pourquoi les formateurs et futurs enseignants des écoles s’inquiètent de la réforme annoncée

pourquoi les formateurs et futurs enseignants des écoles s’inquiètent de la réforme annoncée
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70 personnels et étudiants de l’antenne carcassonne de la Faculté d’éducation étaient mobilisés ce lundi 6 mai pour afficher leurs inquiétudes et incertitudes face à la réforme imminente de la formation des enseignants.

Quelle réforme ?

Début avril 2024, Emmanuel Macron évoquait son projet de fonder le « les écoles normales du 21e sièclee siècle” : avec un point essentiel, l’avancement, à partir de 2025, du concours de recrutement des enseignants pour 1euh et 2n / A diplômes à bac + 3, et non plus, comme depuis 2022, à bac + 5. Réforme qui passera par la création de licences mentionnant la préparation à l’enseignement scolaire, présentée par le chef de l’Etat comme « préparations intégrées », avec des cours de « Français, mathématiques, histoire, géographie… », une dimension « didactique et pédagogique »ainsi que « cours de terrain ». Pour accéder au précieux statut de titularisation, les étudiants devraient alors effectuer un master en alternance sous le statut d’étudiants fonctionnaires, puis de fonctionnaires stagiaires, rémunérés 1 400 € en 1D an, puis 1 800 € en M2.

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Quelles critiques ?

Après la fuite d’un document de travail sur la réforme fin mars, puis les propos du président de la République, c’est peu dire que les personnels des Facultés d’Éducation avaient peu de goût pour la forme et le fond. Ce lundi 6 mai, l’antenne de Carcassonne, comme les quatre autres sites rattachés à l’Université de Montpellier (Mende, Montpellier, Nîmes et Perpignan), étaient mobilisés pour une Assemblée Générale partagée par visio. Comme leurs homologues, les 70 participants carcassonnais ont voté pour la motion destinée aux élus et au conseil d’administration de la faculté. Avec un titre simple : « Réforme de la formation des enseignants : le grand mépris ». C’est alors devant le site de Carcassonne, qui accueille 300 élèves, que formateurs d’enseignants et étudiants se sont remorqués et ont exprimé leurs critiques.

Ben Aida, Noémie Favier et Audrey Soulié, trois formateurs de l’antenne de Carcassonne de la Faculté d’Éducation.
Indépendant – BOYER Claude

Sur le formulaire, d’abord : « C’est une réforme qu’on nous impose, mais c’est d’abord une coquille vide. Hormis le timing d’une éventuelle compétition au printemps 2025, on ne sait rien, souligne Audrey Soulié, formatrice d’enseignants et professeur de littérature. Nous n’avons pas été informés, ni consultés. Nous ne savons rien des endroits où ces futures licences seront proposées.» En substance aussi pour un site où la licence « Pluridisciplinarité et métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation » a été créée en 2018-2019, précédant le Master « Métiers de l’éducation et de la formation ». Entraînement” : « Ce modèle fonctionne très biensouligne Noémie Favier, formatrice d’enseignants de sciences. Dire que le système ne fonctionne pas pour tout casser n’est pas très constructif.»

Quelles peurs ?

Tous deux chargés de mission de formation, Sarah Zannettacci et Ben Aida ont posé un préalable : “Nous sommes plutôt favorables à l’avancement du concours en 3ème année de licence.” Mais comme il y a un mais, « si c’est fait correctement, avec une vraie concertation entre les personnels. Les étudiants en Master ne doivent pas avoir un statut qui ne les protège pas suffisamment, et finalement n’être qu’un travail pour combler les lacunes”. En gros, une question : « Quels étudiants et quels professeurs souhaitons-nous former ? Nous souhaitons qu’ils arrivent armés et qu’ils soient à l’aise devant leurs cours. Rechercher une réponse à court terme pour faire face au manque d’enseignants n’est pas la solution. “

D’autant que, soulignent les formateurs carcassonnais, cette réforme s’accompagne d’inquiétudes sur le contenu de la future licence : “Nous craignons que cela fasse partie d’un projet global de retour en arrière et que derrière le terme d’école normale, il y ait l’hypothèse d’une fin du lien avec l’enseignement universitaire.” Ce qu’il faut craindre pour l’avenir du site de Carcassonne : « On pourrait être tenté de tout regrouper sur un seul site. » Un très mauvais signal, estime la responsable du site, Martine Loubet, qui rappelle que cette implantation carcassonne est un atout : « Nous sommes la formation qui rassemble le plus d’étudiants à Carcassonne. Et cette proximité est une facilité pour ceux qui n’ont pas les moyens d’étudier dans les grandes villes : 50 % de nos étudiants sont audois.

Sur le boulevard, les étudiants (et futurs professeurs des écoles) se sont mobilisés.
Indépendant – BOYER Claude

Pour les étudiants, une « incertitude » très « anxieuse »

Parmi les étudiants rassemblés en GA puis devant le site de Carcassonne de la Faculté d’éducation, Lilou, Noémie, Camille, Ruben et Loïs. Le tout en 1ère année de permis. Au tout début d’un parcours qui devrait les conduire à l’enseignement scolaire. Ils sont certainement « Content que la compétition arrive en L3. On verra plus vite le bout du tunnel et il y aura la possibilité de gagner de l’argent grâce à l’alternance.» Mais pas assez pour effacer les nombreux doutes qui accompagnent la peur d’être “Cochons d’Inde” : « Est-ce que le contenu de la licence que nous avons démarrée sera conservé ? Le stage prévu à l’étranger sera-t-il maintenu ? Le chantier de Carcassonne, qui a l’avantage d’être à taille humaine, va-t-il perdurer ? Et si nous échouons au concours pour la licence, que se passe-t-il ? Nous n’avons aucune information : nous sommes dans l’incertitude, et c’est très anxiogène.

 
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