Ombre et lumière | 7JAC – .

Ombre et lumière | 7JAC – .
Ombre et lumière | 7JAC – .

Ayant chacun un effectif trop incohérent pour jouer dans la cour des grands, tous deux ont souffert du même problème dans des contextes très différents. L’ASM ne peut pas investir avec l’argent qu’elle n’a pas, et Clermont Foot, entreprise oblige, ne dépense pas l’argent qu’elle a.
pourrait disposer.
En attendant de savoir si la troupe Michelin saura éviter définitivement le barrage de tous les dangers, rappelons qu’une seule fois depuis son accession en 1925, le club s’est retrouvé au bord de la relégation. Dimanche de Pâques, 16 avril, il y a 29 ans.

Gaëtan n’a peur de rien

Cette année 1995 fut celle de Saint-André, Lhermet, Costes, Juillet, Darlet et autres Jaune et Bleu qui, un an plus tôt, nous avaient propulsés vers une vaillante finale de championnat perdue de peu contre Toulouse. Du Parc des Princes nous sommes allés, du coq à l’âne, sur le terrain de Sainte-Germaine en banlieue bordelaise pour un match de maintien du groupe A face au Stade Bordelais.

Il faut dire que nos héros du 94 avaient perdu de leur superbe au fil de la saison. Non qualifiés pour la phase finale, ils se sont retrouvés, comme les Bordelais, reversés en Moga Cup où seul le premier de chacun des quatre groupes éviterait la charrette des condamnés. Cette confrontation finale entre l’ASM et le SBUC serait décisive.

Les héros de 1994 étaient fatigués / Archives photos ASM

Sans entrer dans les détails, les Girondins, dont les célèbres Gimbert et Moscato entraînés par Bernard Laporte, mènent 16 à 14. A la 80e minute lorsque le nommé Gaëtan Héry, palliant l’absence de l’ouvreur titulaire Eric Nicol, claque un drop qui tout le monde sauf l’arbitre voit passer entre les joueurs bordelais. Il faut alors avoir vu le furieux Philippe Saint-André sauter littéralement sur l’homme au sifflet pour un dialogue particulièrement musclé. Faute de vidéo rédemptrice, le témoin oculaire présumé ordonne un renvoi à 22 mètres. Mais sans doute le doute le hante-t-il. Au-delà du chronomètre, il a laissé le jeu se dérouler jusqu’à une mêlée qualifiée à l’époque de « spontanée » puis… a sifflé un penalty contre Bordeaux !

Vers 50 mètres, sachant que la peur n’évite pas le danger, Gaëtan Héry s’y colle sans réfléchir et boum, ça arrive ! 17 à 16 : L’ASM sauve la tête. “Fiat lux et facta est lux”.

Côté ombre

« Rien qu’en regardant ma tribune, je sais si mon équipe joue bien ou mal… J’aime les tribunes plus que le ballon » Déclaration signée Biba, le « capodastre » des ultras de l’OGC Nice. Le « capo » est en quelque sorte le tambour-major des flics agités qui passe le match dos au terrain à haranguer ses troupes.

Vers les ultras / Photo YM

Comme les grands, la manie s’est progressivement installée au stade Montpied où l’on voyait à la fin de chaque match les acteurs en rouge et bleu venir prêter allégeance aux joueurs d’ambiance certifiés. Une jolie comédie qui peut tourner au psychodrame détestable lorsque l’infamie des insultes envers les joueurs éclate à l’issue d’un match nul contre Montpellier. C’est comme si les réseaux sociaux étaient en performance « live ».

Bien sûr, on veut comprendre l’immense déception de voir son équipe favorite glisser vers la Ligue 2 sur une pente glissante, mais passer du coq à l’âne de la 8e place en 2023 à la relégation en 2024 pourrait trouver des raisons extérieures à la contre-performance du des joueurs dont certains font ce qu’ils peuvent… tout simplement.

Si la performance de l’effectif est notoirement insuffisante sur l’ensemble d’une saison, c’est probablement parce que les ingrédients sont de qualité moyenne et que le personnel a du mal à concocter une recette gastronomique digne d’une maison. étoilé.

Le syndrome du portefeuille

Sans prétendre résumer les malheurs du Clermont Foot à une affaire de gros sous, il faut rappeler que le football professionnel fonctionne en mode capitaliste avec deux tiroirs-caisses : celui du club et celui du propriétaire du club. Ils n’obéissent pas forcément au principe des vases communicants. Le premier est alimenté par les droits TV, les partenaires, les spectateurs, les produits dérivés, etc. tandis que le second, outre les résultats de bilan, porte sur l’activité de transferts de joueurs. Une affaire ordinaire et légale.

C’était déjà le cas avant son arrivée mais depuis que le président-propriétaire de la société suisse « Core Sport Capital » Ahmet Schaefer a racheté le Clermont Foot 63 à Claude Michy en 2019, les revenus des transferts ont largement dépassé les dépenses. Cela n’a rien de criminel, il l’avait d’ailleurs annoncé : « Je suis un homme d’affaires… nous sommes ici pour faire des affaires »(1).

C’est ainsi que, sur les cinq dernières saisons, les ventes successives de Grbic, Bayo, Samed, Hountondji et autres Seidu ou Wieteska ont généré un solde positif de 41,7 millions d’euros par rapport à de faibles dépenses de recrutement (2). L’argent peut donc faire le bonheur de certains mais pas de tout le monde. C’est le jeu, ma pauvre Lucette !

La Bâche / Photo Yves Meunier

A noter également que le financement par le club du projet Performance Center de 7 millions d’euros bénéficie des 33 millions reçus du fonds luxembourgeois CVC Capital Partners via la société commerciale LFP. Une manne destinée à développer le football français et non à renforcer la trésorerie des clubs.
“Pour être plus heureux, apprenez à être triste”. Peut-être faudra-t-il suivre cette prescription du psychologue Christophe André (3) si les lumières s’éteignent en fin de saison.
En attendant et du coq à l’âne, voilà une séquence qui apaise le cœur. Après leur match européen perdu à Michelin où ils ont perdu la lumière, les Cheetahs se sont mobilisés pour remettre leur vestiaire dans l’état où ils souhaitaient le retrouver à leur arrivée. Depuis que Gerhard Vosloo ou Flip Van der Merwe ont rejoint le peloton jaune et bleu, on connaissait le goût des Sud-Africains pour le ménage mais voilà… chapeau bas, messieurs !

(1) Entretien Le Point.fr 6-08-21
(2) Source Transfermarkt.fr
(3) Édition « Consolations » de l’iconoclaste

La maison SudAf / Photos Yves Meunier
 
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