, qui s’étend entre Montréal-du-Gers et Castelnau-d’ Auzan. L’agriculteur raconte : « Cela a commencé vers 21h30, sans s’arrêter. L’orage est venu d’Eauze et il est resté stationnaire chez nous, se terminant à 00h30 avec un cumul de pluie de 205 mm, entre le hameau d’Arquizan et Bretagne-d’Armagnac. Evidemment, à ce moment-là, on entend le bruit mais on Je ne me rends pas compte des dégâts.

Dimanche matin, le spectacle ne sera pas forcément saisissant autour de la ferme, située au point culminant du hameau. Cependant, un premier état des lieux permettra d’évaluer les dégâts causés par la tempête. Une parcelle de vigne s’est retrouvée littéralement coupée en deux, l’eau ayant emporté la terre recouvrant un drain fraichement installé. Dans ces conditions, il est difficile d’entretenir les jeunes plants de colombard plantés l’année dernière. « Je ne peux plus transformer, je ne peux plus passer le tracteur dans mes vignes », déplore David Ploquin, qui a dû replanter 1,5 ha de vignes sur cette parcelle.

Situé en bout de parcelle, ce talus s’est effondré dimanche dernier.
DDM – NÉDIR DEBBICHE

Sur une parcelle voisine, un talus s’est effondré suite à un glissement de terrain, empêchant désormais toute manœuvre du tracteur en bout de rang de vigne. Outre les conséquences bien visibles des intempéries, David Ploquin s’inquiète désormais de l’apparition du mildiou, ses vignes ayant déjà été touchées par la maladie l’année dernière. « Après 205 mm de pluie, nous devons reculer pour traiter. On est tous là depuis hier (NDLR : mercredi). En passant dans nos vignes, nous constatons des ravines, des parcelles inondées… C’est alors que l’on se rend compte de l’ampleur des dégâts.

« Nous demandons que cela soit qualifié de catastrophe naturelle et de calamité agricole »

Un peu plus loin, à Castelnau-d’Auzan, les champs de céréales de l’exploitation (maïs, tournesol, blé et sorgho) n’ont pas non plus été épargnés par les pluies diluviennes. Une situation critique dont a été informé le préfet du Gers, Laurent Carrié, qui s’est déplacé lundi à Montréal-du-Gers pour constater les dégâts avec l’agriculteur. « Nous demandons que cela soit classé comme catastrophe naturelle et calamité agricole puisque l’assurance ne fonctionne pas en cas de perte de fonds. Ils ne travaillent que sur les pertes de récoltes », souligne David Ploquin.

David Ploquin constate les dégâts sur le champ de maïs d’un agriculteur voisin.
DDM – NÉDIR DEBBICHE

Victime une nouvelle fois des aléas climatiques, après le gel en 2021 et la grêle en 2022, l’agriculteur ne cache pas son désarroi et réfléchit déjà à arrêter la culture des céréales. « Ce n’est plus possible. Les moyennes olympiques ont tellement baissé qu’il ne servira plus à rien de l’assurer. Cela ne sert plus à rien d’inonder les champs, avec des prix en baisse et des coûts en hausse. Contre le climat, c’est compliqué de s’adapter et de mettre les choses en place”, souffle-t-il.

“Mon fils a de grandes questions sur la reprise”

Au-delà de son cas personnel, David Ploquin s’interroge sur l’avenir de sa ferme, son fils y travaillant depuis un an comme employé agricole. « Il y a de grandes questions concernant la reprise. Nous ne pouvons rien envisager ni planifier», conclut-il. Pour l’instant, il s’agit simplement de panser les blessures.

 
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