SÉNÉGAL-AFRIQUE–CULTURE-PROFIL / Rosine Mbakam, une cinéaste qui met en valeur ses proches – Agence de presse sénégalaise – .

SÉNÉGAL-AFRIQUE–CULTURE-PROFIL / Rosine Mbakam, une cinéaste qui met en valeur ses proches – Agence de presse sénégalaise – .
SÉNÉGAL-AFRIQUE–CULTURE-PROFIL / Rosine Mbakam, une cinéaste qui met en valeur ses proches – Agence de presse sénégalaise – .

++++ Par Cheikh Gawane Diop ++++

Saint-Louis, 4 mai (APS) – Grande figure du cinéma documentaire, Rosine Mbakam honorée du « Sargal’docs 2024 », samedi, à Saint-Louis lors de la clôture de la 15ème édition du Festival international du documentaire de Saint-Louis (StLouis ‘docs) puise son inspiration principalement dans son Cameroun natal. C’est pourquoi, comme elle le dit, son cinéma met souvent en avant des proches voire sa famille.

Originaire du Cameroun, la réalisatrice et productrice s’est imposée dans le monde cinématographique.

« Ma première Source d’inspiration, c’est le Cameroun. Mon envie de cinéma est née là-bas, là où j’ai grandi et étudié. J’y ai vécu 27 ans. Ces propos du cinéaste tenus dans un entretien à l’APS sont forts et très significatifs.

Elle séjourne actuellement à Saint-Louis (nord) dans le cadre du 15e édition du festival international du film documentaire « Stlouis’docs », qui s’est ouvert le 30 avril et s’est terminé samedi.

Le Cameroun, « ma Source d’inspiration »

« Je ressens cette envie de raconter des histoires et de représenter le Cameroun et l’Afrique. J’ai toujours cette envie de montrer ce que je vois, le mode de vie de ma famille, le mode de vie des gens au Cameroun et comment je vois les gens se positionner”, a-t-elle déclaré, faisant allusion à son récent film “Mambar Pierrette”. ´ sorti en 2023.

Professeur de cinéma à l’Université de Gand, en Belgique, Rosine est adepte de la préservation du patrimoine culturel, de l’identité et des racines.

« Nous devons faire confiance à notre héritage de griots, de contes et de narration et ne pas croire que les formes narratives viennent d’ailleurs. Nous avons nos propres formes narratives », dit-elle.

Selon elle, le renouveau du cinéma peut venir de l’Afrique, de nos pays et de ces formes narratives.

Le cinéma pour déconstruire les reliques de la colonisation

Pour elle, qui navigue entre deux mondes, faire du cinéma, c’est aussi déconstruire les reliques de la colonisation.

« Parce que la colonisation a utilisé le cinéma pour implanter certaines idées préconçues dans nos imaginaires. Faire du cinéma, c’est aussi déconstruire ces vestiges de la colonisation en moi et dans la société camerounaise », assure cette mère de deux enfants.

Selon elle, c’est le cinéma qui contribuera à déconstruire les vestiges de la colonisation dans nos pays.

Retrouvée dans un hôtel de Saint-Louis, décontractée dans une belle robe, Rosine assume pleinement sa situation de femme dans le monde cinématographique.

« Pour moi, le cinéma est un art de transformation. Je deviens une femme plus aguerrie par mon histoire, plus aguerrie par ma situation de femme et plus aguerrie par la force que représente le cinéma », confie-t-elle.

Pour ce cinéaste camerounais de 47 ans, la vie n’est pas une trajectoire linéaire. Elle est parsemée de difficultés qu’il faut apprendre à surmonter.

Aujourd’hui, son regard sur le cinéma africain est positif. « Je trouve qu’avec l’accessibilité du matériel aujourd’hui, il y a des jeunes qui ont envie de s’exprimer », remarque-t-elle.

“Safi Faye m’a libéré”

Pour la 15e édition des Stlouis’docs, on peut affirmer que Rosine est la « guest star ». Pour preuve, son film « Mambar Pierrette » a été projeté mardi dernier en ouverture du festival. Un honneur pour le cinéaste.

« Je suis très honoré que mon travail soit célébré dans un pays qui possède un patrimoine cinématographique qui m’a beaucoup nourri, légué par Sembène Ousmane, Djibril Diop etc. Safi Faye [réalisatrice, anthropologue, ethnologue et féministe sénégalaise] m’a libéré dans ma façon de voir le cinéma, m’a donné beaucoup de courage pour aller plus loin », avoue Rosine.

Pour récompenser sa précieuse contribution à la création documentaire, les « Sargal’docs 2024 » la mettent à l’honneur. Et un prix lui a été décerné samedi par la Direction de la Cinématographie du Sénégal.

CGD/AMD/ABB

 
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