Sous pression dans l’affaire des embauches douteuses au sein de son service, la conseillère administrative de la Ville de Genève Frédérique Perler renonce à briguer un second mandat, a-t-elle annoncé vendredi dans l’émission RTS Forum.
Responsable du Département de l’Aménagement, de la Construction et de la Mobilité, l’élue écologiste Frédérique Perler ne se représentera donc pas aux élections municipales de 2025. Cette décision constitue une première dans l’histoire des Verts de la Ville de Genève.
« C’est une réflexion que je mène depuis fin 2023. Il était clair pour moi que je ne partais pas pour trois législatures et la question de me représenter s’est posée. J’ai pesé le pour et le contre”, explique-t-elle dans Forum. « J’ai 64 ans, j’avais prévu la fin de la prochaine législature, en 2030, et pour moi, ce n’était pas conforme à mes valeurs de femme écolo et féministe de me retrouver à 70 ans à la fin de l’année. une deuxième législature.
Affaibli par l’affaire des embauches
La magistrate était fragilisée depuis plusieurs semaines par l’affaire d’embauche au sein de son service, avec des soupçons de copinage, révélés par la Tribune de Genève et Léman Bleu.
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Pour rappel, la codirectrice du département, proche collaboratrice de Frédérique Perler, est soupçonnée d’avoir embauché tour à tour sa demi-soeur et un couple d’amis parisiens au mépris des règles de domiciliation de la Ville.
Méfiance envers son propre camp
Les critiques ont été si graves qu’elles ont conduit à la suspension exécutive du directeur et même à la résiliation des contrats des trois personnes susmentionnées. L’étau ne se resserre autour de l’écologiste que depuis environ un mois. Trois conseillers administratifs se sont ainsi publiquement désolidarisés de Frédérique Perler.
L’écologiste a également été contestée en interne et abandonnée par certains de ses propres partisans. Uzma Khamis Vanini, conseillère municipale et adjointe suppléante, a décidé la semaine dernière de briguer le siège de magistrat quoi qu’il arrive.
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Je ne connaissais pas ces choses, et si je les avais connues, les choses se seraient passées différemment.
“Je ne me suis absolument pas sentie poussée vers la sortie, ni par mes collègues du conseil d’administration, ni par mon parti”, a toutefois affirmé Frédérique Perler dans Forum. « Au sein du parti, il y a toujours ceux qui ont des ambitions. C’est une bonne chose, ça veut dire que le parti est dynamique et que la relève est là. Et puis, il y a aussi des gens qui me soutiennent mais qui ne se manifestent pas ou qui ne sont pas repris par les médias.»
Le magistrat ne reconnaît « aucune erreur ». «Je ne suis pas incriminé, je regrette qu’on ait appelé cela ‘l’affaire Perler’. C’est une question de ressources humaines, elle aurait dû être réglée (…) discrètement, efficacement. Et je regrette cette violence médiatique qui m’a touché personnellement (…) Je me suis senti vraiment blessé dans mon honneur. J’ignorais ces éléments, et si je les avais connus, les choses auraient pris une autre tournure.
Mohamed Musadak/jop