La guerre contre la prolifération des plantes aquatiques continue le long du canal des Ardennes

La guerre contre la prolifération des plantes aquatiques continue le long du canal des Ardennes
La guerre contre la prolifération des plantes aquatiques continue le long du canal des Ardennes

Un étrange bateau, équipé d’un tapis roulant et amarré à une barge équipée d’une grue, circule depuis deux semaines dans les eaux du canal. Ce jeudi, elle s’est aventurée vers l’écluse d’Asfeld. Sa mission ? Éliminez les plantes aquatiques et ramenez-les au sol, où elles seront ensuite récoltées et compostées. “ Nous avons commencé à Berry-au-Bac et terminerons fin juin près du Seuil. C’est la troisième fois que nous intervenons dans le secteur pour les Voies Navigables de France (VNF) », confie Guillaume Valenta, chef du service entretien des milieux aquatiques de la société Edivert, basée à Ormes (51). Une opération qui coûtera 312 000 euros à VNF pour un total de 52 km de longueur. “ Au niveau national, le budget de gestion des déchets a augmenté. Il représente à lui seul 5,3 millions d’euros cette année. En 2021, ce budget n’était que de 2,8 millions d’euros», précise Clarisse Nouaille, adjointe à la responsable du secteur Canals de Picardie Champagne Ardennes pour VNF.

“Nous n’avons pas encore trouvé de meilleure solution”

Des chiffres qui montrent que la lutte contre la prolifération des plantes aquatiques envahissantes s’inscrit dans la durée. “ Nous n’avons pas encore trouvé de meilleure solution. Vous pouvez couper ou arracher. Ici, la coupe a été choisie mais il faut éviter au maximum la dispersion. Si on en laisse tomber dans le canal, c’est une plante qui repart par bouturage », précise Clarisse Nouaille. Au prix de manœuvres délicates et répétitives, les techniciens d’Edivert nettoient le canal avec une efficacité étonnante, laissant derrière eux une eau bien mieux oxygénée.

Pour réaliser la fauche, un premier passage est d’abord effectué par un grand bateau équipé d’une lame, qui effectue au moins un aller-retour, amarré à une barge. “ Ensuite, un petit bateau amphibie équipé d’une T-blade se charge d’évacuer ce qui reste. », explique le directeur des travaux d’Edivert, Romain Stoltz. “ Chaque fois qu’un bateau passe, il faut se ranger sur le côté. Pour l’instant, nous avons croisé une barge ce matin (NDLR : ce jeudi), deux barges et pas mal de plaisanciers la semaine dernière », raconte le chauffeur. Cela est de bon augure, d’autant qu’il est bien connu de tous que la navigation a tendance à ralentir la prolifération de ces plantes aquatiques. Les marchandises et les plaisanciers seront plus que jamais les bienvenus car ces plantes, aidées par la chaleur estivale, repousseront quoi qu’il arrive. Pour conclure sur une note positive, Guillaume Valenta soutient néanmoins que, contrairement aux fleurs, « Pour le moment, ce n’est pas une bonne saison pour les plantes aquatiques car il a beaucoup plu. Ils préfèrent les eaux stagnantes et à faible débit. « .

Un ennemi bien identifié : le myriophylle hétérophylle

Il y a eu des rencontres nationales, une thèse scientifique, nous travaillons en partenariat avec l’Office français de la biodiversité sur la question », souligne Clarisse Nouaille, adjointe au responsable du secteur Canals de Picardie Champagne Ardennes de VNF. A ce jour, le myriophylle n’est pas la seule plante exotique envahissante des canaux de France, mais c’est la principale, y compris dans les Ardennes. Cela a aussi motivé, par exemple, une récente intervention d’Edivert dans l’étang du parc Léo Lagrange, à Reims. “ C’est une plante originaire d’Amérique du Nord, une plante d’aquarium qui, avec la chaleur de nos étés, a trouvé ici des conditions idéales pour proliférer. Les oiseaux ont aussi tendance à les exporter malheureusement », explique Clarisse Nouaille. Pour ne rien arranger, cela favorise également l’accumulation de limon. “ Il s’agit d’un phénomène récent car il n’a débuté qu’en 2018 dans les Ardennes. Mais cela gêne la navigation, la pêche, la gestion hydraulique des barrages, la biodiversité… Les Ardennes ne sont pas le département le plus impacté. Il y a pire », relativise l’adjointe au responsable du secteur Canals de Picardie Champagne Ardennes. Aucune solution miracle n’a été trouvée jusqu’à présent, même si les recherches et plusieurs phases de tests se poursuivent. “ Nous essayons un biotraitement avec un colorant qui stopperait la photosynthèse, le rideau de bulles pour tenter de ralentir la propagation… Nous faisons aussi de la prévention avec des drépanocytoses en début d’année pour voir si ça s’améliore en été. Pour le moment, les premiers retours semblent intéressants, mais nous n’avons pas encore assez de recul « .

 
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