un hélicoptère acheté 45 000 $, démonté, enterré et jamais retrouvé

L’hélicoptère dans lequel embarquaient les trois évadés d’Orsainville a très probablement été démonté et enterré à Sainte-Béatrix, dans Lanaudière, et risque donc de ne jamais être retrouvé, estime l’enquêteur à la retraite Pierre Samson, qui a procédé à l’arrestation de ces fugitifs il y a 10 ans.

Le soir du 7 juin 2014, Serge Pomerleau, Denis Lefebvre et Yves Denis se sont évadés du centre de détention de Québec à bord d’un hélicoptère vert, narguant ainsi les autorités qui ont assisté, impuissantes, à cette évasion digne d’un film hollywoodien.

Évasion en hélicoptère des trois détenus Serge Pomerleau, Denis Lefebvre et Yves Denis du Centre de détention de Québec le 7 juin 2014. Crédit photo : Capture d’écran / Les archives / Le Journal de Québec

Photo Le Journal de Québec

Dès ce moment, quelque 200 policiers des quatre coins du Québec travaillent, nuit et jour, pour retrouver les évadés, considérés comme extrêmement dangereux (voir encadré).

Parmi eux se trouve l’enquêteur de la Sûreté du Québec, Pierre Samson. Le policier expérimenté a été mandaté pour traquer, localiser et arrêter les fugitifs, ce qui s’est produit dans la nuit du 21 au 22 juin 2014.

Photo STEVENS LEBLANC

Bien que les évadés aient depuis été traduits devant le tribunal et reconnus coupables de leurs crimes, l’affaire reste toujours entourée de mystère.


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Acheté pour 45 000 $

En effet, très peu de détails ont filtré sur l’avancée de l’enquête policière. A commencer par l’hélicoptère, qui n’a jamais été retrouvé, et qui ne le sera probablement jamais, selon Pierre Samson.

Ce n’est pas faute d’avoir essayé.

Rapidement, dès le début de l’enquête, les autorités apprennent que les fuyards avaient prévu de détruire l’hélicoptère après leur évasion, afin de ne laisser aucune trace.

LE Robinson R44 avait été acheté pour la somme de 45 000 $ à l’aéroport de Beloeil. L’appareil avait alors été « maquillé » avant le crime.

« L’ancien propriétaire avait été rencontré, et il nous a confirmé que son hélicoptère n’était pas vert, explique Pierre Samson.

Des informations suggèrent également qu’après avoir quitté la prison d’Orsainville, l’hélicoptère s’est posé quelques minutes plus tard à Saint-Basile, à Portneuf, pour faire le plein, après quoi il a redémarré.

À Sainte-Béatrix

Des témoins auraient alors vu l’hélicoptère voler à basse altitude, dans le ciel de Sainte-Béatrix, dans Lanaudière, toujours dans la soirée du 7 juin 2014. Puis, plus rien.

Durant l’enquête, Pierre Samson et sa compagne se sont rendus dans Lanaudière dans l’espoir de retrouver l’engin. Malgré les informations reçues et même un suspect potentiel dans la ligne de mire, propriétaire d’une excavatrice mécanique, rien n’est confirmé.

La machine continue de briller par son absence.

« Mais si je devais mettre un vieux 2 $, je dirais que l’hélicoptère a dû être enterré le jour même de la fuite, dans une carrière ou sur un terrain à Sainte-Béatrix. Mais nous ne l’avons jamais retrouvé et nous n’avons jamais su exactement qui avait pu faire ça », se résigne-t-il.

Peter Samson, cependant, est en paix avec cette pièce manquante du puzzle.

« Au fond, nous ne nous souciions pas de l’hélicoptère. C’était les évadés, la priorité», conclut-il.

Et ils ont été retrouvés.

L’évasion d’Orsainville

  • Le 7 juin 2014, à 19 h 43, Serge Pomerleau, Denis Lefebvre et Yves Denis, alors incarcérés au Centre de détention de Québec, s’enfuient à bord d’un hélicoptère.
  • Les gardiens de prison ne filment que la queue de la caméra, qui est de couleur verte. Personne n’intervient pour tenter d’arrêter la fuite.
  • Les fugitifs sont alors considérés comme dangereux : ils sont actuellement jugés à Québec pour trafic de drogue et gangstérisme et attendent leur procès pour meurtre à Montréal.
  • La Sûreté du Québec lance le soir même l’opération Danseur, visant à retrouver les fugitifs. Quelque 200 policiers travaillent à l’enquête, qui coûtera plus de 200 000 $ rien qu’en heures supplémentaires, en repas et en hébergement. Ce montant exclut donc les salaires.
  • L’hypothèse selon laquelle le trio aurait quitté le pays ou s’apprêterait à le faire se dessine rapidement. Des alertes internationales sont émises aux alliés du Canada.
  • La traque a pris fin dans la nuit du 21 au 22 juin 2014, lorsque les évadés d’Orsainville ont été arrêtés dans une luxueuse tour à condos du Vieux-Montréal.

Un terrain sur six est clôturé

Le projet de clôturer davantage de cours extérieures dans les prisons québécoises avance… à petits pas.

A ce jour, 24 cours sont clôturées, soit deux de plus qu’il y a un an et treize de plus qu’au moment de l’évasion d’Orsainville.

« Quinze autres formations seront assurées dans les prochaines années pour un total de 39 », indique le ministère de la Sécurité publique.

Québec n’entend toutefois pas clôturer l’ensemble des 150 cours extérieures de ses établissements de détention, car cette mesure n’est prévue que pour « la clientèle identifiée comme présentant un risque élevé en matière de sécurité ou pour des clientèles spécifiques », selon le ministère.

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