du Spartak Moscou au Pau FC (B) en passant par le PSG, découvrez l’atypique Max Samoilov


L’ancienne pépite russe a dû surmonter de nombreux obstacles depuis son départ du PSG.

Didier Tapie

De 11 à 15 ans au PSG

Transféré du Spartak Moscou, celui qui se fait appeler Max était un « pitchoun » lorsqu’il rejoint le Paris Saint-Germain, à l’âge de 11 ans, en 2014. « Pour moi, c’était l’un des plus grands clubs d’Europe. J’avais beaucoup d’admiration pour les joueurs de l’époque (Ibrahimovic, Thiago Motta, Matuidi…). Lorsque j’ai demandé à passer des tests et reçu ma convocation, j’ai assuré à ma mère que je serais prise.

Sa semaine au Camp des Loges a effectivement abouti à un transfert en catégorie U12 (moins de 12 ans). Sa mère a fait ses valises pour l’accompagner et a déménagé dans la capitale où elle vit désormais.


Au PSG, Max Samoilov (encerclé en rouge) a grandi aux côtés de futurs pros. Debout ici, premier à gauche, Andy Diouf, désormais milieu de terrain au RC Lens. Deuxième en partant de la gauche, Mohamed Ali Cho, désormais attaquant de l’OGC Nice.

DR/MS

International russe des U15 à U17

Le petit Samoilov est resté jusqu’en U15 sous le maillot parisien. Le résultat a été « une grande aventure » qui lui a permis de disputer des tournois contre Manchester City, la Juventus… « J’ai beaucoup appris sur le football et les gens ». L’adolescence a conduit aux débuts d’une carrière internationale. Mais ses sélections en U15, U16 et U17 sous le maillot russe sont déjà loin. Maudit Covid qui a marqué un tournant, un seuil de rentabilité, lorsqu’il devait disputer l’Euro U17… Depuis, Samoilov a disparu des radars du football russe et a tourné la page. Lui qui se sent « très français ».

Max Samoilov en action, de sa pré-formation aux U15 au PSG.


Max Samoilov en action, de sa pré-formation aux U15 au PSG.

Collecte DR/MS

Drame à Valenciennes

Autre tournant : son départ à Valenciennes à l’été 2018. Manager du centre de formation, Olivier Bijotat (qui a soutenu l’émergence de Varane, Aurier, Kondogbia…) a un discours et une carte de visite qui plaisent à Max. Sa saison s’est déroulée sous les meilleurs auspices jusqu’à un coup de théâtre en décembre.

Alors qu’il affrontait et battait ses anciens partenaires du PSG quelques semaines plus tôt, il se retrouve privé du championnat national U17. La FFF précise du coup au VAFC qu’en vertu du règlement FIFA, il ne peut pas jouer à plus de 50 km de sa famille dans une compétition nationale étant donné qu’il est mineur et étranger.

A Montrouge, avec Mathys Tél

Il se rapproche donc de sa mère à l’été 2019 et rejoint le Montrouge FC, club amateur francilien dont la génération 2003 réalise alors une saison incroyable en U17 national. Dans une équipe où évolue un certain Mathys Tel, désormais avant-centre au Bayern Munich, il vit une première partie de championnat très prometteuse quand le confinement de 2020 stoppe l’épopée naissante.

Ce nouvel écueil conduit Max Samoilov à revenir dans une structure professionnelle à l’été 2020. Direction le Paris FC où il s’épanouit en U19 national tout en imposant une hygiène de vie particulièrement stricte « pour être dans la meilleure forme possible sur le terrain ». Il a obtenu son Baccalauréat avec mention.

Arsène Wenger… en client

En 2021, pour son 2e saison en U19, sa montée en puissance se confirme. Il s’entraîne avec le groupe N3, parfois avec les pros du Paris FC, mais il est confronté à des événements extra-sportifs qui l’amènent à ne pas revenir à l’été 2022. Il se retrouve malgré lui « un peu seul », sans contrat ni projet, mais ne se laisse pas envahir par le doute.

Au contraire, il se fixe un triple objectif : se former seul avec un programme directement en adéquation avec ce qu’il a vécu en centre de formation, passer ses examens de langues étrangères appliquées (LEA) à l’Université Paris-Nanterre, travailler gagner sa vie.

Coup du sort, son métier de « vendeur dans un magasin de vêtements » l’amène à croiser un client issu de l’élite du football : un certain Arsène Wenger, avec qui il échange une poignée de minutes. L’ancien mentor d’Arsenal l’écoute et l’encourage à persévérer dans le football « où tout peut aller très vite ».

Le meilleur des tests physiques

La preuve, la roue tourne à nouveau dans le bon sens pour Max. Son combat ne laisse pas indifférent un agent béarnais, Eric Néant, qui lui permet de s’essayer au Pau FC en février 2023. Les cinq journées avec Benjamin Bertrand sont concluantes et la saison 2023-2024 l’amène en Béarn. En juillet, le staff palois change et c’est finalement sous les ordres d’Alexandre Torres, puis de Nicolas Piresse, que ce longiligne milieu offensif d’1m87 s’entraîne en jaune et bleu.

Max Samoilov sait concilier football et études en LEA (langues étrangères appliquées).


Max Samoilov sait concilier football et études en LEA (langues étrangères appliquées).

Didier Tapie

Quelle que soit la météo, il se rend quotidiennement au centre d’entraînement à vélo. Un trajet d’une demi-heure qui lui permet d’arriver « bien réchauffé » et de rentrer chez lui bien aiguisé. Il veille à respecter une alimentation équilibrée, des temps de récupération réguliers, mais aussi un travail physique complémentaire important. Ce style de vie drastique se conjugue à la profonde détermination et à la culture de l’effort de Stakhanoviste. Cela lui permet de passer les meilleurs tests VMA (vitesse maximale aérobie) au sein de la réserve paloise. Pas étonnant, l’endurance est l’un de ses points forts.

Milieu de terrain ou attaquant

Compte tenu de la forte concurrence au milieu de terrain, Max Samoilov a dû ronger son frein en N3 alors qu’il retrouvait de bonnes sensations à l’entraînement. Son profil offensif et sa polyvalence l’ont finalement conduit à être aligné sur le front de l’attaque. Capable d’évoluer sur une aile ou au centre, il a même inscrit son premier but lors du retentissant succès (4-0) à Canet-en-Roussillon début avril.

« Très ambitieux », à seulement 21 ans, il ne s’écarte pas de son rêve d’enfant : signer son premier contrat professionnel. Son parcours semé d’embûches l’a endurci et lui a appris la patience. Il a mûri avec, en parallèle, une quête : « Trouver la meilleure version de moi-même ». Très perfectionniste, ce concurrent s’avoue rarement satisfait. Et si c’est le cas, cela ne dure pas longtemps.

Quatre langues

Hormis le football, il reste inscrit à l’université Paris-Nanterre et suit ses cours en visioconférence pour obtenir sa licence LEA. Ce polyglotte qui parle couramment le français, bien sûr l’anglais et le russe, mais aussi l’espagnol, a même entamé les démarches de naturalisation française.

Max Samoilov peut jouer comme milieu de terrain ou attaquant.


Max Samoilov peut jouer comme milieu de terrain ou attaquant.

Didier Tapie

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Football – National 3 : Pau FC (B) piégé par Saint-Paul

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Dans un match initialement déséquilibré entre les 4ème et 13ème du groupe B de National 3, le Pau FC (B) s’est retrouvé à courir après le score contre le cours du jeu. Finalement, ils arrachèrent de peu l’égalisation (1-1).

Son avenir, à court terme, il l’espère au Pau FC. « Je me sens bien ici. Je m’entends très bien avec tous mes coéquipiers. Le Graal, qui récompenserait tous ses efforts, serait de jouer en Ligue 2. « J’espère qu’ils me donneront ma chance de pouvoir montrer de quoi je suis capable », sourit Max qui croit en son potentiel et en son énorme travail au quotidien.

Une mère très proche

«Ma mère, c’est elle qui m’a élevé, qui m’a tout donné», confie Max Samoilov. «Je partage mon histoire avec elle. Nous avons une relation vraiment particulière, nous nous connaissons par cœur. » On sait qu’un certain Adrien Rabiot, qui a joué comme jeune joueur au Pau FC, a une mère aussi protectrice que directrice. Pour Max, c’est différent. Si elle le conseille régulièrement, elle ne s’immisce pas plus que ça sur son aspect purement sportif.

 
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