J’ai marché avec les vaches – .

J’ai marché avec les vaches – .
J’ai marché avec les vaches – .

Il est 13 heures ce dimanche et je suis content de repartir en camion à bestiaux. Pas question de refaire le chemin, 7 kilomètres à pied, à travers champs, sous un soleil auquel personne ne s’attendait. Nous avons été nombreux à remercier le jeune agriculteur qui nous a ramenés au parking du départ où m’attendait ma voiture (le communiqué annonçait une « navette » pour le retour). Je suis parti avec une fleur entre les dents, sans eau, habillé trop chaudement, et pensant que cette randonnée pour célébrer quelques animaux allait être vite terminée et surtout qu’il n’y aurait que quelques dizaines de fous pour partir à 9h du matin. Dimanche.


Près de 3 000 personnes ont participé à la 7e transhumance de Saint-Sauveur-d’Aunis, ce dimanche 19 mai 2024.

Romuald Augé

J’étais loin d’imaginer que nous puissions être des centaines, voire des milliers. Très probablement 3 000 personnes, dont 1 500 avaient réservé leur repas. « Nous sommes montés à 3 300. Aujourd’hui, on ne facture plus, donc on ne compte plus. Mais je n’ai jamais vu autant de voitures garées ni autant de monde », confie un bénévole. Le 7e Une édition de la transhumance a été organisée dimanche 19 mai, à Saint-Sauveur-d’Aunis, aux confins du département de la Charente-Maritime et du Marais Poitevin. Organisé par l’Association Vallée de la Curé, il a lieu tous les deux ans.

« En trois heures, j’ai vu trois lièvres, j’ai marché avec des vaches, j’ai attrapé le rhume des foins, mais j’ai surtout renoué avec la campagne »

Le programme de la journée est simple et festif : il s’agit d’amener une centaine de vaches dans le marais communal du village (c’est un peu folklorique, car beaucoup d’animaux sont déjà dans les prés depuis avril) et de se retrouver autour d’une bonne grillade. En chemin, nous en avons profité pour faire venir une banda et de vieux tracteurs (qui roulent). Un prêtre attend le troupeau sur la place du village pour une bénédiction rapide. « La transhumance a-t-elle à voir avec le catholicisme ? », demande un jeune homme. « Je ne sais pas, mais c’est une tradition », répond sa voisine.


Bénédiction des vaches, ce dimanche matin, sur la place du village de Saint-Sauveur-d’Aunis.

Romuald Augé

Des marcheurs de partout

En chemin, je rencontre Georges, première participation. « Ce n’est pas très courant ici, c’est quelque chose d’assez typique des Pyrénées. C’est super. Et c’est plus agréable de voir ça que les images des manifestations agricoles, même si elles avaient raison. » Plus loin, trois vaches font une pause. Marie-Christine s’arrêta pour les caresser. «Ça me calme. Elle est si calme et douce. Nous en avons tellement besoin aujourd’hui », explique-t-elle. Un échange avec l’éleveur commence. « Économiquement, mettre des vaches au marais ne coûte presque rien. J’ai arrêté de cultiver du maïs, trop d’irrigation, trop de produits. Mes vaches sont au marais d’avril à novembre. Il n’y a aucun phyto, aucun engrais… et ils constituent un excellent engrais. »

Le cortège, composé de marcheurs dominicaux et de familles des communes voisines, avance très lentement et serpente au milieu des champs de blé. Je dépasse Suzette, 71 ans. « C’est génial. On marche, on chante. C’est ma troisième transhumance et cette année, j’ai amené huit amis de l’Île de Ré, de Marans et de Vendée », m’a-t-elle confié. En trois heures, j’ai vu trois lièvres, marché avec des vaches, attrapé le rhume des foins, mais surtout j’ai renoué avec la campagne. Rendez-vous en 2026.

 
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