Paris (awp/afp) – La Bourse de Paris a terminé en légère baisse jeudi, digérant la publication d’une inflation plus élevée que prévu aux Etats-Unis, avant la publication dans la soirée du projet de loi de finances française pour 2025.
L’indice phare CAC 40 a cédé 0,24%, soit 18,50 points, à 7.541,59 points. Mercredi, il a terminé en hausse de 0,52%.
L’inflation a ralenti aux Etats-Unis en septembre, retombant à 2,4% sur un an, contre 2,5% en août, son plus bas niveau depuis plus de trois ans, selon l’indice CPI publié jeudi par le département. du commerce américain.
Mais l’indicateur a moins baissé que prévu par le consensus des analystes, qui tablaient sur une hausse des prix de seulement 2,3% sur un an. Sur un mois, l’inflation a atteint 0,2%, là encore au-dessus des attentes.
Même si cette inflation plus élevée que prévu “ne change rien à la donne, elle pourrait inciter la Fed à être plus prudente et à peser le pour et le contre” dans ses prochaines baisses de taux, estime Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN AMRO Investment Solutions.
La Réserve fédérale américaine (Fed) est entrée en septembre dans une phase de baisse de ses taux pour relancer l’activité et l’emploi, estimant que la lutte contre l’inflation doit désormais passer au second plan, après plusieurs trimestres de politique restrictive face à la hausse des prix.
Depuis, le rapport sur l’emploi de septembre, meilleur que prévu vendredi, illustre la solidité persistante de l’économie américaine, remettant en question l’allègement futur attendu. L’inflation de septembre accroît désormais ces doutes.
Ces deux indicateurs sont “un rappel montrant que l’économie américaine reste solide, et qu’il ne faut pas aller trop vite”, explique Valérie Rizk, économiste chez Hugau Gestion, à l’AFP.
En France, le gouvernement doit dévoiler dans la soirée son projet de budget pour 2025, un exercice à haut risque tant l’effort prévu pour réduire le vertigineux déficit public français est massif, alors que l’Assemblée nationale fragmentée y est hostile.
L’enjeu pour Paris est de rassurer les investisseurs, pour que le coût de la dette ne s’envole pas et ne pèse pas davantage sur son économie.
“Je souhaite que cet effort soit juste et équilibré”, a déclaré jeudi à la presse le Premier ministre Michel Barnier, en marge d’un déplacement à Vienne, ajoutant que “l’attractivité ou la crédibilité de la signature française” devait être préservée.
Dans ce contexte, le taux d’intérêt des emprunts de l’Etat français à 10 ans s’établissait à 3,02% vers 18H00 (16H00 GMT). En comparaison, le taux allemand à 10 ans, qui est la référence en Europe, s’élève à 2,25%.
Il n’en reste pas moins que quelles que soient les annonces, “les tensions sur les taux persisteront, dans la mesure où l’incertitude politique perdurera et les doutes sur la capacité de la France à réduire son déficit budgétaire persisteront”, estime Valérie Rizk.
D’autant que l’agence de notation Fitch doit revoir vendredi sa notation de la dette française et ses perspectives d’évolution, avec peut-être un abaissement.
Bon Scor
Les titres des réassureurs européens sont recherchés jeudi profitant de l’affaiblissement de l’ouragan Milton sur la côte ouest de la Floride. Les investisseurs comptent également sur le fait que les dégâts seront bientôt pris en compte lors du renouvellement des primes.
Le français Scor gagne 2,80% à 20,54 euros.
AFP/RP