L’épisode de gel qui a touché les vignes, les vergers et les cultures maraîchères au cours de la semaine du 22 avril a causé des dégâts moins importants que prévu. En Suisse romande, ce sont principalement les vignobles du Chablais et de Genève qui ont été touchés.
Le retour brutal du froid dès la deuxième quinzaine d’avril a inquiété de nombreux vignerons et agriculteurs, compte tenu d’une floraison anticipée de deux à trois semaines. Deux semaines après ces températures glaciales, les dégâts semblent très localisés, selon un premier bilan des professionnels locaux interrogés par Keystone-ATS.
Dans le canton de Vaud, l’épisode de gel d’il y a deux semaines a principalement touché les vignes du Chablais où certaines parcelles ont été touchées à 100%. «Peut-être qu’un tiers du Chablais a été touché à 100%», selon François Montet, président de la Fédération des Vignerons Vaudois.
Récolte garantie en Vaud
Il y aura cependant une récolte, rassure-t-il. Les sarments cassés ont gelé, mais la vigne va repartir sur les bourgeons secondaires ou latents, portant généralement peu ou pas de fruits », explique-t-il. Sur les deux tiers du vignoble restant, environ deux tiers n’ont subi aucun dommage, tandis qu’un tiers a subi des dommages partiels, a-t-il indiqué.
Yvorne, Aigle, Ollon et Bex font partie des sites de production concernés, tandis que Villeneuve a été épargnée. Dans le reste du canton, certaines parcelles ont été « bien touchées », tandis que quelques autres ont subi des « dégâts partiels ».
« Avec le recul, cela n’impactera pas le volume de la récolte », estime-t-il. L’épisode de gel « n’altèrera en rien sa qualité ». Certains vignerons ont cependant eu le malheur d’avoir la quasi-totalité de leurs vignes dans des zones gelées.
Des dégâts importants à Genève
A Genève, le gel a touché presque toutes les parcelles viticoles du canton. La localisation des parcelles et la topographie ont joué un rôle dans l’ampleur des dégâts, qui restent difficiles à évaluer à ce stade, selon Ellinor Sekund, conseillère viticole à AgriGenève. Les zones situées en bas de la colline ont été particulièrement touchées.
Le spécialiste s’attend à des conséquences sur les vendanges et le millésime 2024. Genève est le troisième canton viticole de Suisse avec 1’355 hectares de vignes. Près de 85% des exploitations assurées ont déclaré un sinistre au titre de l’assurance proposée par Suisse Grêle. L’Interprofession du Vignoble et du Vin de Genève a également sollicité l’aide du canton.
L’exception de St-Blaise (NE)
Dans le canton de Neuchâtel, seuls les vignerons de St-Blaise ont été touchés. Un vigneron a perdu 97 % de sa récolte dans cette commune, mais heureusement il a des vignes ailleurs. «Une dizaine d’hectares de vignes, sur 600 que compte le canton, ont été touchés par le gel», a déclaré Yann Huguelit, directeur de la Chambre d’agriculture et de viticulture neuchâteloise.
Au niveau agricole, seuls quelques hectares ont été touchés par le gel. Un autoculteur de fraises à Wavre en a été victime. « Nos fraises ont eu deux à trois semaines d’avance mais le gel a gâché la fête. Nous avons subi des pertes de frais et de temps», a-t-il annoncé sur Facebook.
Dans le canton du Jura, la Fondation rurale Interjurassienne (FRI) de Courtemelon ne disposait pas encore d’un aperçu pour mesurer les dégâts dus au gel sur les arbres fruitiers. «Certains vergers ont souffert et d’autres pas du tout», souligne Victor Egger. Ce spécialiste du domaine des productions végétales FRI constate que les températures négatives ont été très localisées.
Les vignerons du lac de Bienne ont été globalement épargnés par le gel même si des dégâts ont été constatés sur certains versants. Le climat tempéré du lac et la couverture nuageuse les nuits protégeaient les vignes, explique Hannes Louis, vigneron à Chavannes (Schafis).
Marginal en Valais
En Valais, le gel d’avril “devrait avoir un impact marginal sur le volume de la récolte 2024”, a indiqué le canton la semaine dernière. Mais certaines parcelles ont localement subi des dégâts importants, notamment dans les zones réputées sensibles au gel. Des combats par pulvérisation ou à l’aide de bougies ont permis de limiter la casse. Quant aux fruits et légumes, « aucun dégât significatif n’a été signalé ».
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats
