l’efficacité du reporting d’entreprise remise en question

l’efficacité du reporting d’entreprise remise en question
l’efficacité du reporting d’entreprise remise en question

Parallèlement aux rapports financiers et environnementaux, un nouveau document est apparu sur les sites Internet des entreprises et des institutions publiques canadiennes : une déclaration sur l’esclavage moderne. Les avis divergent quant à l’efficacité de cette nouvelle obligation législative.

Pour l’Association minière du Canada, la mise en œuvre de la Loi sur l’esclavage moderne s’est déroulée comme une lettre envoyée par la poste.

C’est quelque chose que nous connaissons bien. De plus, nous avons des membres qui sont déjà concernés par des projets de loi dans d’autres pays du monde, notamment en Australie et en Angleterre.explique Pierre Gratton, président de l’Association minière du Canada.

Les deux pays disposent depuis des années de lois pour lutter contre le travail forcé et le travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement.

Les partisans de la loi étaient particulièrement préoccupés par le travail forcé de la minorité ouïghoure dans les camps en Chine.

Photo : Maggie MacPherson/CBC

Au Canada, la loi n’est entrée en vigueur que le 1euh Janvier 2024, après des années de discussions et de projets de loi d’intérêt privé.

La loi votée l’année dernière (Nouvelle fenetre) oblige les institutions publiques, les sociétés cotées en bourse et certaines grandes entreprises privées à soumettre un rapport annuel (Nouvelle fenetre) d’ici le 31 mai sur le risque de travail forcé et de travail des enfants dans leur chaîne d’approvisionnement et les mesures prises pour l’atténuer.

Selon l’Organisation internationale du travail, 160 millions d’enfants sont contraints de travailler dans le monde et 27,6 millions de personnes sont victimes de travail forcé.

Une première année de mise en œuvre

Sur le papier, il est impossible de ne pas soutenir la loi, selon la Fédération canadienne du vêtement. C’est dans son exécution que les défauts sont apparus, constate le directeur général de la Fédération, Bob Kirke.

Il observe que les lois sont normalement accompagnées de règlements pour faciliter leur application, mais que ce n’était pas le cas pour celle-ci.

Notre problème ne réside pas dans le concept de reporting, mais il devrait être très clair sur ce qui doit être déclaré, et ce n’est pas le cas.estime Bob Kirke.

Maude Galarneau, associée chez Borden Ladner Gervais, parle de domaines qui gagneraient à être clarifiés en particulier parce que les structures commerciales internationales peuvent être très complexes.

J’ai l’impression qu’il existe peu de lignes directrices qui répondent vraiment à certaines des questions. Nous pouvons toujours partir de notre meilleure interprétation de la loi, avec une interprétation plus prudenteelle explique.

Tous deux estiment que ces imprécisions sont liées à la nouveauté de la loi et à son application.

Cependant, selon Bob Kirke, la conséquence pourrait résider dans des rapports moins précis au cours de cette première année.

Certaines personnes hésitent à dire tout ce qu’elles font de peur d’être malmenées dans -.

Quelques détails

L’organisation non gouvernementale Au-dessus du sol déplore également le manque de détails dans les rapports publiés.

La plupart des entreprises font état de l’existence de codes de conduite auxquels les fournisseurs doivent se conformer et de la réalisation d’audits, mais très peu donnent des exemples de situations problématiques découvertes.

Rien n’incite les chefs d’entreprise à fournir davantage d’informations. Ce n’est pas obligatoire. De plus, si les entreprises fournissent plus d’informations et que l’une d’elles n’est pas correcte, elles peuvent être condamnées à une amende.souligne Karen Hamilton, la directrice deAu-dessus du sol.

C’est un exercice un peu inutile, à notre avis, qui ne permettra pas de lutter contre le travail forcé.

Une citation de Karen Hamilton, directrice d’Au-dessus du sol

Et après la publication ?

Le non-respect de la loi est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 250 000 dollars, mais des questions demeurent quant aux ressources mises en place pour vérifier les rapports soumis.

Nous n’avons pas entendu dire qu’il existe un organisme au sein du ministère responsable qui lira et vérifiera le contenu des rapports.souligne Karen Hamilton. Nous aurons simplement des rapports sans détails qui seront mis sur un site Internet du gouvernement et que personne ne consultera, sauf la société civile.

Selon Pierre Gratton et Bob Kirke, cette opinion publique est cependant loin d’être négligeable.

Lorsque vous rendez publiques vos actions, cela conduit à un changement. Les entreprises examinent de plus près ce qu’elles font.

Une citation de Bob Kirke, directeur exécutif de la Fédération canadienne du vêtement

Dans une réponse par courrier électronique, le ministère de la Sécurité publique, responsable du dossier, affirme procéder à une assurance qualité des rapports avant leur publication.

L’approche de mise en œuvre de Sécurité publique Canada visera à accroître la sensibilisation afin d’encourager des mesures concrètes.indique-t-il.

Le gouvernement de Justin Trudeau a promis de présenter une nouvelle législation d’ici la fin de l’année pour éliminer le travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV un nouveau chapitre pour l’Australien – Quinze Ovalie
NEXT Toulouse. La semaine décisive des Crabos de Toulouse