Taxe d’immatriculation | Et si les automobilistes ne se plaignaient pas ? – .

Taxe d’immatriculation | Et si les automobilistes ne se plaignaient pas ? – .
Taxe d’immatriculation | Et si les automobilistes ne se plaignaient pas ? – .

L’augmentation de 91 $ de la taxe d’immatriculation, qui passera à 150 $ par véhicule dans le Grand Montréal, est forte. Elle suscite beaucoup de réactions.


Publié à 1h16

Mis à jour à 6h00

Toutefois, elle pourrait être moins impopulaire qu’on ne le pense, si elle est bien expliquée.

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain s’est jointe lundi aux opposants à cette hausse, estimant qu’elle est « disproportionnée et sans précédent » et qu’elle « ne constitue pas une solution raisonnable » aux problèmes de financement des transports collectifs.

«Depuis deux ans, nous avons triplé la taxe d’immatriculation alors que nous n’avons pas amélioré le service», a déclaré Michel Leblanc, président-directeur général de la Chambre de commerce, en entrevue. « Un fournisseur privé ou Hydro ne pourrait pas faire cela. Certains automobilistes n’ont pas de transport en commun dans leur quartier, mais ils paient la même majoration. »

Regardons de plus près.

Il est vrai que cette augmentation est « sans précédent ». Mais il faut le replacer dans son contexte.

Les Montréalais paient une taxe d’immatriculation de 45 $ par véhicule pour financer le transport en commun depuis 2011. En 2024, la taxe s’étend aux villes dans les 450 et passe à 59 $ (c’est l’indexation depuis 2011). En 2025, il passera à 150 $. Pour quoi ? Depuis la pandémie, à cause du télétravail, les revenus des entreprises de transports publics ont chuté. (À Montréal, le Réseau express métropolitain, qui ne partage pas ses revenus avec d’autres entreprises de transport en commun, a également cannibalisé certains revenus.)

Jusqu’à présent, le gouvernement du Québec assumait ce manque à gagner. A moyen terme, il n’a plus envie de le faire. Le gouvernement Legault négocie pour en absorber une partie, pour seulement trois ans.

Québec donne aux villes la possibilité d’augmenter la taxe d’immatriculation pour couvrir les budgets des entreprises de transport. Les élus du Grand Montréal ont voté jeudi dernier en faveur de cette mesure.

Au final, c’est le même contribuable-automobiliste qui paie la facture. Or, au cours des dernières années, le contribuable-automobiliste du Grand Montréal a reçu plusieurs fois les 91 $ de plus qu’il lui en coûtera pour immatriculer sa voiture. Voici comment.

370 $

Baisse d’impôt moyenne par année pour un contribuable québécois à partir de 2023. Avec une partie de ces baisses d’impôt, le gouvernement Legault aurait pu mieux financer les transports collectifs, entre autres, pour absorber le déficit des entreprises de transport. Franchement, cela aurait été la meilleure solution, la plus juste socialement. Plus vous êtes riche, plus vous payez d’impôt provincial. La taxe d’immatriculation est moins juste : chacun paie 150 $ par véhicule, quels que soient ses revenus.

61,78 $

Diminution du coût annuel d’un permis de conduire entre 2021 et 2024. Il est passé de 87,28 $ à 25,50 $. Le gouvernement Legault a pris cette décision, entre autres, parce que le fonds d’assurance de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) était en excellente santé financière. Selon la loi, le Québec ne peut pas affecter les surplus de la SAAQ au transport collectif.

167 $

La taxe fédérale sur l’essence est gelée à 10 cents le litre depuis 1995, et la taxe provinciale sur les carburants à 19,2 cents le litre depuis 2013. En dollars réels, les automobilistes paient chaque année un taux de taxe inférieur sur l’essence. carburant, à cause de l’inflation. Si les deux taxes avaient été indexées, un automobiliste québécois paierait en moyenne 167 $ de plus par année en taxes spécifiques sur l’essence.1. Sans s’en rendre compte, car ces taxes sont perçues sur le prix à la pompe.

La hausse de 91 $ de la taxe d’immatriculation dans le Grand Montréal est-elle « disproportionnée » et déraisonnable, comme le dit la Chambre de commerce ? Non.

Ce n’est pas la solution idéale. Mais dans les circonstances, à court terme, c’est la solution « la moins pire ».

S’il y a une entente avec Québec, la hausse sera réduite du montant qui sera absorbé par le gouvernement Legault.

Sans un accord satisfaisant avec Québec, les villes se retrouvent face à trois options pour l’année prochaine : augmenter la taxe d’immatriculation, financer elles-mêmes davantage de transports collectifs (traduction : une augmentation des taxes foncières) ou réduire les services de transport. collectif.

La réduction des services est le pire des cas. C’est une spirale descendante : moins de services, encore moins d’utilisateurs, encore moins de revenus, d’autres services doivent être supprimés, encore moins d’utilisateurs, etc.

Existe-t-il d’autres solutions ?

Québec pourrait augmenter considérablement la taxe sur l’essence, notamment dans le Grand Montréal, qui contribue à financer les transports en commun (elle est actuellement de 3 cents le litre). La Coalition Avenir Québec refuse malheureusement de le faire.

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain souligne que les employés municipaux sont payés en moyenne 36 % de plus que les employés provinciaux. C’est vrai, cela mérite une réflexion sérieuse. Mais à court terme, les entreprises de transport ne peuvent pas rouvrir leurs conventions collectives.

En revanche, ils peuvent continuer à réduire les graisses. En 2024, ils ont réduit leurs dépenses de 86 millions par an sans affecter les services.

Expliquer l’objectif

L’augmentation de la taxe d’immatriculation fera râler de nombreux automobilistes.

Mais peut-être moins qu’on ne le pense.

En 2013, un institut de recherche universitaire a interrogé les Américains sur leur soutien à une hausse de la taxe sur l’essence de 10 cents.2. Lorsqu’on leur a dit que l’augmentation servirait à financer le transport en général, seulement 23 % d’entre eux étaient favorables à cette augmentation.

Lorsqu’on leur disait que cette augmentation servirait un objectif précis, le taux de soutien était toujours d’au moins 50 %. Environ 53 % des Américains soutiendraient une augmentation si l’objectif était de réduire la pollution locale, 62 % s’il s’agissait de maintenir l’état des routes et 67 % s’il s’agissait d’améliorer la sécurité routière.

Lorsque ce type de taxe est bien expliqué, la majorité des automobilistes ne semblent pas trop râler.

1. Source des données pour le calcul : État de l’énergie au Québec 2024

2. Consultez les résultats de l’étude

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