comment la frustration a conduit Steven Baffou à porter 72 coups de couteau

comment la frustration a conduit Steven Baffou à porter 72 coups de couteau
comment la frustration a conduit Steven Baffou à porter 72 coups de couteau

Aux commandes, le pompier, arrivé le premier sur les lieux, se replonge dans le drame. « Nous avons été appelés pour une agression à l’arme blanche entre un frère et une sœur. Vu le calme de Steven Baffou, je ne m’attendais pas à découvrir une telle scène d’horreur, témoigne le sapeur. La victime était allongée sur le dos dans la cuisine, près des placards, il y avait du sang et des éclaboussures partout sur le sol et sur les murs. J’ai remarqué au moins une dizaine de blessures, notamment au poumon droit », décrit-il. « Grace Paurion était inconsciente, elle ne respirait plus. Nous avons essayé de la réanimer pendant plus de 40 minutes, mais sans succès. Steven Baffou ne cessait de répéter : “Je ne voulais pas lui faire de mal”. »

Dès sa première audition, il a décrit tous les faits avec force détails, c’était surprenant à ce stade.

Ce calme de l’accusé, aux antipodes de son déchaînement de violence, a également interpellé le policier chargé de l’enquête. « Dès sa première audition, il a décrit ce qui s’était passé de manière très précise, très détaillée, au point que j’ai dû lui dire de parler plus lentement, ce qui était très surprenant à ce stade. » Steven Baffou explique d’emblée que « lui et Grace Paurion n’étaient pas ensemble mais vivaient depuis quelques semaines ‘en couple’ ».

« Ce soir-là, poursuit le policier, elle lui a parlé de son petit-ami et de ses ébats sexuels. Il lui a demandé d’arrêter, mais elle a continué. Il s’est levé du canapé et l’a frappée, puis l’a étranglée. Elle l’a ensuite mordu au petit doigt. Il lâche prise mais attrape un couteau et l’attrape par les cheveux. Il dit qu’elle l’a supplié d’arrêter, mais qu’il a quand même frappé, d’abord au bas du ventre (c’était plutôt sous la poitrine, NDLR.), puis au cuir chevelu, au cou, aux joues. Laissez-le ensuite passer le couteau deux fois sous sa gorge. Il dit avoir « senti la peau sous la lame ». Puis il a giflé le dos et a senti l’air s’échapper. Il s’est alors rendu compte qu’il avait touché un poumon. Elle s’est effondrée au sol et il dit que c’est à ce moment-là qu’il a réalisé ce qu’il venait de faire. »

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“C’est un monstre”

C’en est trop pour la famille de Grace. “C’est un monstre, c’est un monstre”, craque la mère de la victime, effondrée, avant de quitter la salle d’audience. Juste avant les photos de la scène de crime, de l’arme, des traces de sang sont projetées sur les écrans, afin que les jurés puissent voir. La salle retient son souffle face à l’horreur.

Comment ce jeune de 21 ans a-t-il pu se retrouver dans une telle violence, pourquoi ne s’est-il pas arrêté à temps ? Les experts psychologues et psychiatres ont tenté d’éclairer le tribunal. « Troubles limites » pour le premier, « un passage à l’action où il n’y a plus de pensée, juste le corps qui agit, comme une machine à stopper la frustration ». Le second n’est pas entièrement de cet avis. Le psychiatre écarte toute pathologie mentale : « Steven Baffou est pleinement responsable de ses actes. Je ne parlerais pas d’éléments limites, mais plutôt d’une discorde de personnalité avec des éléments d’abandon, de déficiences éducatives et intellectuelles et une incapacité à gérer la frustration. Il note que « Steven explique parfaitement que le jour des faits, ce sont les propos de la victime qu’elle ne supportait pas. Qu’il était aussi excité, qu’il avait une érection, qu’il voulait du sexe et que Grace a refusé.

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« Et était-il conscient qu’il tuait quelqu’un ? », demande l’avocat général Mathieu Auriol. «Oui», répond le psychiatre. “Comment peux-tu être sûr?” », rebondit l’avocat de la défense Armand Tanoh. “Je n’ai pas une certitude à 300 %, mais je n’ai constaté aucune perte de conscience ni personnalité psychotique.”

L’audience reprendra jeudi avec les auditions du médecin légiste et de la famille de Grace Paurion. Les accusés seront également interrogés sur les faits. Steven Baffou risque 30 ans de réclusion criminelle. Verdict attendu vendredi.

 
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