Canada 2 – Mexique 0

Lorsque la meilleure buteuse de l’histoire du soccer, Christine Sinclair, a annoncé sa retraite de l’équipe canadienne l’hiver dernier, on se demandait comment réagiraient ses coéquipières. L’inquiétude était d’autant plus grande que lors de la Coupe du monde, quelques mois plus tôt, les Reds n’avaient même pas survécu au premier tour.

Depuis, comment ça se passe ?

Pas mal pas mal. Les Canadiens ont une fiche de 6-2. Ils ne souffrent d’aucun complexe. Les clés du succès ? La profondeur du groupe, son énergie et son leadership, m’a expliqué l’entraîneur-chef Bev Priestman en début de semaine. Exactement ce qui a permis à son équipe de battre les Mexicains 2-0, samedi après-midi au stade Saputo.

En première mi-temps, soyons honnêtes, nous avons manqué Christine Sinclair. Les percées moururent les unes après les autres aux pieds des attaquants canadiens. Le bloc compact des Mexicains a tenu bon.

En début de seconde période, Priestman a joué la carte de la profondeur. Évelyne Viens et Cloé Lacasse ont remplacé deux autres attaquantes, la jeune Olivia Smith et la vétéran Janine Beckie. Ces deux substitutions ont dynamisé l’offensive canadienne et ont complètement changé la donne.

Dans son couloir, à gauche, Lacasse était dominant. Ses montées explosives ont poussé les défenseurs mexicains profondément dans leur territoire. Au centre, Évelyne Viens s’est démarquée. Elle était impériale. Par deux fois, elle a repéré un équipier derrière les derniers remparts mexicains. La première occasion a conduit au but d’Adriana Leon. La seconde, à celle de Lacasse. Ses deux passes décisives ont fait la différence et ont conquis les 15 300 spectateurs montréalais.

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PHOTO JOSIE DESMARAIS, -

Adriana Leon célèbre avec ses coéquipières son but marqué en seconde période.

Ce succès arrive à point nommé pour le footballeur québécois. Nous sommes dans les dernières auditions avant les Jeux de Paris. Cette fois, Bev Priestman ne pourra pas sélectionner 23 joueuses, comme aux Jeux de Tokyo, mais seulement 18.

J’en parlais plus tôt, elle a l’embarras du choix face aux attaquants. Adriana Leon a terminé meilleure buteuse de la Gold Cup. Janine Beckie, Nichelle Prince, Deanne Rose, Jordyn Huitema, Olivia Smith, Cloé Lacasse et Clarissa Larisey sont toutes capables de jouer vers l’avant. Cela fait beaucoup de compétition en interne pour celle qui vient de remporter le Soulier d’Or de la meilleure buteuse du championnat italien.

« Je n’y pense pas après un match. Je pense à la victoire. Mais c’est sûr que contribuer offensivement est une de mes qualités, et c’est ce que j’ai fait aujourd’hui. Si je regarde vite, oui, je suis contente », a-t-elle commenté après la réunion.

Évelyne Viens était également heureuse d’avoir pu briller devant ses parents et amis, venus en grand nombre l’encourager. ” Enfin ! », dit-elle en souriant. « J’ai joué au stade Saputo à quelques reprises maintenant. Après chaque match, je trouvais que ce n’était pas mon meilleur match. Je suis heureux. C’était un beau moment devant plein de gens que je connais. »

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PHOTO GRAHAM HUGHES, - CANADIENNE

L’entraîneur-chef canadien Bev Priestman

Bev Priestman était très satisfaite de la contribution des joueuses qu’elle a insérées dans l’alignement en seconde période. Soit Viens, Lacasse et Gabrielle Carle.

« L’identité de notre équipe est que nous pouvons blesser notre adversaire en l’attaquant derrière ses lignes. C’est ce que nous avons vu en seconde période […] Évelyne a fait ce qu’on sait qu’elle peut faire, et elle a causé des dégâts dès que le match a commencé à s’ouvrir. »

L’entraîneur principal a également souligné la force de caractère de ses joueuses, qui ont mieux terminé le match qu’elles ne l’avaient commencé. Ce leadership est l’une des clés de l’ère post-Sinclair.

«Christine a fait du bon travail en passant le relais», m’a-t-elle dit lors d’une interview jeudi. « Ces derniers mois, lors des réunions du groupe de direction, elle a laissé d’autres voix s’exprimer. La transition s’est faite naturellement. Plus facile qu’avec des capitaines plus vocaux, qui prennent plus de place. Ceux-ci sont plus difficiles à remplacer.

« Ne vous y trompez pas : l’expérience et la classe de Christine, ainsi que son apport offensif dans les grands moments sont très difficiles à remplacer. Mais tout cela était un processus continu, alors en disant qu’elle n’était plus la seule voix, elle nous a préparé au succès. »

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PHOTO JOSIE DESMARAIS, -

Jessie Fleming

Aujourd’hui, le leadership est assumé principalement par Jessie Fleming, Desiree Scott, Deanne Rose, Kadeisha Buchanan et Quinn. « Ce que j’essaie de faire avec notre capitaine Jessie, c’est de l’entourer de personnes qui partagent le même état d’esprit qu’elle. J’ai l’impression que pour remplacer quelqu’un d’aussi important que Christine, il faut des gens qui partagent les mêmes valeurs, et qui se soutiendront dans les moments plus difficiles. Jessie a très bien fait de prendre la relève. Elle a son propre style. Elle est authentique. Le fait de porter le brassard ne l’a pas changée. »

Les succès qui s’enchaînent depuis le départ de Christine Sinclair sont rassurants en vue de la prochaine grande compétition féminine canadienne, les Jeux de Paris, où elles défendront leur titre olympique acquis à Tokyo. Avec ou sans Évelyne Viens ? Après son Soulier d’Or en Italie et sa domination contre les Mexicains samedi, le Canada aurait tort de s’en priver.

 
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