Vous dites que les institutions européennes sont invisibles, pourquoi ?
Joëlle Marie-Reine. Oui, d’une certaine manière. Ils accompagnent cependant chaque Français dans sa vie quotidienne via les élus du territoire. En Nouvelle-Aquitaine, 875 millions d’euros de fonds ont été accordés. Mais cela, nous ne le savons pas nécessairement. Il est important d’en discuter et de s’en souvenir. Alors oui, son fonctionnement est complexe. Parce que cela n’a jamais été vraiment expliqué. Les élus eux-mêmes ne savent pas comment cela fonctionne ni de quels fonds ils bénéficient.
Quel est votre rôle dans la Région ?
Mathieu Labrousse. Nous avons conclu ce que nous appelons des contrats territoriaux. En tant que conseiller régional, nous dirigeons et répondons aux élus. Comment répondre à ces appels à projets ? Comment l’Europe les finance. Sans cela, nous ne pourrions pas répondre à toutes les demandes. Prenons l’exemple du village de Condéon.
L’aide européenne a versé 15 000 euros à une petite entreprise. En Nouvelle-Aquitaine, sur l’innovation, 302 millions d’euros ont été alloués à l’innovation, 150 millions d’euros pour la transition énergétique et écologique. Mobilité urbaine durable, 34 millions d’euros, formation et création d’emplois, 135 millions d’euros, et développement régional 124 millions d’euros.
Mais en Charente, les électeurs ont-ils du mal à appréhender les enjeux européens ?
Jérôme Royer. Cela nous concerne tous. S’approprier les enjeux européens au niveau local est notre défi d’élus. Avec l’approche de Raphaël Glucksmann, on sent que les gens commencent à comprendre. Alors, est-ce que tout le monde franchira le pas et se rendra aux urnes le 9 juin ? Il n’est pas question de leur faire peur, mais ils auraient raison d’avoir peur. Ils restent les acteurs de l’Europe, au plus près des territoires.
